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C. S. p. 1. Ce difcours eft curieux & ren CURION, ferme beaucoup de faits. C'est tout ce qu'on a d'exact&d'un peu circonftantié fur Curion. Les Eloges de M.deThou, les Additions de Teiffier. Bayle Dictionnaire. Gefneri Epitome.

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JEAN FRANÇOIS BUDDEUS.

J

EAN-FRANCOIS Buddeus naquit le 25 Juin 1667 à Anclam Ville de Pomeranie, où fon Pere étoit Miniftre. Comme on remarqua de bonne heure en lui des talens pour l'étude on l'y destina fans balancer; & il y fit dès fon enfance des progrés confidérables.

,

Avant que d'aller à l'Univerfité, il étoit déja fort avancé dans les Humanités, poffedoit les Langues Hébraïque, Chaldaïque & Syriaque, & avoit lû plufieurs fois le texte origi

nal de l'Ecriture Sainte.

En 1685. il alla à Wittemberg, ou fes études Académiques fe firent avec une diligence proportionnée à la rapidité de fes progrés précédens. Il fut difciple des plus habiles Profef

J. Fa

feurs de cette Université, de Schurtzfleifch pour l'Hiftoire, de Daffovius BUDDEUS pour les Langues Orientales, & de Ziegler pour le Droit Canon. Il foûtint fous le premier des Thefes publiques, fur la Hongrie & la Tranfylvanie, & d'autres fous M. Neumann, fur ceux qui ont paraphrafé le Nouveau Teftament en Vers Grecs.

Il n'avoit pas encore 20 ans accomplis, lorfqu'il fut fait Maître-ès Arts en 1687. & il publia à cette occafion une Differtation fur les Symboles de l'Euchariftie, & depuis plufieurs autres fur divers fujets.

Son érudition le fit recevoir em 1689. Adjoint de la Faculté de Philofophie, qualité qui lui donnoit une vocation plus marquée à faire part de fes lumieres à d'autres. Peu de temps après il fe tranfporta à Jene, où il fit des leçons aux étudians avec beaucoup de fuccès.

En 1692. il fut appellé à Cobourg, en qualité de Profeffeur en Langues Gréque & Latine, dans le College Academique de cette Ville.

En 1693. l'Electeur de Brandebourg Frederic, depuis Roy de Pruf

J. F.fe, ayant fondé l'Univerfité de Hall: BUDDEUS. Buddeus fut choifi pour y remplir la place de Profeffeur de Morale & de Politique, & on lui en adreffa la vo cation qu'il accepta.

Après qu'il en eut exercé les fonc tions pendant près de douze ans avec un applaudiffement géneral, il fut appellé en 1705. à Jene en quafité de Profeffeur en Theologie. Le Roy de Pruffe le vit avec peine fortiz de fes Etats, & ordonna à l'Univerfité de Hall de tâcher de le retenir mais Buddeus crut que la Chaire de Theologie de Fene étoit ce qui lui convenoit le mieux, & il y a en effet paffé le refte de fes jours, c'est-à-dire plus de 24 ans, fans que les emplois importans, qu'on lui a offert ailleurs, ayent pû l'engager à quitter cet établiffement. Les Ducs de Saxe de la branche Ernestine, aufquels appartient l'Univerfité de Jene, lui procurerent tout l'agrément qu'il pouvoit fouhaiter, en lui donnant diverfes Charges honorables & de confiance.

En 1714. il fut fait Confeiller Ecclefiaftique du Duc de Hildbourgshaufen. Depuis on lui confera l'infpec

tion des Etudians du Pays de J. F Gotha & Altenbourg; & il devint BUDDEUS enfin Affeffeur de l'Affemblée, nommée Concilium arctius, & qui eft def. tinée au Gouvernement de l'Univerfité. Il fut auffi trois fois Pro-Recteur & l'auroit été une quatrième, s'il n'eût pas refufé cette charge.

pour

Sa réputation a beaucoup contri bué à faire fleurir l'Univerfité de Jene;fon Auditoire étoit toûjours rempli, & l'empreffement avec lequel on le fuivoit étoit un hommage rendu à fa capacité. Il étoit clair & methodique; ennemi du fatras fcholaftique, il n'en parloit qu'autant qu'il le falloit faire entendre à fes difciples certains termes qu'on ne fçauroit ignorer. Etablir le Dogme, répondre avec précision aux objections, faire •P'hiftoire des fentimens qu'il y a eu dans l'Eglife Chrétienne jufqu'à préfent fur chaque point de Doctrine, tirer enfin des Dogmes de la Théolo gie des ufages de pieté, c'étoit l'ordre qu'il fuivoit dans fes leçons. Il avoit fur tout une attention finguliere à ce dernier article.

Malgré les occupations perpetuel

J. F. les de fa charge, dont il rempliffor BUDDEUS. ponctuellement les fonctions, il fçavoit fe ménager affez de temps pour prêcher tous les quinze jours, pour entretenir une correfpondance fort étenduë , pour recevoir les étrangers qui fouhaitoient le voir, ou les Etudians qui avoient à le confulter, & pour compofer divers ouvrages.

Un temperamment heureux & robufte le mettoit en état de fuffirè à tout cela. Quelques rhumes & quelques fluxions furent prefque tous les maux aufquels il fut fujet ; encore s'en délivroit-il affez promptement. Il faut pourtant y ajoûter une affez forte dureté d'ouye, dont il fut incommodé durant les dernieres années de fa vie. Un de ces petits rhumes, dont dont on vient de parler, l'attaqua le 9 Novembre 1729. comme il fe dif pofoit à faire un voyage à Gotha. Il ne jugea pas qu'une femblable indifpofttion dût empêcher, ni même retarder fon voyage. Il l'entreprit donc, & il fembloit que la fluxion allât se diffiper, comme elle avoit fait tant d'autres fois, lorfque tout d'un coup la fièvre s'y étant jointe, elle attaqua

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