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feffion l'année fuivante..

J. FRON

Le P. Favre ayant fait en 1635. l'u- TEAU. nion de cette Abbaye à la Congrégation de France, dont il avoit la direction, fous l'autorité du Cardinal de la Rochefoucault, Fronteau, qui étudioit en Philofophie à la Fleche, lui dédia la Thefe, qu'il foutint à la fin de fon cours, & s'étant fait connoître à lui par ce moyen, fe rendit à Paris par fes ordres fur la fin de l'année 1636. & y renouvella fes vœux entre fes mains.

pour

L'année fuivante il fut choifi regenter la Philofophie dans l'Abbaye de Sainte Genevieve, & il s'acquita de cet emploi avec beaucoup d'application. Son premier cours fini en 1639. il fut chargé d'enfeigner la Théologie, & il fuivit dans celleci, comme il avoit fait dans l'autre ; les principes de S. Thomas, aufquels il étoit fort attaché. Il ne fe contenta pas d'une Scholaftique féche & décharnée, il lut avec affiduité les Saints Peres, & l'Hiftoire Ecclefiafti, que, pour rendre fes écrits plus utiles, & pour inftruire, fes difciples d'une maniere plus folide.

J. FRONTEAU.

.

Outre les Traités de Théologie qu'il leur dictoit, il leur faifoit encore tous les Dimanches des Conférences fur quelque fujet de morale ou fur quelque endroit de l'Ecriture Sainte.

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L'Augustin de Janfenius ayant paru alors, il le lut, & crut y voir les fentimens de S. Auguftin. Quelque temps après les Jefuites l'ayant invité à des Thefes de Théologie qui fe foûtenoient au College de Clermont, & l'ayant prié d'en faire l'ouverture, il fit d'abord un difcours fort docte & fort éloquent, qui fut très-bien reçû; mais ayant attaqué enfuite une propofition qui concernoit la Prédeftination, ce qu'il dit fur ce fujet le fit foupçonner de nouveauté. Le P. Blanchard General de la Congrégation en étant averti, le mena voir Les Peres Petan & Baget pour conferer avec eux fur les matieres conreftées, expliquer fes fentimens, & ôter tous les ombrages qu'ils pouvoient avoir pris fur fa doctrine. Il le fit en effet, & leur témoigna tant de docilité, de foûmiffion, & d'inclination à la paix,qu'ils en demeure, rent fatisfaits.

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L'Office de Chancelier, dans l'U- J. FRO niverfité de Paris, attaché à la Maison TEAU. de Sainte Genevieve, ayant vacqué l'an 1648. par la mort de M. Guillon Prieur du But, ancien Religieux de l'Abbaye, le Géneral choifit le P. Fronteau pour remplir cette place. L'Univerfité s'oppofa à fa reception & témoigna qu'elle n'y confentiroit point, que le Géneral de la Congré gation n'eût renoncé à l'établiffement des Séminaires, qui faifoient ombrage à l'Univerfité: mais M. le premier Préfident Molé ayant interpofé fon autorité, obligea le Recteur à le

recevoir.

L'Univerfité avoit déja eu un procès au Grand Confeil, pour les Ecoles que les Religieux de la Congré gation avoient établies à Nanterre, dans lequel M. du Moutier Recteur faifant un difcours Latin à l'Audience avoit appellé ces Religieux ftipites cucullatos. Le P. Fronteau, qui étoit chargé de lui répliquer, commença fon difcours par ces mots : Sifto vobis, Judices integerrimi,ex calculo ampliffimi Rectoris ftipitem non fine prodigio loquen, tem. Il prouva enfuite qu'ancienne

TEAU.

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J. FRON- ment les plus fameufes Ecoles étoient dans les Monafteres, & obtint un Arrêt en faveur de fa Congrégation. Après avoir paffé tranquillement quelques années occupé uniquement de fes études, il eut quelques chagrins à effuyer à l'occafion des cinq Propofitions condamnées par les Papes Innocent X. & Alexandre VII. Ayant été foupçonné de favorifer le parti des difciples de Fanfenius, & de croire qu'on ne pouvoit figner le Formulaire fans diftinguer le fait d'avec le droit, il quitta la regence en 1654. & accepta le Prieuré conventuel de Benay dans le Diocéfe d'Angers. Il n'y fit pas cependant une réfidence continuelle, il exerça toûjours les fonctions de Chancelier de l'Univerfité de Paris, & ne laiffa pas d'aller prêcher dans quelques Eglifes Cathedrales.

Etant allé en 1661. à fon Prieuré de Benay, pour y prêcher le Carême, fon Géneral reçut ordre de la Cour de lui enjoindre d'y demeurer jufqu'à ce qu'on le rappellât. L'approbation qu'il avoit donnée à la traduction Françoise du Miffel de M. Voifin, &

qu'il n'avoit pas voulu révoquer fut J. FRON la caufe de cet Ordre. Mais il n'eut TEAU, pas de peine à la révoquer, lorfqu'il fçut que le Pape, les Evêques & la Sorbonne avoient condamné cette traduction; il déclara même alors qu'il étoit prêt de figner le Formulaire; ce qu'il avoit toûjours refufé jufques-là. Dans le même temps il écrivit une Lettre latine, dans laquelle, fur la confultation qui lui avoit été faite par un de fes amis, s'il pouvoit figner en confcience le Formulaire, il rapporte trois raifons pour prouver qu'on le pouvoit faire fans difficulté.

Sur cela fon General eut permiffion de le rappeller,& lui manda auffitôt de revenir à Paris. Il y arriva au commencement de l'année 1662. & fut bientôt après nommé par M. l'Archevêque de Sens, Henri de Gondrin, Prieur-Curé de Sainte Madeleine de Montargis. Ce Benefice lui ayant été contesté par des Gradués il fe pourvut en Cour de Rome, & prit poffeffion le Jeudi Saint 7e. Avril.

Aprés avoir fait fes fonctions pen

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