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l'on veut feulement faire voir le fait. en gros, comme il convient affez dans une leçon publique, où l'on évite les manipulations délicates, ou qui demandent beaucoup de temps, on pourra fe fervir d'un tube de verre gros comme le doigt, fermé par en-bas, & terminé par le haut en tube prefque capillaire, comme il est représenté par AB, Fig. 3. Avec un petit chalumeau renflé, on y fera entrer de l'eau jufques en A, enfuite on achevera de l'emplir jufques en B, avec de l'efprit-de-vin, en le versant doucement & en tenant le tube un peu incliné, afin que les deux liqueurs ne fe mêlent point: cela étant fait, on mettra le doigt fur l'orifice du tube, & on le renverfera deux ou trois fois pour donner lieu au mélange; le tube étant redreffé, on verra que la liqueur compofée, fe tiendra d'une quantité très-remarquable au-deffous du fil B.

Cette pénétration de l'eau dans l'efprit-de-vin, fe fait d'une maniere très-curieufe au-travers d'un morceau de veffie. Prenez un petit bocal, qui ait envirón quinze lignes d'ouvertu

re, rempliffez-le d'efprit-de-vin & couvrez-le d'un morceau de veffie mouillée, que vous lierez bien au col du vaiffeau, après quoi vous le plongerez dans un autre vafe rempli d'eau, comme on voit en C. Quelques heures après, fi vous le retirez de l'eau, vous verrez qu'il fera bien plus plein qu'auparavant de forte que la liqueur aura fait prendre à la vellie, une figure très-convexe, comme D, & qu'elle jaillira fort loin, fi vous y faites un trou avec une épingle. Si l'on propofoit à quelqu'un de remplir un vaiffeau au-deffus de fes bords avec une liqueur, fans qu'elle pût fe répandre l'expérience que je viens de citer feroit la folution de ce problême.

Sixieme Expérience.

II. Section.

AVANT d'en venir à cette expérience, qui fournit l'exemple curieux XIIL d'une fermentation, capable de LEON. produire de la flamme, on on peut P. II. Fig, en faire une qui tiendra le milieu en- 8. tre cet extrême & la chaleur douce & à peine fenfible, que donne le mêlange de l'efprit-de-vin avec l'eau.

Metttez au fond d'un verre à boire un peu d'huile de tartre par défaillance, & verfez par-deffus, en petite quantité à-la-fois & à plufieurs reprifes, de l'eau-forte ordinaire, ou de l'efprit de nitre un peu affoibli avec de l'eau, & vous ferez remarquer que chaque fois que ces deux liqueurs le mêlent, il fe fait une ébullition bruyante, & que cet effet fe répete jufqu'à ce que l'acide ait pénétré l'alkali fixe autant qu'il peut le faire.

Quand on enflammera les huiles. effentielles avec un efprit de nitre bien déflegmé, il faut avoir les mains & le vifage loin du verre où fe fait le mêlange, car il peut fauter des éclabouffures qui feroient dangereufes. faut auffi manier la phiole qui contient l'acide, avec précaution: cette liqueur brûle la peau des doigts quand elle la touche, & les taches durent long-temps.

Septieme Expérience.

LA compofition du pyrophore eft fuffifamment détaillée, dans la préparation de cette expérience, on réuf

fira fûrement en fuivant exactement le procédé que j'y ai décrit. J'avertirai feulement ici, que dans le cas où l'on n'en auroit pas pour faire l'expérience dont il s'agit maintenant, on pourroit en quelque façon y fuppléer, en éteignant un morceau de chaux vive avec de l'eau.

Prenez un morceau de chaux la plus nouvelle que vous pourrez trouver, placez-la fur de la paille bien féche & fine, & mouillez-la peu-à-peu par de légeresafperfions;cette chaux s'ouvrira en s'échauffant de plus en plus ; quand elle eft de bonne qualité & bien nouvelle, & que cela eft ménagé avec adreffe, il peut arriver qu'elle mette le feu à la paille. Il y a en Piémont & dans l'Italie, des espèces de chaux bien plus fortes que celles de France; en les éteignant comme je viens de le dire, j'ai porté la chaleur jufqu'à fondre des. lames de plomb, que je faifois entrer dans le morceau entr'ouvert.

Huitieme Expérience.

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ON n'a pas toujours huit ou dix LEÇON perfonnes qui s'accordent bien à jet-II Section.

Pt. III.Fig.

ter avec des miroirs, autant d'images du foleil, fur un même endroit : fi l'on veut employer pour cela une machine, on pourra l'exécuter de la maniere fui

vante.

Choififfez un morceau de bois d'aulne, de tilleul ou de chêne, bien doux & bien fec, qui ait dix-huit pouces de longueur fur 3 pouces & demi de largeur, comme A B G D, Fig. 4; redreffez-en les faces, & que fon épaiffeur foit par-tout de quinze lignes.

Placez cette piece à plat fur le bout d'une table, & arrêtez-la d'une maniere quelconque, avec un compas à verge, ou avec une régle de bois garnie de deux pointes distantes l'une de l'autre de trentes pouces, décrivez la courbe ACB, que vous rapporterez de même fur l'autre face à retour d'équerre, & vous couperez le bois en fuivant ces deux traits.

Vous chantournerez l'autre rive comme il vous plaira; mais vous laifferez plus de largeur au milieu, & Vous y collerez une queue cylindrique de quelque bois dur, groffe

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