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Ce que je viens de dire d'un objet placé en O, doit s'entendre pareillement, de tous les points visibles qu'on pourra imaginer dans l'efpace qu'embraffent les deux miroirs; ainsi, en plaçant trois bougies comme ooo, on aura un cercle compofé de douze lumieres, & avec deux lignes difpofées comme Of & Or, on aura un octogone; enfin le quart d'une fortification réguliere, deffinée ou en relief, fuffira entre les deux miroirs, pour faire voir l'ouvrage tout en

tier.

Le miroir prifmatique, ainfi que le miroir pyramidal, ne peut fe faire comme il faut, qu'en metal blanc ; fi on les faifoit avec des morceaux de glace au teint, on auroit beau les joindre en onglet, il y auroit toujours aux angles quelques interruptions, qui nuiroient à la continuité & à la régularité de l'image; on fera donc fondre ces miroirs fur des modèles de bois, de cuivre, ou de plomb, à qui l'on donnera environ deux lignes & demie d'épaiffeur, afin que ces pieces travaillées après la fonte, confervent encore une folidité fuffifante;

car cette espèce de métal compofé, se caffe aifément, comme je l'ai affez dit ailleurs.

On peut donner à ces miroirs autant de faces que l'on veut; mais en les travaillant, il faut s'appliquer à les rendre bien droites, régulieres, égales entre-elles, & que les angles qu'elles forment en fe joignant foient bien vifs: on y parviendra en les réglant fur un calibre. Quant aux dimenfions, elles font arbitraires auffi; cependant pour nous fixer à quelque chofe, je vais fuppofer que ces deux miroirs ont chacun quatre faces, que le miroir prifimatique a fix pouces de haut, que ces faces égales entre elles, font partie d'un décagone pris dans un cylindre de deux pouces un quart de diametre. Je fuppofe encore que le miroir pyramidal a pour base un quarré parfait infcrit dans un cercle de trois pouces de diametre, & que chacune de fes faces eft un triangle de vingt à vingt- une lignes de hau

teur.

Le miroir prifmatique fe monte fur un prifme, ou fur un cylindre de bois noirci, qui a deux tenons à

vis, l'un en haut, l'autre en bas, fur lefquels entrent une base & un chapiteau, qui emboîtent de part & d'autre le métal & le bois fur lequel il eft appliqué; bien entendu qu'on a ravallé ce bois d'environ deux lignes,afin que le miroir s'y loge & ne faffe point une nouvelle épaiffeur. Voyez la Fig. 3.

On fait auffi au miroir pyramidal, une base de bois peint en noir, haute de trois ou quatre lignes, fur laquelle on réserve une maffe qui entre dans le creux de la piece, & qui fert à l'arrêter avec un peu de maftic. C'eft par ces montures de bois, qu'il faut tou cher ces miroirs, & non avec les doigts nuds, qui ne manqueroient pas de rernir & de tacher le métal. Voyez la Fig. 4.

Dans les grandes villes, telles que Paris, Londres, &c. on trouve aisément & à bon marché des cartons peints pour ces fortes de miroirs, ainfi que pour les miroirs cylindriques & coniques, dont je parlerai ci-après ; mais fi l'on n'eft point à portée de s'en procurer, ou qu'on foit bien aife d'en faire foi-même qui représentent

des fujets moins communs que ceux qu'on trouve chez les ouvriers qui les vendent, je vais dire comment il s'y faut prendre pour les deffiner, en commençant par le miroir prifmatique.

Il s'agit de placer fur une feuille de papier ou fur un carton les différentes parties d'un deffein, de maniere que le miroir avec fes faces inclinées les unes aux autres, les repréfente raffemblées dans un ordre naturel. Quelles dimenfions faut-il donner au carton & quelles font les places où il faut deffiner l'objet ?

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Soit AB, Fig. 5. une ligne prife de bas en haut fur une des faces du miroir, l'œil étant fuppofé en C, à quinze ou dix-huit pouces de diftance devant le miroir & élevé d'autant, au-deffus de la table fur laquelle il eft pofé; tracez la ligne CB que vous prolongerez comme Bb, jufqu'à ce qu'elle rencontre la ligne b H, qui repréfente le carton fur lequel fera pofé le miroir. Tirez enfuite la ligne C A, que vous prolongerez de même jufqu'en a, divifez l'efpace compris entre A & B en

autant de parties égales qu'il vous plaira, en quatre, par exemple, comme A1,1 d, d 3, & 3 B. Menez du point Ctrois lignes, fur ces points de divifions, comme C3, Cd, CI, que vous prolongerez comme les précédentes.

Cela étant ainsi, vous ferez fi égal à fa, & i H égal à a b; vous partagerez cet efpace en quatre parties inégales, par des lignes venant des points 3, di, & efpacées entr'elles comme les lignes ponctuées qui tombent entre a

& b.

Après cette opération, vous en ferez une autre que voici. Décrivez le cercle a d Ft ( Fig. 6.) dont le diametre ait deux pouces un quart, divifez fa circonférence en dix parties égales, en commençant au point a ; tracez quatre côtés du décagone qui représenteront les quatre faces du miroir prifmatique ; prolongez de part & d'autre chacun de ces côtés par des lignes de crayon, comme f Menez du point C, à l'extrêmité de chacun des côtés. des lignes droites, comme Ca, Ck, Cd, &c. mefurez les angles que font ces lignes avec les

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