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Après J C.

Lie-tai-ki

vant forcé d'abandonner cette place, il alla se présenter devant Chen-chen avec fon frere Gan-tcheou. Pe-long Lan 442. Roi de Chen - chen, fuivi d'une partie de ses sujets, se fauva dans le pays de Tfie-mo vers Khoten, & laiffa dans fu Chen-chen fon fils qui fe rendit à Gan-tcheou. Lorsque Kam-mo. Vou-goei abandonna Tun-hoam, un fils de Li-fiun Roi des Leam d'occident nommé Li-pao, & qui avec Tamki s'étoit retiré anciennement à Hami, revint dans cette ville avec deux mille hommes, & s'étant foumis aux Topa, il en obtint le titre de Kum de Tun-hoam. A l'égard de Vou-goei, après avoir perdu une partie de fon monde en paffant le defert, il alla vers le pays d'Igour.

Depuis la déroute de Mo-kien, un homme de Leamtcheou nommé Han-choam, s'étoit retiré chez les Igours où il s'étoit établi; ces peuples, comme il a été rapporté ailleurs, avoient été gouvernés autrefois par deux Dynafties de Princes qui formoient deux Royaumes confidérables, l'un habité l'un habité par les Un - ouigours, & l'antre par les Tokos-ouigours. Elles avoient fubfifté pendant tout le tems que la Dynaftie des Han avoit regné dans la Chine. On ignore en quel tems les Igours fe réunirent pour n'avoir plus qu'un feul Prince, auquel ils donnoient le titre d'Idi-kutt, c'eft-à-dire Envoyé de Dieu. Il paroît que c'est l'établissement de Han-choam qui a occasionné cette révolution. Quoiqu'il en foit Tam-ki fe trouvant trop preffé par les Tartares Geou - gen dans Hami, voulut fe fauver avec fes fujets vers les Igours, dans le deffein de fe rendre maître de leur pays. Han-choam qui y regnoit alors feignit de fe foumettre à Vou-goei afind'en obtenir des troupes pour repouffer Tam-ki; mais Vou-goei arriva trop tard, Tam-ki étoit mort, & le Roi d'Igour n'ayant plus befoin de fecours lui ferma les portes de Turphan, autrement Kiaoho-tching; Vou-goei en fit le fiége & s'en empara. Il en fit hommage à Ven- ti Empereur des Sum qui lui donna le titre de Gouverneur de Leam - tcheou & de Roi de Ho-fi. L'ancien Roi d'Igour, Han-choam, se sauva chez les Tartares Geou-gen. Quelques tems après Vou-goei mourut, & fon frere

L'an 444:

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Gan-tcheou lui fuccéda fous les mêmes titres qui lui furent renouvellés par l'Empereur des Sum. Gan-tcheou fut attaqué dans la fuite par Tchou-lo-khan Empereur des Tartares Geou-gen. Ce Khan fe rendit maître d'Igour, tua Gan-tcheou, détruifit fa famille & donna ce Royaume à Han-pe-tcheou, qui prit le titre de Roi d'Igour. Les fujets de Gan-tcheou fe diviferent en trois bandes (a), dont une alla habiter vers Bifchbalig & paffa en Europe, comme on le verra dans la fuite.

J'ai rapporté jufqu'à préfent toutes les différentes branches des Huns, qui, depuis la deftruction de leur grand Empire, fe font établis dans la Chine où dans la Tartarie. Il eft tems de passer à celles qui ont tourné du côté de l'Occident & de-là en Europe, où elles n'ont pas moins fait de

ravages.

(a) Aboulgazi bahadur-khan qui fait mention de cet évenement, dit que ces peuples gouvernés par les Princes de la famille de celui qui porta le premier le titre d'Idi-kutt refterent unis pendant deux mille ans ; mais comme tout le fond

de fon récit, à l'exception des époques, eft conforme à celui des annales Chi noises, on ne doit point infister sur cette époque qu'il indique. On verra après le regne d'Attilla ce que font devenus ces Igours.

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Na vû dans le premier livre de cette Hif-
toire, que l'Empire des Huns qui étoit établi Après J. C.
fur les frontiéres Septentrionales de la Chine
avoit été détruit l'an quatre-vingt-treize de

Jefus - Chrift & qu'il ne fubfiftoit plus dans la Tartarie que celui qui avoit été fondé par les Huns Méridionaux. La plus grande partie des Huns du Nord, après avoir été chaffés de ces vaftes pays qui font fitués directement au nord de la Chine, avoient été obligés de s'éloigner d'avantage du côté de l'occident, où ils forme

Après J. C. rent un nouvel Empire qui fut gouverné par des Tanjou; mais nous ignorons leurs noms & la durée de leurs regnes. Les Hiftoriens Chinois, moins à portée de les connoître alors, ne nous ont confervé que quelques événemens détachés dont on ne peut former une chaîne fuivie, mais fuffifans pour ne nous point faire perdre de vûe cette nation; & nous faire appercevoir combien elle étoit devenue puiffante dans les contrées voifines de l'Europe, c'est-à-dire dans les pays qui font arrofés par le Volga, auxquels on a donné le nom de grande Hongrie. De-là les Huns s'étendoient vers les pays plus Méridionaux, dans les plaines du Kaptchaq, & jufqu'à la ville de Kafchgar. Les monumens ne nous apprennent point s'ils ont pénétré dans le Nord, c'eft-à-dire dans la Ruffie & les autres contrées voifines. On auroit lieu de le foupçonner, fi l'on fait reflexion qu'un peuple auffi remuant & auffi naturellement porté au brigandage que l'étoient les Huns, laisse rarement fes voifins dans le repos. Mais reprenons la fuite de l'Hiftoire.

L'an 91. Ven-bientum-kao.

Après que le Tanjou des Huns du Nord eut été vaincu par le Général Chinois Teou - hien, ce Prince paffa la montagne Kin-vi qui eft proche la riviere d'Irtifch, traverfa tout le pays de Kam-kiu ou de Kang-li, & fe retira avec un grand nombre de fes fujets dans une contrée nommée Yue-pan, que l'on appella dans la fuite & en conféquence de cet établiffement des Huns, le Royaume du Tanjou. Suivant les Géographes Chinois le pays de Kam-kiu étoit fitué au Nord du Jaxartes & comprenoit une grande partie du Kaptchaq. Le Yue-pan qu'ils placent Rubruquis. au Nord eft fitué vers le pays d'Oufa & des Bafchkirs, auquel les Hiftoriens d'Occident ont donné le nom de Grande Hongrie, parce qu'ils prétendent que les Huns en font fortis. Ici le récit des Ecrivains Chinois confirme cette tradition & fournit un témoignage authentique de l'établiffement des Huns dans le voisinage de l'Europe.

Ces Huns cantonnés, alors vers les fources de la riviere de Jaïck firent des conquêtes du côté de l'Occident,fe rendirent maîtres d'un pays appellé Yen-tçai qui eft fitué

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fur les frontieres du Ta-tfin, c'eft ainfi que les Chinois nomment l'Empire Romain, & tuerent le Roi de ce pays Après J. C. qui appartenoit aux Alanna, les mêmes que les Alains. Ces derniers peuples n'avoient pas toujours demeuré dans l'endroit où nous les voyons alors. Ils venoient de plus loin, & je crois devoir rapporter la caufe de leur irruption du côté du midi à l'établissement que les Huns avoient fait autrefois pendant les troubles occafionnés par le Tanjou Tchi-tchi dans les pays fitués aux environs & à l'Eft de Tobolsk.

Su.

Les Alains (a) demeuroient anciennement bien plus Prolémée avant dans le Nord, au-deffus des fources du Jaïck, & à peu près vers le pays d'Oufa & de Solamskoi; tous ces pays & même celui de Tobolsk capitale de la Siberie, fe trouvoient alors fous la domination du Tanjou Tchi- Kam-mo. tchi. Les Alains ainfi nommés du mot Alin qui fignifie Lie tai-kimontagne, parce qu'ils demeuroient dans des montagnes, pafferent alors plus au midi, dans les plaines qui font fituées au nord de la Circaffie & de Derbend. Vers l'an Jofeph de foixante treize de Jefus Chrift, on les voit faire allian- Bel jud. ce avec le Roi d'Hircanie, & fe propofer & fe propofer d'entrer par le détroit de Derbend dans la Medie, ce qu'ils exécuterent, Pacor Roi des Parthes, n'ayant ofé les arrêter à leur paffage. Vers l'an cent trente-quatre, fous le regne d'Adrien, ils y entrerent de nouveau & en furent chaffés par Arrien, Dans la fuite ils oferent tenter des courfes du côté de l'occident. Gordien les rencontra dans les campagnes de Philippes en Macédoine, & fut défait par ces Barbares.

La puiffance des Alains devint fi formidable , qu'un grand nombre de peuples voifins qu'ils avoient foumis, prirent leur nom & furent confondus avec eux. Tels font les Neuri, les Vidini, les Gelons, les Agathyrfes & plu- Ammiem fieurs autres. Ils s'étendoient depuis les plaines de la Sar- Marcel.l.3 matie, & les Palus Méotides jufqu'aux montagnes voisi

(a) Il y a dans le Turkeftan une ville nommé Álan dont quelques Auteurs prétendent que les Alains font fortis. Mais

le fentiment de Ptolémée que j'adopte
ici me paroît préférable.

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