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ARTICLE II.

Pays de Leou-lan ou de Chen-chen & les environs:

CE pays, qui

porte ces Ven--bien

dans les Hiftoriens Chinois deux noms, eft situé au midi de Hami. Il formoit tum-kao. anciennement un petit Royaume dont la Capitale étoit Kan-ni-tching yoifine du lac de Lop.

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Tcien-han

Tout ce pays eft ftérile, plein de fables, & l'on y ren- Ven-biencontre peu de bonnes terres. On y comptoit environ 1500 tum-kas. familles. Ces peuples cherchent les pâturages où ils nour- chou. riffent des ânes, des chevaux & des chameaux. Ils tirent des pays voifins leurs denrées: ils ont les mêmes mœurs que les peuples du Tibet qui font leurs voisins au Sudeft. On y trouve des pierres précieuses, des rofeaux, des faules & plufieurs autres arbres.

Le lac de Lop proche lequel étoit la Capitale du pays re-tum-chi. eft appellé par les Chinois Pou-loui-hai, ou Yen-tce ou Pou-tchang-hai; il a 400 li de circuit. C'eft dans ce lac que viennent fe jetter les fleuves qui ont leur fource dans la montagne Tçung-ling près d'Yu-tien, ce qui prouve, pour le dire en passant, que ce dernier pays eft Khoten,

chou.

d'où effectivement partent des fleuves qui viennent fe jetHeou-han- ter dans le lac de Lop: à 300 li de ce lac eft un détroit entre les montagnes que l'on appelloit anciennement Yomuen-kuan. On prétend qu'il eft éloigné de 8co li de Hami. Tous les environs font d'affreux déferts appellés Cha mo ou Gobi.

M. Paul parle d'une grande Ville de Lop fituée à l'entrée du grand défert, dont les habitans étoient Mahometans. Les marchands qui vouloient traverfer ce défert, s'arrêtoient dans cette ville, où ils achetoient des mulets ou de forts ânes pour porter leurs provisions, & à mesure qu'ils les confommoient, ils tuoient ou abandonnoient ces animaux, dans l'impoffibilité de les nourrir. Les chameaux qui mangent peu & portent de groffes charges y font fort utiles. On trouve de tems en tems des eaux douces & en quelques endroits des eaux falées. Ce défert eft fort montagneux, les plaines ne font que des fables, & l'on y entend quelquefois des bruits que les peuples du pays croyent être des voix de démons.

Je pense que c'eft dans ce canton qu'il faut placer la Province que M. Paul appelle Chin-chin-talas ou Chinchin-calas, voifine du grand défert, & où il y avoit des Neftoriens, des Mahometans & des Idolatres. M. Paul prétend que l'on trouve dans une montagne de ce pays une efpéce de terre qui produit des filets approchans de la laine, qui, après avoir été lavés & pilés dans un mortier, font filés, & fervent à faire des étoffes qui fe blanchiffent au feu.

S. I.

A l'Eft du lac de Lop on trouve une ville que M. Paul appelle Sachion, c'est là Cha-tcheou ou ville de fable des Chinois. M. Paul la place à l'entrée de la grande Province de Tangout, & dit que les habitans étoient Mahometans, mais que l'on y trouvoit quelques Neftoriens. De fon tems, les peuples ne vivoient que des fruits, & négligeoient le commerce. Il y avoit plufieurs temples d'idoles dans lefquels on youoit les enfants & on les ra

chetoit en facrifiant un bouc à la fin de l'année. Ils brûloient leurs morts, mais avec beaucoup de pratiques fuperftitieuses, obfervant à cet effet le jour, le moment & l'heure de la naissance, afin de choisir le tems dans lequel on devoit le brûler. Quelques-uns gardoient ces morts pendant long-tems, enfermés dans des bierres bien clofes, après les avoir embaumés, & tous les jours à l'heure du dîner ils préfentoient fur une table les viandes ordinaires qu'ils laiffoient pendant une heure.

Dans le voilinage de cette ville vers l'Eft, il y a un détroit nommé Yam-kuan; plus à l'Eft un fleuve appellé Tou-hiangho; de-là à l'Est la ville de Kua-tcheou. Tous ces cantons ont été anciennement habités par les Yue-chi, dans la fuite foumis aux Huns; & enfin conquis par les Chinois. A 10 li au midi de Kua-tcheou il y a une montagne appellée Mim-cha-chan où l'on entend, vers les équinoxes, des voix & des bruits de tonnerre. A 10 li vers le Sudeft il y a une autre montagne nommée San-goei-chan où les San-miao, ancien peuple Chinois qui avoit été exilé dans les tems les plus reculés de la Monarchie, s'étoient retirés.

C

ARTICLE III.

Le pays de Yu-tien, & les petits Royaumes voisins.

peut

E pays qui a été connu fous les Han ne être que le pays Khoten, comme on le verra par le détail fuivant. Il formoit un Royaume confidérable qui avoit fes Rois particuliers; il étoit situé à l'Orient d'une montagne appellée Tçung-ling. Les fleuves qui en fortent & qui coulent à l'Eft, vont fe rendre dans le lac de Lop; ceux qui coulent à l'Oueft fe jettent dans la mer Cafpienne. La capitale du étoit nommée Si-tching. On y comptoit fous les premiers Han 3300 familles, 19300 perfonnes & 2400 foldats.

pays

Distances felon les premiers Han.

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Heou-hanchou.

De Khoten au Gouvernement Chinois de la

Sous les feconds Han on comptoit dans le pays 32000 familles, 83000 perfonnes & 30000 foldats.

petite Bukharie

A Lo-yam

5300 li.

11700 li.

Ven-bientum-kao.

Han-chou.

Selon tous les Géographes Chinois, ce pays confine du côté midi avec des peuples du Tibet appellés No - kiang. Heou-han- Vers le nord avec le pays de Ku-me. Ma-tuon-lin dit qu'il y a au Nord-eft le pays de Kiu-tçu à 1400 li de distance.

chou.

A l'E. celui de Chen-chen à

Au N. O. celui de So-le à

1500 li. 1500 li.

Le Roi de ce pays a été foumis tantôt aux Huns, tantôt aux Chinois, tantôt aux Turcs. Il s'enveloppoit la tête d'étoffes d'or & de foye. Son Royaume avoit 1000 li d'é

tendue, & fa capitale 8 à 9 li de circuit. On y comptoit cinq grandes villes & dix petites. On y trouvoit d'excellens chevaux, des chameaux, & dans les montagnes, beaucoup de pierres précieufes dont on faifoit un grand commerce. Ces peuples avoient les mêmes mœurs que ceux de Kiu-tçu ; & le pays produits les mêmes chofes. Ils fuivoient la religion de Fo. On remarque que depuis le pays d'Igour tous ces peuples ont les yeux enfoncés & le nés élevé. Les habitans de Khoten aimoient la mufique. A l'Occident de leur pays il y a un défert de fable où l'on trouve une quantité de grandes fouris qui reffemblent à des heriffons.

Ven-bientum-kao.

On nomme deux montagnes principales dans le pays de Te-tumKhoten.

La premiere O-neou-ta-chan ou Kuen-lun-chan, d'où les anciens Chinois croyoient que le Hoam-ho tiroit sa fource. La feconde appellée Tçung-ling fituée au Sud-oueft du pays.

chi.

Le fleuve que les Chinois confondoient avec le Hoamho, & qui fort de la montagne O-neou ta, eft nommé Cheou-pa-ho ou Tchou-pa-ho: lorfqu'il n'eft plus éloigné que de 700 li du lac de Lop, il fe jette dans le fleuve Ki-cheou-choui ou Ki-feu-choui, & l'un & l'autre vont fe rendre dans le lac de Lop, Cette montagne eft éloi- Te-tumgnée de la Capitale du pays de 1300 li vers l'Oueft. De- chi. là fortent encore les fleuves Pe-yo-ho fur la rive occidentale duquel eft fituée Khoten, le Lou-yo - ho & le Ou-yo-ho tous les deux à l'Occident de la même ville. Ils font ainfi nommés à caufe des pierres précieufes qui s'y trouvent. On les tire tous les ans dans l'automne après Ven-bienque les eaux font diminuées. On parle de plufieurs villes tum-kao. comme de In-tcheou, de Liu-tcheou & de Poei-tchcou, fituées au Sud-eft de Khoten & de celle de Yo - tcheou à 1300 li vers le midi. Il y a dans ce pays des jardins remplis d'arbres & de fleurs.

Sous la Dynastie des Tcin un Ambaffadeur Chinois alla dans ce pays, & fit le détail de fa route que l'on a confervé. Il partit de Ling-tcheou, paffa par Kan- tcheou,

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