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au fud dans fa plus grande largeur. Ses eaux font douces & blanches. Il reçoit les eaux du Selinga, & forme la fource de l'Angara. Il y a diverfes Ifles qui flottent au gré des vents. On lui donne plus de so braffes de profondeur, les tempêtes y font affreufes, ce qui le rend difficile à paffer. Il fe glace pendant l'hyver, & alors il fe fend en plufieurs endroits avec un grand fracas. L'endroit où on le paffe à préfent n'a pas plus de 6 bonnes lieues de largeur. Le P. Avril lui donne 8 lieues, & il dit que les voyageurs employent plus de 7 à 8 jours à le traverfer.

Les Chinois modernes lui donnent 100 li du nord au fud P. Gaubil. & 1000 li de l'eft à l'oueft: ils appellent Ho-leao une Ifle qui s'y trouve. On voit que ces Defcriptions conviennent avec ce que j'ai rapporté d'après les anciens Géographes. Ces derniers placent dans ce pays les villes de Kientcheou, de Ye-lan-tcheou & de Kan - ho - na fous les Tam. Sous la même Dynaftie, on avoit donné à tout le pays le nom de Hiuen-kuan-tcheou que l'on changea enfuite en celui de Yu-gou-tcheou.

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L'Angara comme je l'ai dit fort du lac Paikal, & fuivant le fentiment de ces Chinois il reçoit la Jenisea & se jette dans la mer. On croit que la Lena qui prend fa fource dans les montagnes du lac Paikal eft un écoulement des eaux de ce lac. Elle fe jette auffi dans la mer du nord que les Tartares nonment Azoch-zenghis ou mer amere. La Janifea que l'on appelle encore Ikar ou Ikran - mouren a fes fources au fud de celles du Selinga, & après 500 lieues de cours elle se jette dans la mer du nord. Ses eaux font blanches, bonnes, mais il y a peu de poiffons. On nomme 8 rivieres dans le pays des Mogols qui fe jettent dans Hift. Gél'Ikran-mouren, & toutes enfemble portent le nom de Sekir - mouren ou 8 rivieres. Leur nom particulier eft 1 Kokmouren, 2 Onmouren, 3 Cara-uffan, 4 Sebikan, 5 Ikranmouren, 6 Akar Mouren, 7 Zagan Mouren, 8 Chodjia Mouren. Il paroît que la Janifea ou Ikran Mouren est du nombre des huit.

L'Obi que les Chinois modernes appellent Kem, tire sa fource du lac Ofero-teleskoi nommé Altan - nor par les

néal. des

Tatars.

Ven-bientum-kao.

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Calmouks. Il est au nord-est du lac Saiffan, & peut avoir environ 18 lieues de longueur fur 12 de largeur. L'Obi porte d'abord le nom de Bi & ne prend celui d'Obi qu'après avoir reçu la riviere Chatun. Il reçoit encore l'Irtisch & fe jette vers le 65 deg. de lat. dans la Guba Taffan-koya par laquelle fes eaux font portées dans la mer glaciale, vis-à-vis la nouvelle Zemble.

$2.

En laiffant le pays de Ko-li-han à l'orient, & après 13 jours de marche vers l'occident on trouve des Hordes de Tartares nommés Tou-po, & à 6 ou 700 li au nord, un ancien Royaume nomméKien-kuen où font fitués la montagne Kien-chan & le fleuve Lao-choui. Ce pays doit faire partie de celui des Kerkis, & être fitué vers l'Obi & peut-être vers l'Irtisch & au-de-là; car il paroît que ce pays avoit beaucoup d'étendue, puifqu'on le met à l'occident du Kam-kiu ou du Captchaq; à moins que depuis les Han,ces peuples ne foient revenus vers l'orient.

On parle de quelques autres Royaumes fitués au nord des Hiong-nou. Le Kio-che, le Hien-kuen qui eft peut-être le même que Kien-kuen & le Sin-li: on parle auffi de deux Royaumes de Tim-lim,l'un fitué au nord & l'autre plus à l'occident: onprétend que le premier étoit auffi appellé Ma-nao; mais on n'en débite que des fables ; c'est-à-dire, que les habitans font velus, qu'ils ont quelque reffemblance avec le cheval, & qu'ils courent même plus vîte que cet animal.

S. 3.

Ma-tuon-lin parle d'un païs nommé Po-ma-koue, c'est-àdire le Royaume des chevaux de différentes couleurs, & dit que les Turcs l'appelloient Ho-la-koue, qui fignifie la même chofe. Il eft borné au nord par la mer, & eft éloigné de la Chine de 14 mille li. Ce pays a un mois de chemin d'orient en occident, & 50 jours du nord au fud. Il est voisin de celui des Kie-ko, & les habitans ressemblent à ces der

niers pour la figure, quoiqu'ils ayent une langue différente. Ils ont été foumis auxTurcs. Ils fe nourriffent du lait de leur chevaux, & ne montent point deffus. Ils aiment la chaffe, la pêche, & prennent des poiffons, des cerfs, des espéces 'de caftor, des martes zibelines; ils en mangent la chair & s'habillent des peaux. Ils cherchent les prairies & les rivieres. Ils ont pour armes l'arc, la flèche, le fabre & la lance. Ils font des batteaux avec des écorces d'arbres. Ils ont peu de fer, leurs vafes font de terre & de cuivre. Leur pays eft appellé Hou-la ou Po-ma, à cause que les chevaux du pays font de différentes couleurs.

Hift. Ge

Je pense que ce pays eft le même que celui où eft la ville d'Alachzin, c'eft-à-dire Pie, parce que les chevaux de tout néal. des le pays font pies. Ho-la & Ala font le même mot. Cette Tatarse ville eft fituée à l'embouchure de la Jenifea dans la mer Glaciale. Tous les habitans des environs relèvent de cette ville. Leurs chevaux font d'une taille fort haute, & font tous pies. Il y a de riches mines d'argent dans le voisinage; on dit que les habitans en font une grande quantité de

vafes dont ils fe fervent.

§. 4.

A l'occident de ce pays, en 60 jours de marche, on trouvoit le Royaume de Kuai; les habitans, dit - on, fortent pendant la nuit & fe cachent pendant le jour.

Han-chou. Ven-bientum-kao.

Ven--bienrum.ko.

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Leuplés de la Tartarie. On y comptoit fous les premiers
E pays des Ou-fiun eft un des plus grands & des plus

Han 120000 familles,630000 perfonnes, 188800 foldats. La
capitale étoit appellée Tche-ko-tching, & elle est éloignée
de Si-gan-fou, fous les premiers Han de 8900 li. Ce pays a
pour bornes à l'orient celui des Huns, à l'occident & au
nord-ouest le Kam-kiu, à la distance de 5000 li. A l'orient,
il est éloigné de 1721 li du Gouvernement Chinois fous les
premiers Han. Il eft rempli de pâturages, & il y fait froid.
Les habitans ne font point adonnés à l'agriculture. Ils ont
beaucoup de chevaux. A l'oueft ils confinent au pays de
Ta-uon.

Tout le pays dont il s'agit doit comprendre les environs du fleuve Ili depuis l'Irtifch jufques vers Seiram. Mais pour juger plus exactement de fa fituation, voici quelques routes depuis les environs d'Akfou jufqu'à Tharaz. Ôn part de Gan-fi, qui étoit fous la Dynastie des Tam, le pays d'Aksou; on marche vers l'occident, & l'on paffe le détroit Chekiue-kuon, & le fleuve Pe-ma ou du Cheval blanc. Ensuite après 180 li de marche vers l'occident, on entre dans le défert de Kiu-pi-lo; on rencontre des puits d'eaux amers, & après 120 li on arrive à la ville de Kiu-pi-lo-tching, de-là en 60 li à la ville O-fie-yen-tching, de-là en 60 li à la ville de Po-huon-tching qui eft encore appellée Goei - yungtching, & qui fous les Han portoit le nom de Kou-metcheou. J'ai parlé de cette ville à l'Article VI. de Kiu-tçu. On dit qu'au midi elle confine au fleuve Su-hoen-ho.

Un autre Hiftorien qui rapporte la même route, mais avec moins de détail, nomme précisément Kiu - tçu pour le départ, & dit qu'après avoir fait 600 li à travers des déferts on arrive au pays de Kiu-me. La totalité des li dans

la

la route précédente, ne monte qu'à 420. Il doit y avoir quelques diftances d'obmifes, puifque les Géographes des Han mettent 670 li entre Kiu-tçu & Ku-me, à moins que les li des Tam ne foient plus grands.

Je reviens à la route des Tam de Ku-me en marchant Tam chows vers le nord-oueft, on trouve le fleuve Po- huon - ho: on vient enfuite à la ville de Siao-che tching, & au-de-là à 20 li on trouve le fleuve Hou-liu-ho, qui eft fur les frontieres du Royaume de Khoten: 60 li au-delà eft la ville de Tache-tching appellée encore Yu-tcho & Ven-so-tcheou.

J'ai parlé de cette ville dans l'article de Kiu-tçu. Les Géographes des premiers Han la placent à 270 li de Kume. A 30 li vers le nord oueft on arrive à So-leou-fong, de ·là à 40 li on paffe le mont Pa-ta. Cette montagne, dit un autre Auteur, eft à 1000 li de Gan-fi vers le nord-oueft, & elle fervoit de frontieres à l'Empire de la Chine fous les Tam. Elle fait partie des montagnes qui font au nord d'Akfou, on l'appelle encore Sun-chan. Delà à 50 li on trouvoit la ville de Tun-to-tching, qui eft l'ancienne Tche-chantching capitale des Ou- fiun, & la même que Tche-kotching. Cette ville ne peut être que vers Harcas, campement du Khan des Calmoucs, vers les fleuves Tekées & Ili; 30 li au-delà on paffe le fleuve Tchin-tchu-ho. Un autre Hiftorien dit que cette riviere avec une autre nommée tum-kao. Tche-ho coulent vers le nord-oueft. De là on fuivoit le nord-oueft, on traverfoit la montagne Fa-ye-ling, & enfuite à 50 li la mer ou le lac Sioue-hai ou de Neige.

Ven-bien

Un autre Hiftorien dit qu'en tout tems les montagnes Ven-hien. qui environnent ce lac font couvertes de neiges, ce qui a fait tum «as. donner au lac le nom de Neige. Je crois que ce lac eft le lac de Balgasch, dans lequel fe jette l'Ili; & je fuis d'autant plus autorifé à ne me pas m'éloigner de ces endroits,qu'à 30 li du lac on trouvoit Soui-po-chu, proche la riviere Soui-pochoui. De là à 5o lile lac Yen - hai qu'un autre Géographe nomme Ge-hai, c'eft-à-dire le lac Chaud. Les gens du re-tum-chi. pays, felon les mêmes Chinois, le nomment Ifie-koul (a),

(4) Kol ou Koul fignifie un Lac.

Tome I.

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