EN FORME DE CATECHISME, O U L'ON EXPLIQUE EN ABREGE' IMPRIME'ES PAR ORDRE CHARLES JOACHIM COLBERT, A l'Ufage des anciens & des nouveaux Catholiques de fon Avec deux Catechismes abregez, à l'usage des Enfans Chez LEONARD PLAINA Merciere, au Grand Harcyk M. DCC. V GAD AVEC PRIVILEGE DU ROT LAUSE INSTRUCTIONS GENERALES EN FOR ME DE CATECHISME, TROISIEME PARTIE. SECTION SECONDE. Qui traite de la Priere, & de ce qui y a rapport. CHAPITRE PREMIER. De la Priere en general. 5. 1. Ce que c'est que la priere, quelles font fes differentes especes. Demande U'EST-CE que la Priere? ou le nôtre ame peut s'élever à Dieu ? R. En le loüant ou l'adorant remerciant de fes bienfaits, ou luy deman dant fes graces, ou luy offrant nos perfon Tome II. A* nes, nos biens, nos actions, nos fouffrances, tout ce qui nous touche. Ainfi il y a cinq fortes de Prieres, l'adoration, la loüange,l'action de graces, la demande, & l'offrande. D. En combien de manieres peut-on s'applique à l'une de ces cinq fortes de Prieres? R. On le peut faire ou interieurement ou exterieurement, ou en public, ou en particulier. La Priere interieure, eft celle qu'on fait dans le fond du cœur, fans la produire audehors par aucune parole a. On nomme ordinairement cette Priere, la Priere ou l'Oraison mentale. La Priere exterieure, eft celle qui se manifefte audehors par des paroles, & qu'on nomme pour cet effet Oraifon vocale. Mais il faut remarquer que l'Oraifon ou la Priere vocale doit auffi être interieure ; que le cœur doit s'accorder avec la bouche, sans cela c'est une priere fauffe & hypocrite. Dieu la rejette, b La Priere publique, eft celle que les Fideles reunis font ensemble dans les affemblées publiques de l'Eglife. La Priere particuliere,eft celle que chacun fait en fon particulier. D. Quelle eft la Priere la plus agreable à Dieu, de la publique ou de la particuliere? R. L'un & l'autre eft agreable à Dieu à proportion qu'elle eft fervente, l'une & l'autre eft commandée. Mais la Priere publique eft plus efficace en elle-même que la particuliere. Parceque, 1. Toute l'Eglife qui prie en corps a plus de force pour obtenir de Dieu ce qu'elle demande, que les fimples particuliers. On fait alors, comme dit Tertullien, une fainte violence à Dieu, & cette violence luy eft agréable •, a Voyez 1.Reg.I. 13. b Ifai XXIX. 13. &c. Tertul, Apolog, ch.39. 1. Les foibles & les tiédes qui prient avec le refte des Fideles, participent à la ferveur des parfaits en priant avec eux, & par là ils font plûtôt exaucez. 3. Jesus-Chrift a dit que quand deux ou trois perfonnes feroient affemblées en fon nom, il feroit au milieu d'eux à plus forte raifon s'y trouve-t-il, quand toute une Eglife eft affemblée. « D. Quelle eft la plus parfaite de toutes les Prieres? R. C'eft celle que Jefus-Chrift luy-même nous a appris, & qui pour cet effet eft appellée l'Oraifon Dominicale. Car cette priere renferme la subftance de tout ce qu'on peut & qu'on doit fouhaiter & demander à Dieu comme nous le ferons voir en l'expliquant. e D. Quelle eft la plus parfaite de toutes les Prieres publiques de l'Eglife? R. C'eft le faint Sacrifice de la Meffe. 'Parceque, 1. Cet augufte Sacrifice comprend toutes les autres Prieres, l'adoration, là loüange, l'action de graces, la demande, l'offrande. 2. Jefus-Chrift luy même l'auteur de toutes les graces & de tous les biens y eft offert par tout le corps de l'Eglife compofé du Chef & des membres. C'eft ce que nous expliquerons cy-aprés, ce §. 2. De la neceffité de la Priere. D. SURQUOY eft fondée la neceffité de la Priere? R. 1. Sur le précepte de Jefus-Chrift. 2. Sur fon exemple, 3. Sur notre propre d Matth. XVIII. 20. e Ch. 4. ci-aprés. ee Chap. 7. befoin. 4. Sur |