ohohoh I but we whakak FABLE X V. L'AMOUR, & L'INTEREST. N certaine vieille chronique Dont l'auteur éft un peu gothi A fa table invita l'Amour. Le repas fut trop grand pour que je le décrive: Il n'eft chere que de vilain, Dit le proverbe ; ils fe mirent en train : Qu'il l'enyvra; c'étoit où tendoient fes defirs A celle de Vénus, à celle de Pfiché, Aux beautez dont leur coeur étoit le plus touché, Santez qui provoquent l'yvrede. L'Interêt plus adroit ménageoit fa raison. L'Amour céde aux vapeurs du Nectar de la treille, Et s'endort. Tardis qu'il fommeille Sans craindre aucune trahifon ; Le fourbe, pour en faire un facrilege usage, Lui prend fon arc, fes traits, fon carquois, fon Enfin de tout fon équipage . Par l'Intereft les coeurs unis Ne brûlent que d'un feu malheureux, & cou pable; Les foûpirs délicats d'entre nous font bannis. Rougiffez, ames mercenaires, Qui par un commerce honteux Rendez de vos appas les amans tributaires: Le véritable amour doit être généreux. LOR FABLE X VI Les deux CHAT S. N Chat n'ofoit fortir pendant la pluye. UN · Son camarade curieux Lui dit, apprens-moi, je te prie, D'où vient que tu crains tant l'eau qui tombe des Cieux. En deux mots je vais t'en instruire; Lui répondit le Chat prudent, & fcrupuleux : Vois fi j'ay tort de me conduire Avec tant de précaution; Et préte à mon récit un peu d'attention. Un foir que transporté d'amour, Le corps en rut, le cœur en flâme, Sans pouvoir trouver de refuge Je fentis fur mon dos un fi cuifant déluge, I j Que j'en fus à demi brûlé > Et prefque entierement pelé. Trifte, honteux, inconfolable, Privé des doux plaifirs que je m'étois promis, Où ce coup du fort m'avoit mis. Je restai, fans ofer paroître, Pendant vingt jours au moins caché dans la maifon. (C'étoit de l'eau chaude, dit-on, Dont on avoit par la fênetre, Sans crier gare, inondé le Minon. ) Clos & couvert, toûjours en défiance, Apprens qu'on n'eft point excufable De retomber deux fois dans le même malheur. a CERAS FABLE XVII DIANE, & ACTE' O N. C Ontraignons - nous avec pru dence ; Scachons, quand il le faut, nous faire violence; Ou craignons d'éprouver le fort des indifcrets Aprés avoir couru les bois, & les montagnes, Diane à l'ombre des forêts Se baignoit avec fes compagnes, Moins pour laver fon corps, que pour prendre le frais. Nul voile ne couvroit leurs graces naturelles Et de fes Nymphes les plus belles On pouvoit fans obftacle admirer les attraits Les plus charmans, les plus fecrets. Tandis que la Déeffe eft nuë, Actéon l'apperçoit, fon ame en eft émuë, Quel raviffement! que d'appas! Voir un pareil objet, & détourner fa veiię, |