**** EXPLICATION DE L'ESTA M P E. A Mufe de la Fable à fes jeux vous invite, Mortels; fur fes leçons réglez votre con- Vous pouvez aisément en recueillir le fruit. Mais allégorique & fincere, C'eft en badinant qu'elle inftruit. Quoique des animaux elle emprunte l'organe, Ne la traitez point de profane. Sa naïve fimplicité Persuade la verité. D'un aigre Cenfeur qui nous gêne Elle ne prend jamais le ton; Et des Acteurs qu'Efope introduit fur la scene.. souvent l'inftinct voit clair plus que notre rai fon. Ne dédaignez pas leur langage; Qu'importe pourvû qu'on foit fage, En quelle école on ait appris De l'aimable fagcffe à connoître le prix. Toûjours fous le Portique elle n'eft point affife Entre Chrifipe, & le grave Zénon, Ni prés de l'auftere Caton: Quelquefois elle s'humanife. Les falutaires fictions Qu'à nos yeux l'Apologue expofe, Sont d'utiles inftructions Que pour former nos mœurs Socrate nous propofe. Tâchez de corriger les vices, les défauts Qui regnent en tirans dans le fiécle où nous fommes; Et d'apprendre des animaux L'art de bien vivre avec les hommes. Le chien, de la docilité, Et de la vigilance eft le parfait modele ; Celui de la fidelité Se trouve dans la Tourterelle. Par fon travail, par fon activité L'Abeille vous apprend à fuir l'oifiveté : Rarement l'animal meurt par l'intempérance : De l'Aigle, & du Lion imitez la valeur ; Du Serpent, dit le Sage, imitez la prudence, De la Colombe la douceur, De la Fourmi la prévoïance. 3 LETTRE A MADEMOISELLE DE P... V OUS fouhaiteriez, Mademoiselle, que l'on ornât d'Eftampes le Livre que vous m'avez confeillé de donner au Public; mais le Libraire, timide, ou prudent, n'est point d'avis de faire des avances confiderables,dans un tems où il n'est pas sûr de les retirer. Vous me dites obligeamment que mon ouvrage n'a pas besoin de cet ornement étranger pour plaire, vous me faites efperer que mes Lecteurs feront dédommagez par |