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démie Royale des Sciences, qui s'eft chargé du foin de l'Edition avec M. l'Abbé Camus. Tout eft ici tel que l'Auteur la laiffé. Il n'y a que les Problêmes, qui étant demeurez fans ordre, ont été arrangez comme on a pû juger qu'ils l'euffent été pär M. Varignon lui-même.

On a ajoûté deux petits Traitez qui dépendent de la Mécanique,& qui étoient dignes d'être confervez. Le premier regarde la Machine fans frotte-mens, dont parle M. Perrault dans fon Commentaire für Vitruve. L'analyfe que M. Varignon en fait, indi- quera la maniere dont on doit juger des autres Machines, en y appliquant la méthode des mou-vemens compoféz.

Le fecond Traité eft l'Examen de l'opinion de M. Borelli fur les Poids fufpendus à des cordes;on le donne comme M. Varignon l'avoit mis à la fuite de fon Projet de Mécanique; à cela prés que quelquesunes des propofitions de cet Examen se trouvant déja dans le corps de l'Ouvrage, on s'eft contenté de les citer.

On a crû devoir conferver l'Epitre Dedicatoire à Meffieurs de l'Académie Royale des Sciences, & la Préface qui étoient à la tête du Projet de cette Mécanique, l'Auteur n'en ayant point compofé d'autres: enfin on y a joint l'Eloge de ce grand Géo- métre par le Secretaire de l'Académie.

Dans la fuite on donnera au Public tout ce que : l'on trouvera de M. Varignon en état de lui être don-né. On commencera par fon commerce de Lettres avec les plus fameux Mathématiciens de l'Europe..

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Je n'ai pas crû devoir expofer au jugement du Public
ce Projet d'une Nouvelle Mécanique, fans m'appayer-

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d'une auffi grande autorité que la vôtre, moi qui n'ai encore aucun nom dans les Lettres, & qui dois par confequent me défier de ces premiers mouvemens que l'amour des Sciences inspire à ceux qui commencent à s'y appliquer. Sans cela on pourroit justement m'accufer de quelque temerité, d'avoir entrepris de découvrir dans cette matiere ce que tant de fçavans Auteurs n'ont pas découvert ; & je craindrois de m'être laiffé tromper par ces illufions flateufes de la nouveauté, qui abusent d'ordinaire les hommes, lorsqu'ils fe piquent d'avoir des opinions particulieres. Je puis dire néanmoins MESSIEURS, que ce n'est pas l'ambition de me fignaler par des idées extraordinaires qui m'a poussé à écrire ce petit Traité; c'est un essai que j'ai voulu faire de mes forces pour être connu de vous > & pour vous donner occafion de m'encourager dans l'étude que j'ai embrassée. Si je n'ai pas tout ce qui eft necessaire pour inftruire les autres, j'ai du moins toute la docilité qu'il faut pour être inftruit je ne me flatte point auffi d'avoir établi des principes certains dans ce Projet, ni d'en pouvoir tirer des confequences infaillibles. Vous en jugerez mieux que perfonne, MESSIEURS, VOUS qui pénetrez fi avant dans les Sciences les plus relevées. On fait que rien n'échappe à vos foins &. à votre exactitude. La Nature fi avare aux autres de fes tréfors,

fi obstinée à fe cacher, n'a pû fe défendre contre la

pénétration de votre efprit, & contre la fubtilité de vos recherches: Vous en avez plus découvert en vingt ans, qu'on n'avoit fait en plufieurs fiecles. Vos Obfervations Aftronomiques ont dévoilé ( pour ainfi dire) des Planettes qui fe déroboient à nos yeux; vos mesures fi précifes fur la terre, par rapport à celles que vous preniez en même tems dans le Ciel, ont rectifié mille erreurs de nos anciens Géographes. La Physique vous doit ce qu'elle a de plus curieux, foit dans la diffection du Corps humain & des Animaux, foit dans la defcription

dans l'analyse des Plantes, des Eaux & des Mineraux. Que ne vous doivent point auffi les Mathématiques en général pour tant d'Ouvrages célebres que vous avez mis au jour ? Enfin il n'y a point de Science que vous n'ayez perfectionnée, & que vous: n'enrichiffiez de tems en tems par vos travaux. Que n'attend-t'on pas encore de vous, animez comme vous. êtes par les bienfaits d'un Grand Roy, qui veut rendre fon Regne auffi glorieux par les Sciences & par les Arts, qu'il l'eft déja par fes prodigieufes Conquêtes, & Les héroïques actions? A quoi ne devez-vous pas aspirer. vous-mêmes aujourd'hui fous la protection d'un Miniftre fi fage & fi vigilant, qui excite tout le monde par fes ordres par fon exemple à illuftrer à célebrer un Regne fi plein de merveilles ? Souffrez donc MESSIEURS, s'il vous plaît, vous qui êtes comme

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à la fource de toutes les Sciences humaines, & à qui rien ne manque pour continuer vos recherches, & pour augmenter vos connoiffances, que j'ofe vous offrir mettre au jour ce que j'ai puifé dans cette fource ; qu'en effayant de vous fuivre & de vous imiter, je puiffe quelquefois profiter de vos lumieres, & vous affurer que je fuis avec une parfaite vénération,

MESSIEURS,

Votre très-humble & très-
obéiffant ferviteur,

VARIGNON.

PREFACE.

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