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nourriture fi propre à reftaurer les forces vitales, c'eft en grande partie au fucre c'est-à-dire, à une fubftance idioélectrique qu'il faut attribuer, cette vertu ; j'en dis autant des autres alimens où il entre. Le corps humain même, ainfi que celui des animaux, eft compofé en grande partie d'une efpece de matiere fucrée. « Il ne faut, dit » M. Durade, dans fon traité phyfiologique » & chymique fur la nutrition; il ne faut » qu'un peu d'eau & de feu pour réduire » les chairs ou toute autre partie en un fyrop » qui non-feulement a la vifcocité de celui » qu'on fait avec le fucre, mais encore fa » propriété unique, de fe convertir en gelée. >> Celle qu'on tire de la corne de cef a même » une telle conformité avec celle de pomme', » qu'il eft difficile de ne pas les confondre. »

La matiere fucrée, en un mot, est la principale partie des fubftances nutritives, & fe trouve dans toutes celles qui nous fervent d'alimens, foit qu'ils foient tirés du regne animal, foit qu'ils appartiennent au regne végétal, plufieurs fubftances de ces deux regnes contiennent plus de fucre que d'autres, & ce font celles qu'il faut choisir; mais le fucre en nature doit fouvent être préféré ou affocié aux différentes nourritures, parce qu'étant très - électrique, il convient dans

les

les cas les plus ordinaires où il faut redonner du ton à la machine & augmenter l'énergie de l'électricité animale.

Indépendamment de la partie faccarine très nutritive, qui fe trouve dans le chocolat & dans les alimens végétaux, il y a encore une quantité confidérable d'huile, ou fi l'on veut, de beurre de cacao, qui n'eft pas moins propre à nourrir. Les huiles différentes que fourniffent les plantes, font de vraies fubftances alimentaires, foit par elles - mêmes, foit lorfqu'étant combinées avec différens fels, elles forment dans notre eftomac des compofés favonneux très-nutritifs. (*) Les plantes qui donnent des huiles graffes fluides, des huiles graffes concretes ou beurres des huiles effentielles, font toutes très-propres à fervir d'alimens. Ces fucs huileux, étendus dans une liqueur aqueufe, par l'intermede d'un mucilage gelatineux, forment des émulfions. Presque

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(*) Les fruits de la plupart des végétaux font auffi des efpeces de favons, dit le docteur Arbuthnot; tous ces favons qui font un mêlange d'huile & de fels font incififs, apéritifs, & propres à réfoudre les fubftances vifqueuses. » L'eau pure ne diffout rien que les fels: mais comme la » fubftance des coagulations n'eft point purement faline, rien » ne peut les fondre que ce qui pénetre & relache en mêmetems, c'est-à-dire, un favon ou un mêlange d'huile & » de fel. »

toutes les femences & les graines, toutes les gommes réfines & les fucs gommeux & réfineux font autant de matieres émulfives qui font des fubftances alimenteufes & trèsnutritives propres à former l'émulfion chyleufe ou chyle. Mais ces fues huileux divers que contiennent les plantes, font de plus des matieres idio-électriques; & les fubftances qui les réuniffent avec les matieres faccarines, déjà fi électriques, doivent être doublement nutritives, comme le font plufieurs matieres végétales, foit naturelles, foit préparées par l'art. Le chocolat eft de ce der nier genre, auffi donne-t-il des fignes trèsmarqués d'électricité, fur- tout s'il eft fait avec de la canelle, du gingembre & de la va→ nille, plantes qui donnent beaucoup d'huile effentielle.

Ces fortes d'alimens dans lefquels le fluide électrique eft furabondant doivent être prefcrits aux perfonnes qui ont trop peu d'électricité naturelle, tandis qu'à celles en qui elle furabonde, il faut ordonner des nourritures conductrices du fluide électrique. En un mot, les alimens, tant liquides que folides, compofés de matieres idio-électriques, tels que, par exemple, des parties fucrées ou faccarines, des parties huileufes, émulfives, &c. font bonnes pour les pre

mieres; & les nourritures liquides ou folides, résultant de fubftances anélectriques, doivent être préférées pour les fecondes. Prefque tout ce que les auteurs de matiere médicale ont rangé dans la claffe des matieres phlogiftiques ou antiphlogiftiques convient aux unes ou aux autres, foit dans l'état de fanté foit dans l'état de maladie. On peut voir auffi ce que nous avons dit fur ce fujet dans le chapitre VIII de la premiere partie de l'Électricité du corps humain.

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Si les plantes doivent aux fubftances phlogistiques & idio-électriques qu'elles contiennent, la propriété nutritive qu'elles ont, elles tiennent également de ces matieres électriques par nature, les vertus médicales qu'ont un grand nombre d'entr'elles. Nous ne nous étendrons pas beaucoup fur cet article, parce que les principes que nous venons d'établir jufqu'à préfent peuvent y être appliqués avec la plus grande facilité. Les huiles effentielles qu'on retire des plantes font des matieres très-idio-électriques, comme nous l'avons prouvé; auffi font-elles des médicamens chauds, toniques, ftomachiques, céphaliques, cordiaux. Les plantes aromatiques, les arbres réfineux, balfamiques, &c. en fourniffent plus ou moins. Les baumes, le benjoin, le baume de Tolu, le

tels que

ftyrax, &c. font nervins, toniques, incififs, defficatifs, &c. Les réfines qui ne different des baumes que parce qu'elles ne donnent point de fel effentiel acide, font en général aftringens, fortifians, toniques, confolidans, &c. tels que le maftic, le baume de copahu, &c. Les gommes réfines font pour la plupart des médicamens fondans ; & felon leurs diverses combinaisons, elles ont d'autres propriétés : ainfi le galbanum eft de plus antifpafmodique, nervin & apéritif; le fagapenum, tonique & incifif; l'affa-foetida, incifif, apophlegmatifant, déterfif, diaphorétique; la gomme-ammoniac amollit, atténue, digere, réfout; l'aloès, tonique, fortifiant, & fon bois cordial eft céphalique, la myrrhe, ftomachique, &c. l'opium, qui felon Rouelle eft un réfino-extractif, eft calmant & narcotique les gommes font en général des remedes adouciffans, relâchans', pectoraux & humectans, &c. &c.

Les huiles, les réfines, les gommes, les fels, &c. fubftances plus ou moins électriques, qui compofent en grande partie les médicamens que l'art emploie, ainsi que les alimens, font en plus ou moins grande quantité dans les divers végétaux, & c'est autant de la nature que de la proportion des prin cipes que dépendent leurs vertus & leurs

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