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Vallerius dit dans fes Principes chymiques (pag. 71′), « c'eft de ces obfervations que » les philofophes ont conclu que notre atmof

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phere renferme, outre l'air même & les » différentes exhalaifons, un certain prin»cipe nourriffant & reftaurant qui foutient » la végétation des plantes & la vie des » animaux. Ils ont appellé ce principe, à l'imitation deCofmopolite, la nourriture occulte » de la vie. Or comme outre les exhalaifons » nous ne trouvons rien de nourriffant dans l'atmosphere que les particules acides, hui» leufes & fulphureufes engendrées dans l'air, » nous en concluons que cette nourriture » occulte de la vie confifte, ou plutôt dépend, >> tant des particules acides huileufes & ful>> phureuses, que défignées ou électriques qui » s'engendrent dans l'air, & qui font en quel» que forte vivifiées par l'efprit du monde. » Et à la page 65, où il parle des particules contenues dans notre atmosphere qui se désuniffent, changent de forme, & fe rejoignent enfuite par une nouvelle combinaison ou mêlange de leurs parties, il compte « les » fulphureuses, les électriques qui fe forment » de l'acide primitif, mêlé avec la matiere » inflammable. » Et plus bas (page 164) il affure que M. Bonnet a obfervé dans fes Recherches fur les feuilles, « que les feuilles

» des végétaux s'électrifoient, en les fai» fant pomper des liqueurs fpiritueuses & » vineuses.

Le célebre Pott, dans l'Effai d'obfervations chymiques & phyfiques fur les propriétés & les effets de la lumiere & du feu, qui eft à la fuite de fa Lithogéognofie, (tom. I. pag. 362 & fuiv.) dit que le phlogiftique ou le principe du feu eft une fubftance fimple; que cependant nous n'avons jamais que combinée au moins avec une terre fine. Selon ce favant chymifte, lorsqu'il fe préfente fous la forme de flamme, il eft mêlé à de l'eau: quand il est trop chargé de terre, il n'eft pas capable dans cette combinaison de brûler effectivement. << Si le phlo» gistique est plus pur, continue-t-il, il >> reçoit le mouvement du feu, il devient feu; » la lumiere anime le feu, & le feu éleve » & fortifie la lumiere. Le feu eft entretenu » par des corps qui contiennent abondam» ment une vraie matiere de feu, femblable » au feu élémentaire. C'eft cette matiere qui » constitue véritablement ce qu'on appelle » l'aliment (pabulum) du feu. Je confidere » la matiere du feu contenue dans les corps » combustibles, l'aliment du feu, comme » un nombre de prisonniers enchaînés, dont » le premier qui eft délivré, va auffitôt

,

» dégager fon voifin qui en dégage lui» même un troifieme & ainfi de fuite. » L'étendue de cette fubftance va auffi loin » que l'univers; elle eft répandue dans toute » la nature, quoique dans des combinaisons » très-différentes. Quant à fa pureté, cette » matiere eft toujours la même dans toutes » les fubftances, & elle ne differe qu'acci» dentellement par fes combinaisons; elle » fort d'un regne de la nature pour entrer » immédiatement dans un autre.... Cette » fubftance tombe avec la pluie fur la terre » & fur les végétaux; les animaux la refpi» rent. L'eau de la pluie, la neige, la rofée, &c. » putréfiées ou non, évaporées fur le feu, » fourniffent un peu d'huile & une matiere » charboneufe. La matiere du feu devient » mifcible à l'eau, à la faveur de la fubftance » faline répandue dans l'air, à laquelle elle » s'unit. Les arbres qui contiennent le plus de » parties graffes ou huileufes, tels que les pins » & les fapins qui croiffent principalement » dans les terreins les plus fecs, dans le fable » & parmi les rochers, attirent ce phlogis- ́ tique de l'air & en reçoivent cette grande » quantité de réfines dont ils font pourvus; » tous les autres végétaux attirent de même » ce phlogistique par les pores de leurs » feuilles, & parviennent par-là à leur

» accroiffement & à leur maturité. >> D'après ces principes, il n'eft plus étonnant que les êtres organifés, & principalement les végétaux, contiennent tous dans leur état naturel une matiere inflammable qui eft plus abondante dans certaines parties que dans d'autres.

M. de la Méthérie, dans fes réflexions fur les élémens (Obferv. fur la phyf. &c. O&. 1781, pag. 322), prétend qu'on ne fauroit douter que le feu eft le même élément que le fluide électrique. « La lumiere, au miroir » ardent, dit-il, revivifie les chaux métal

liques, le fluide électrique qui eft lumineux, » opere la même revivification, & forme du » foufre avec l'acide vitriolique. Enfin, la » lumiere fe combine dans les végétaux & » les animaux, donne de l'énergie à leurs » liqueurs ; leurs fels, leurs huiles, leurs >> lymphes privés de l'influence fur la » lumiere, font très-aqueux & font en petite » quantité. Or, ces fels, ces huiles, ces » lymphes ne tirent leur activité que du phlogiftique. Il a donc été fourni par la lumiere? » elle produit donc les mêmes effets que le » feu, le phlogistique, le fluide électrique ? » il y a donc la plus grande identité? Ce » n'est qu'un seul élément qui eft le même » fur notre globe que fur les autres, & dans les efpaces intermédiaires qu'il remplit; c'est

>> ce fluide lumineux que tous les phyficiens >> appellent matiere éthérée. »

L'élément de la lumiere eft, felon quelques auteurs modernes , un des principes nutritifs des plantes, de même que l'air inflammable & l'air fixe. « La couleur pâle

des plantes nourries dans l'obscurité, dit » l'auteur des Réflexions fur l'état actuel » de l'agriculture, le fingulier mouvement » qu'elles font pour fuivre la marche du » foleil, pour tourner le difque de leurs » feuilles & de leurs fleurs vers les rayons » de cet aftre, ou même à ceux de toute » autre lumiere, prouvent affez quel eft leur » élément effentiel à leur entretien. On a » tâché d'expliquer ce phénomene par l'ac» tion purement méchanique de la chaleur; » mais je fuis très-perfuadé que les plantes, » par leurs mouvemens, fuivent la lumiere » & non pas la chaleur; car elles fe dirigent » toujours du côté où la lumiere eft la plus » vive, quoiqu'elle n'altere point le ther» mometre le plus fenfible, & malgré qu'il » y ait de la chaleur qui devoit les rappeller » ailleurs. C'eft ce que nous pouvons véri>> fier, en obfervant que les plantes que nous » faifons croître fur nos cheminées pendant l'hiver, fe dirigent d'une façon très-marquée vers la fenêtre qui eft l'endroit le plus

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