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expérimentale, d'hiftoire naturelle & de chymie, que les États-Généraux d'une de vos plus belles provinces viennent d'obtenir. Déjà d'autres adminiftrations font déterminées à suivre cet exemple, & la France, fi heureuse fous votre regne, va le devenir, davantage par l'influence des lumieres que donnent toujours les arts d'expérience.

Les fiecles les plus brillans que les faftes du monde nous préfentent, font, fans contredit, ceux d'Alexandre, d'Augufte, des Médicis & de Louis XIV, où les lettres furent portées à un degré de gloire étonnant; j'ofe dire que ce sont ceux où les caufes du bonheur public ont eu le plus d'influence: elles en auront SIRE, une encore plus grande dans le fiecle qui portera votre nom.

Sans parler de tant d'actions de juftice & de bienfaifance, de tant de monumens. utiles & à jamais durables qu'on doit à VOTRE MAJESTÉ, je me contenterai. d'avancer que la phyfique qui fous Louis le Grand, ne fut guere employée qu'à

des objets de magnificence, & fous votre augufte Aïeul à ceux de luxe & de curio fité, a pris enfin, SIRE, depuis que vous êtes monté fur le trône, un caractere d'utilité propre à faire éclore les germes de la félicité.

C'est pour fuivre les vues du bien public, qui fait la paffion de VOTRE MAJESTÉ, que mes travaux ont été dirigés vers ce but dans plufieurs ouvrages que j'ai mis au jour, principalement dans l'Électricité du corps humain, que j'ai eu l'honneur de vous préfenter, SIRE, & dans celui de l'Électricité des végétaux, que vous m'avez permis de faire paroître aujourd'hui fous vos aufpices. Cette derniere production entiérement neuve par fon objet & par le développement d'un grand nombre de vérités intéressantes, dans laquelle je confidere l'influence de l'électricité & fes effets fur ces nombreuses familles de végétaux qui peuplent l'univers, & font une reffource fi effentielle à nos befoins cette production contient, je ne crains pas de le dire, une grande

découverte, puifqu'elle est d'une grande utilité pour la haute agriculture, fcience néceffairement liée à la phyfique; je veux parler de l'invention de l'électro-végétometre où mes recherches m'ont conduit : je la crois digne, SIRE, des regards de VOTRE MAJESTÉ. Puiffe-t-elle juftifier le choix dont je viens d'être honoré !

Je fuis, avec le plus profond refpect,

SIRE,

De VOTRE MAJESTÉ,

Le très-humble & très-obéiffant
ferviteur & fidele fujet,

l'Abbé BERTHOLON १

de faint Lazare.

W

L'ACCUEIL favorable que le Public a fait au Traité de l'Electricité du corps humain en état de fanté & de maladie déjà traduit en langues étrangeres, m'a déterminé à mettre au jour l'ouvrage de l'Electricité des végétaux, qui peut en être regardé comme une fuite, & qui complete l'électricité des corps organifés. En effet, les principes établis relativement au corps de l'homme, peuvent être appliqués aux animaux des différentes familles qui forment ce regne, le plus parfait de tous. Ces divers êtres ont tous un corps compofé de plufieurs organes, très-femblables aux nôtres; ils exercent les mêmes fonctions animales & vitales; chez eux la refpiration s'exécute de la même maniere; la circulation, la digestion, les fecrétions, &c. s'operent par les mêmes refforts. Les loix auxquelles ils font foumis ne different pas effentiellement, quant à leur fubftance maté

rielle, feul objet dont la phyfique s'occupe. Les caufes qui troublent l'harmonie du corps humain, alterent auffi l'économie des animaux, & les remedes peuvent être choifis dans les mêmes claffes ainfi tout ce qui convient au

:

premier, doit être dit des derniers.

C'est afin d'éviter des répétitions non moins inutiles que faftidieuses, que nous avons choifi pour exemple de l'électricité animale le corps de l'homme celui, fans contredit, qui par l'enfemble de toutes fes qualités mérite de tenir le premier rang dans la nombreuse claffe des animaux. Les rapports particuliers & les confidérations propres à quelques efpeces ont été traités dans un des chapitres de notre ouvrage, auquel nous aurions pu abfolument donner le titre général de l'Électricité animale.

Après le corps humain & les animaux, les plantes devoient être examinées d'une maniere spéciale; elles méritoient d'autant plus de l'être, qu'on ne s'en étoit prefque pas occupé; car deux:

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