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1544.

Id. 1. 23. n. 34-550

1543.

Prince Chrétien avec eux, de quelques belles couleurs qu'elle fût déguifée, pût jamais lui paroître excufable.

Le Roi d'Angleterre s'étoit contenté l'année précédente d'envoyer à l'Empereur dix mille hommes qui avoient échoué, ainfi que toutes les forces Impériales devant Landreci. Piqué de ce petit affront, & toujours plus mécontent de François I. qui fur tout depuis leur rupture, traverfoit plus que jamais le mariage du Prince Edouard, fils de Henri VIII, avec Marie, unique héritière de la Couronne d'Ecoffe, il réfolut de porter en perfonne la guerre en France; il avoit Id. ibid. n. conclu à Londres (2) avec l'EmLe11 Février pereur, un traité de

59.

1544.

partage

de ce

Royaume. Ces fortes de traités reftent ordinairement fans exécution, & on le fçait bien lorfqu'on les fait, c'eft un de ces ridicules dont la

(1) Ce traité de Londres ne fe trouve point dans le corps diplomatique, mais on en trouve un tout femblable de l'année 1542. fans datte de mois ni de jour.

politique eft toute remplie. On convint qu'après avoir exhorté François I. à rompre fon alliance avec les Turcs, ce qu'on fçavoit bien qu'il ne feroit pas, après lui avoir demandé de l'argent qu'on fçavoit bien qu'il ne donneroit pas, & des places qu'il livreroit encore moins, on commenceroit la guerre avec plus de cent mille hommes , pour ne la finir qu'après que le Roi d'Angleterre auroit été couronné Roi de France, qu'il fe feroit affuré la poffeffion de diverfes Provinces nommément de la Normandie & de la Guyenne, & que l'Empereur feroit maître de tout le cours de la Somme au Nord, de tout le Duché de Bourgogne au Midi.

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Les deux Monarques, fans s'ar- Belcar. lib. rêter à faire aucun fiége important, 24. n. 1. devoient, l'un par la Picardie, l'autre par la Champagne marcher droit à Paris, où fe feroit la réunion de toutes leurs forces. L'Empereur furtout vouloit pouvoir dire que François I. avoit été en prifonnier à Madrid & que Charles-Quint avoit

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Mém. de du

Bellay, 1. 10.

Paradin.

été en vainqueur à Paris; il eût mieux fait de fe fouvenir qu'il y avoit été en ami.

François ne fit point à Henri VIII. l'honneur de le regarder comme un ennemi redoutable, & quoiqu'il le vît defcendre à Calais, il n'en dégarnit pas moins la Picardie de troupes qu'il fit paffer en Champagne pour y foutenir les premiers efforts de l'armée Impériale; celle-ci fit d'abord affez facilement quelques conquêtes, l'armée Françoise n'étant point encore raffemblée ; le Comte de Furftemberg que l'Empereur envoya devant lui, tandis qu'il continuoit fes armemens à Spire, prit le Luxembourg, & continuant fa marche par la Lorraine, il alla prendre Commercy fur la Meufe, puis Ligny en Barrois. Cette derniere place capituloit lorfque les Impériaux la furprirent & firent la garnifon prifonniere de guerre, s'étant introduits par une porte que la négligence ou la trahifon laiffa ouverte; on crut que c'étoit la trahifon,& l'Empereur, qui à la tête

de fon armée, s'avança lui-même dans la Champagne, ayant fommé S. Dizier de fe rendre, la réponse fut qu'il n'y avoit point de traîtres dans la place & qu'il falloit l'emporter l'épée à la main ; elle fit en effet la plus belle résistance sous les ordres de Louis de Beuil, Comte de Sancerre (1).

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L'armée Françoife s'étoit mise en campagne fous la conduite du Dauphin, qui avoit avec lui l'Amiral d'Annebaut. Le Roi lui recommanda de camper fur les bords de la Marne, de mettre cette riviere entre lui & les Impériaux, de leur en difputer le paffage, mais de ne point hazarder de bataille décifive. Le Dauphin exécuta ponctuellement ces ordres, il vint camper à Jallon entre Châlons & Epernai, ayant la Marne devant lui. Il envoya Briffac avec deux mille hommes d'infanterie à Vitry, dont la

(!) Oncle de celui qui avoit été tué au fiége de Heldin en 1537, & frere de celui qui avoit écé tué à la bataille de Marignan en 1515.

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fituation entre Châlons & S. Dizier pouvoit lui fournir des moyens de couper les vivres aux Impériaux & tenir ceux-ci dans la crainte d'être attaqués lorfqu'ils voudroient livrer l'affaut à S. Dizier. Briffac s'acquitta de cette commiffion avec fes talens & fes fuccès ordinaires. Pofté à Vitry, il enleva fi fouvent & fi habilement de grands convois aux Impériaux, que la difette fe fit fentir dans leur camp; pour s'en garantir, ils réfolurent d'enlever Briffac lui-même dans Vitry, où il étoit impoffible qu'il se défendit; ils envoyerent pour cette expédition François d'Eft, frere d'Hercule, Duc de Ferrare, avec fa cavalerie-légere, le Duc Mau-Mém. de du rice de Saxe avec douze cent caBellay, 1.15. valiers Allemands, le Comte Guillaume de Furftemberg avec huit à dix mille Lanfquenets & de l'ar-' tillerie. Une partie de ce détachement ou plutôt de cette armée, alla droit à Vitry, une autre alla fe pofter fur le chemin de Vitry à Châlons, pour couper la retraite

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