1544. privé du fecours des Impériaux faifoit toujours le fiége de Montreuil; l'armée Françoise commandée par le Dauphin, s'avança contre eux ; à fon approche, le Duc de Nortfolk leva le fiége, & le Roi d'Angleterre ayant mis une forte garhifon dans Boulogne dont il donna le gouvernement à Seymour fon beau-frere, (1) reprit la route de Calais. Le Dauphin, qui eût fait lever Le fiége de Boulogne, comme celui de Montreuil, fi Vervin lui en avoit donné le temps, voulut furprendre cette premiere place. Il alla fe placer Marquife entre Boulogne & Calais pour empêcher les fecours qui pourroient venir de cette derniere Ville, & il envoya Fouquefolles & de Tais avec un corps confidé rable pour exécuter l'entreprife Mais le défaut de certaines précau tions, des poftes effentiels négligés (:) Frere de Jeanne Seymour, celle des fix femmes de Henri VIII. qui aux dépens de fa vie fut mere d'Edouard VI. ♦ & laiffés fans troupes, la firent 1544. échouer, malgré la valeur de Fouqueffolles & de Tais, qui forcerent id. Ibid. n. 7. la baffe-ville, & taillerent en piéces tout ce qui voulut la défendre; leurs foldats enyvrés de ce premier fuccès, s'étant livrés au pillage, un gros d'ennemis vint fondre fur eux de la ville-haute, & les mirent en déroute, quoique les François eufent l'avantage du nombre ; Fouqueffolles & de Tais voulant les rallier & les foutenir, furent accablés; Fouqueffolles fut tué fur la place, de Tais fut bleffé d'un coup de fléche, Montluc qui fe fignala dans cette expédition en reçut quatre dans fes armes lefquelles dit-il, pour mon butin je portai à mon logis. Le Dauphin piqué de cet échec vouloit avec toute fon armée faire le fiége de Boulogne dans toutes les régles; mais la faifon avancée, les pluies, le défaut de vivres caufé par le dégât qu'avoient fait les Anglois dans tout le Boulenois jufqu'au Ponthieu, & qui auroit obligé de faire venir les provifions d'Abbe ville, tout le détourna de cette entreprise; il fe contenta de laiffer dans Montreuil fous les ordres du Maréchal du Biez une forte garnifon pour refferrer celle de Boulogne, & ce fut par ces expéditions que finit la campagne de 1544. Pendant l'hyver le Maréchal dụ Biez effaya de faire conftruire un fort fur une hauteur voifine de Boulogne, pour gêner le port de cette place; ce qui donna lieu à un combat affez vif contre les Anglois. Le Maréchal fut obligé de fe retirer & d'abandonner fon projet, CHAPITRE VIÌ. Campagne Navale de 1545. LA campagne de 1545 nous of fre un 1545. nouveau plan militaire › Paques, le comme on avoit de nouveaux en-, Avril. nemis. Ce fut du côté de la mer Mém. de du Relcar, 1, 24. que la France porta fes principaux Bellay, 1. 10. efforts on réfolut d'aller chercher n. 1o. la flotte Angloise, de lui livrer bataille, de faire même une defcente en Angleterre ; d'Annebaut commanda en qualité d'Amiral, titre qui depuis long-temps n'entraînoit guères de fonctions (1). Sa flotte étoit de cent cinquante gros vaiffeaux ronds (c'est ainsi qu'on appelloit alors les vaiffeaux de guerre) & de foixante autres vaiffeaux d'une moindre grandeur. De plus, le Baron (1) On voit tous les Amiraux fous ce regne commander des armées de terre, d'Annebaut feul en commanda une de mer cette feule année. 1545. de la Garde (1) fut chargé de con- Dans l'expédition dont il s'agit (1) C'eft le Capitaine Paulin. Son véritable nom étoit Antoine Efcalin des Aymars. |