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1547.

le vainqueur qu'en prêtant avec ef-
fort la main au vaincu pour le re-

lever.

Henri VIII. à la vérité fe ligue plus fouvent avec Charles V. qu'avec François I, nous en avons déjà dit la raison, d'ailleurs il croyoit avoir des prétentions fur la France, & il fçavoit bien qu'il n'en avoit ni fur l'Italie, ni fur l'Allemagne, ni fur l'Espagne.

Au refte Charles-Quint fçavoit tirer parti & de la puiffance de fon rival qu'il exagéroit pour lui nuire, & de fa propre puiffance qu'il fçavoit montrer à propos pour entraîner ceux que fes intrigues n'auroient point féduit.

Mais François I. eft bien fupérieur à fon rival, lorfqu'il défend contre lui la Provence, & Bayle a raifon d'obferver qu'il eft plus glorieux à François I. d'avoir fçu conferver fon Royaume dans les conjonctures où il s'eft trouvé, qu'à Charles-Quint d'avoir fait fes autres conquêtes, en échouant dans celle-ci malgré tous les avantages

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que lui procuroient fa puiffance & fes intrigues. François I. eft fupérieur encore à Charles-Quint, lorfqu'il l'avertit de la révolte des Gantois, lorfqu'il lui livre le paffage dans fes Etats pour aller les foumettre, lorfqu'il pardonne aux Rochelois révoltés, lorfqu'il n'oppofe que de la modération à la fcène fcandaleufe de Rome, & lorfque décrié dans toute l'Allemagne par les calomnies de l'Empereur, il ne s'en vange qu'en comblant de bienfaits les Négocians Allemands.

Enfin François I. eft au moins l'égal de Charles - Quint pour les talens militaires, il lui eft inférieur pour les talens politiques, il lui est très-fupérieur pour les vertus, fon infériorité même en politique étoit en partie l'effet d'une vertu, de la délicateffe fur le choix des moyens.

Dans ce parallèle nous n'envisageons François I. que relativement à l'ordre politique & militaire, objet de cette premiere partie ; c'eft le point de vue le moins favorable

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à ce Prince. L'Hiftoire des Lettres & des Arts le montrera dans un plus beau jour; elle lui affurera fur fon rival & fur tous les Souverains de fon temps, une fupériorité inconteftable, qui fera peut-être encore confirmée par divers traits de La vie privée.

Fin de l'Hiftoire.

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SUR LA DEVISE DE FRANÇOIs I.

C'EST peut-être des Italiens que

la France a pris l'ufage des Devifes; il femble du moins que cet

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ufage devint commun en France vers le temps de l'expédition de Naples fous Charles VIII. Louis XII. paroît avoir été le premier des Rois de France qui ait pris une devise, c'étoit un porc-épic avec ces mots : Cominùs & eminùs. De près & de loin.

Cette devise eft aisée à entendre. Louis XII. menace fes ennemis de leur faire fentir fa puiffance de loin comme de près. L'emblême est jufte, puifqu'on prétend que le porcépic, indépendamment de fes pointes fixes qui fe font fentir à ceux. qui s'en approchent de trop près, a encore d'autres piquans nommés fufeaux ou flèches qu'il détache & qu'il lance au loin contre les chiens & les chaffeurs qui le pourfui

vent.

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La devife de François I. eft auffi obfcure que celle de Louis XII. eft claire. C'eft une falamandre dans le feu avec ces mots : Nutrifco & extinguo ou eftingo. Je nourris & j'éteins ou je m'en nourris & je

l'éteins.

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