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Henri qui fut nommé l'Oifeleur parce que les Députés qui vinrent lui annoncer fon Election, le trouverent occupé à la chaffe des oifeaux. C'est à lui proprement que commence la période Saxonne, qui comprend un peu plus d'un fiécle, on la fait cependant commencer à Conrad. Depuis ce temps la Couronne Germanique ou Impériale n'a point ceffé d'être élective.

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Cette révolution fut favorable à la puiffance des Etats de l'Empire. Maîtres de difpofer de la Couronne, ils firent leurs conditions ils fe ftipulerent des droits & des priviléges exceffifs, ils obfervoient cependant affez religieufement de ne point porter la Couronne dans une Maison étrangere, tant qu'il y avoit des rejettons de la Maifon régnante, & c'eft ce qui donne la facilité de diftinguer par Dynafties les diverfes périodes de l'Empire, mais ils ne s'engageoient à rien fur cet article, toujours prêts à prendre le parti qui affureroit le mieux leur élévation & leur indépendance.

Toutes leurs démarches tendoient à ce but.

Tandis que les Empereurs Saxons étoient réduits par les Etats à la feule préfidence d'une affemblée de Souverains, ils faifoient trembler leurs voifins, Othon I. foumettoit l'Italie, un Concile tenu à Rome, en 964, réuniffoit le Royaume d'Italie au Royaume d'Allemagne, établiffoit d'une maniere éclatante la Souveraineté des Empereurs fur les Papes, accordoit à perpétuité à Othon & à tous fes fucceffeurs le droit de nommer au S. Siége, ainfi qu'à tous les Archevêchés & Evêchés de leurs Royaumes.

3o. PÉRIODE FRANCO

NIENNE.

L'EMPEREUR Henri II. étant Puffendorff. mort fans enfans en 1024, l'Em- ch. 8. n. 14. pire fut porté dans la Maison de Franconie, où il refta pendant un fiécle. La période précédente avoit vu l'élévation des Princes féculiers celle-ci yit l'aggrandiffement du

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Clergé. Cet aggrandiffement fut l'ouvrage de la politique autant que de la piété des Empereurs, mais ni leur piété ni leur politique ne furent affez éclairées. Défefpérant d'abaiffer par eux-mêmes la puiffance des Ducs & des Comtes, ils crurent devoir lui donner pour contrepoids la puiffance des Evêques, ils conférerent à ceux-ci des Duchés & des Comtés avec la même autorité que les Princes féculiers y exerçoient, mais voulant retenir toujours l'Eglife dans la dépendance, ils établirent des Avoués pour gouverner conjointement avec les Prélats; ces Avoués ainfi que les Prélats, étoient à la nomination des Empereurs. Dans la fuite les Evêques ayant paru moins fenfibles aux bienfaits dont les Empereurs les avoient comblés qu'à la contrainte que les Avoués leur impofoient, les Empereurs poufferent leur pieuse imprudence jufqu'à réunir les Avoueries aux Eglifes même, jufqu'à prodiguer aux Evêchés & aux Abbayes les plus beaux droits régaliens. Les

Evêques devenus puiffans, furent ingrats, ils voulurent rendre la fucceffion dans leurs Siéges indépendante des Empereurs. Les Ducs qui avoient pénétré le motif qu'avoient eu les Empereurs en enrichiffant le Clergé, fe joignirent à lui, dès qu'il voulut fecouer le joug des Empereurs, les Papes qui vouloient détruire le pouvoir des Empereurs en Italie, appuyerent la Ligue des Princes & des Evêques. Grégoire VII envenime & augmente ces divifions, il foutient l'indépendance du Saint Siége, il s'érige en Juge & en Maître des Empereurs, il défend à Henri IV. de nommer aux Evêchés & d'inveftir les Evêques par la crosse & l'anneau, il excommunie l'Empereur, il eft dépofé par lui, il le dépofe à fon tour, il l'oblige de venir à fes pieds fubir une pénitence rigoureufe, infamante, & demander un pardon payé par les facrifices les plus honteux. Henri IV. veut fe vanger, mais trop tard, il affiége le Pape dans le Château S. Ange, il crée

des Anti-Papes, il remplit l'Italie de troubles par répréfailles, mais il ne peut calmer ceux de l'Empire. Rome & les Evêques d'Allemagne lui difputerent toujours, ainfi qu'à fon fils, le droit de nommer aux Evêchés & aux Abbayes, la fin de cette grande querelle fut une renonciation folemnelle faite par Henri V. en 1122. à ce droit de nomination & l'affranchiffement abfolu des terres du S. Siége.

Ainfi les mesures prifes par les Empereurs pour le rétabliffement de leur puiffance en Allemagne & pour le maintien de leur puiffance en Italie tournerent contre eux. C'étoit en vain que Henri III. plein de ce dernier objet, avoit cru le remplir en plaçant fur le S. Siége des Prélats Allemands, cette préférence accordée aux Tranfalpins n'avoit fervi qu'à foulever contre les Empereurs le Clergé d'Italie & qu'à le faire entrer avec plus de zèle dans les vues de Grégoire VII. Ce fut vainement encore que les Empereurs crurent acquérir des

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