Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

Princes tant féculiers qu'Eccléfiaftiques. Charles IV. tâchoit de concentrer toute l'autorité dans le corps Électoral, espérant la retirer plus aifément des mains de fept Princes que des charges particulieres, réunies à leurs Dignités, attachoit à fa perfonne, qu'il ne l'eût pu faire des mains d'une multitude de Princes & de Villes. Mais comment les Etats, fi jaloux de leur liberté, purent-ils appuyer de leur confentement un Diplome où tout refpiroit le defpotisme ? C'eft que ce Diplome ne leur enlevoit ni le droit d'affiftance aux Dietes, ni celui de Souveraineté chez eux, & qu'après avoir dépouillé l'Empereur des prérogatives réelles de la Royauté, ils ne lui envioient point la prérogative chimérique de parler en maître. Les Électeurs abuferent bien-tôt contre l'Empereur Venceflas des droits que Charles IV. fon pere, leur avoit confirmés, ils le dépoferent en 1400. Ainfi la tentative d'élever les Électeurs pour abaiffer tous les autres Etats, tourna encore

au détriment de l'autorité Impériale,

[ocr errors]

Cette cinquieme période vit les accroiffemens d'une autre Puiffance qui s'établissoit depuis long-temps dans la Franconie, dans la Souabe & fur le Rhin, & qui fervit encore de moyen aux Empereurs pour tenter une diverfion en faveur de leur autorité. Je veux parler de ce qu'on appelle la Nobleffe immédiate de l'Empire. L'extinction des Maisons Impériales de Franconie & de Souabe, dont aucun Prince n'hérita, ayant mis les fiefs de ces Provin ces dans la mouvance directe de l'Empire, les Nobles qui les poffé doient s'unirent pour conferver la liberté; ils formerent un corps particulier, indépendant de l'Empereur & des Princes, & foumis immédiatement à l'Empire. Les Empereurs les fouffrirent d'abord, les protégerent enfuite, & redoublant cette protection à mefure que la puiffance des Etats devenoit plus redoutable, ils accorderent à la Nobleffe immédiate tant de priviléges

que les Etats en murmurerent ; la Nobleffe immédiate eut avec eux des conteftations très-vives, dans lefquelles les Empereurs lui témoignerent une faveur marquée. Cette faveur même empêcha la Noblesse immédiate d'être introduite aux Dietes, les Etats ne voulant point l'admettre parmi eux, & les Empereurs n'étant point fâchés d'avoir à protéger contre les Etats un corps qui puiffe au moins leur donner de l'inquiétude.

6o. PÉRIODE AUTR ICHIENNE.

fd. ibid. n. Enfin l'année 1437. vit la Maifon 37.& fuiv. d'Autriche remonter fur le thrône

Impérial pour ne le plus quitter. Nous n'avons à examiner de cette derniere période que la partie qui s'étend jufqu'à la mort de Maximilien I, en 1519. Cet efpace de temps voit naître ou fe perfectionner des établissemens confidérables. On fent affez que de tant de partages de l'autorité devoit naître un choc

choc violent, toujours funefte à la tranquillité publique. En effet l'Allemagne n'avoit peut-être jamais été plus cruellement déchirée que fous le regne, d'ailleurs affez brillant de Sigifmond, dernier Empereur de la Maifon de Luxembourg. L'Empereur Albert d'Autriche s'occupa des moyens d'affurer la paix de l'Empire. Il renouvella une distribution que Sigifmond avoit déjà faite des Etats en un certain nombre de cercles, dont chacun devoit avoir un Chef ou Directeur chargé de veiller au maintien de la paix dans fon département. Albert fit d'abord fa diftribution en quatre cercles, puis en fix; mais cet établissement ne fut porté à fa perfection que par Maximilien, qui en 1500. dans la Diéte d'Aufbourg, divifa d'abord l'Allemagne en fix cercles, & qui en 1512. dans la Diéte de Cologne, étendit cette divifion jufqu'à dix. Ces dix cercles font ceux d'Autriche, de Baviere, de Souabe, de Franconie; de haute & de baffe Tome IV.

[ocr errors]

Saxe, de Weftphalie, du haut &、 du bas Rhin, enfin celui de Bourgogne, qui comprend les Pays-Bas & la Franche-Comté. La politique de Maximilien fit comprendre ces Etats, quoiqu'étrangers à l'Allemagne, dans la divifion des cercles,pour engager l'Empire à les protéger contre la France. La Bohême & la Pruffe refuferent d'entrer dans aucun cercle, craignant qu'on ne leur imposât des taxes dont elles avoient été jufqu'alors exemptes.

L'effet naturel de cette divifion de l'Allemagne en dix cercles, fut de contenir plus aifément les Princes dont les querelles auroient pu troubler la paix publique, de mettre plus de correfpondance dans le Gouvernement des différentes contrées de l'Allemagne, de faciliter le recouvrement des deniers publics, de fixer avec plus de connoiffance les contingens de chaque Etat. On nomma pour Directeurs des Cercles les Princes les plus puiffans de chaque cercle.

Cette diftribution favorifa l'éta

« AnteriorContinuar »