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Dupuy,

Roya

Les Droits de la Maifon de Sua

Droits du be tranfmis par Conradin & par Mainfroy à la Maifon d'Arragon, & dont Charles-Quint avoit hérité, étoient étrangers à la Provence.

Mais Charles de Duras ayant privé Jeanne Ire de la vie & de fes États (1), & Jeanne 2de, fille de Duras, ayant adopté Alphonfe Roi d'Arragon, Charles-Quint prétendoit qu'alors la Maison d'Arragon avoit commencé d'avoir des droits fur la Provence.

On lui répondoit 1°. que Charles de Duras, en dépouillant & en faifant étrangler fa bien-faitrice, n'avoit pu acquérir des droits bien légitimes.

2.Que Duras n'avoit pris à Jeanne Iere que le Royaume de Naples & non la Provence, & que ni lui. ni Ladiflas fon fils, ni Jeanne II 1e. fa fille n'avoient poffédé la Pro

vence.

3. Que l'adoption d'Alphonfe avoit été révoquée par Jeanne II ie.

(1) Ibid. Pages 71, 72, 73.

en faveur (1) de la feconde Maison d'Anjou.

L'Empereur vouloit auffi faire valoir des droits de l'Empire, fondés fur ce que la Provence avoit fait partie du fecond Royaume (2) de Bourgogne, qui ayant été une fois poflédé par les Empereurs, n'avoit pu être prefcrit contre eux, fuivant les maximes Impérialistes ; mais ces droits de l'Empire étoient fi vieux & fi vaftes, que ceux mêmes qui les alléguoient, n'en faifoient aucun

cas.

Des droits plus naturels étoient ceux que réclamoient les Ducs de Lorraine, defcendus de René d'Anjou, Roi de Naples, par Ioland d'Anjou fa fille. René avoit inftitué fon héritier le Comte du Maine fon neveu (3), au préjudice du Duc de Lorraine fon petit-fils. Les mêmes principes qui avoient donné l'exclu

(1) Voir l'introduction, pag. 75, 76 du Tom. I. (2) Ce Royaume avoit été uni à l'Empire vers l'an 1033 par Conrad II, dit le Salique.

(i) Voir l'Introduction, Tome I. pages 75. 76.

A

fion pour Naples à la Maifon de Lorraine, la lui donnèrent pour la Provence. Elle défendit cependant fes droits fous Louis XI., fous Charles VIII., fous Louis XII; ces Princes nommèrent des Juges pour examiner les droits refpectifs, & les Jur ges décidèrent toujours en faveur de la France. On a vû que François I. à fon avénement (1), avoit confirmé la réunion que fes prédéceffeurs avoient faite de la Provence à la Couronne.

(3) Tome III., page 121.

NEUVIÉME DISSERTATION.

Hiftoire, Liv. 6, Chap. 1, Tom. IV, page 90.

Droits fur le Rouffillon (1) & fur le Luxembourg.

1o. Droits fur le Roussillon.

JUfqu'au temps de Jean Roi d'Ar

ragon, pére de Ferdinand le Catholique, la France ne difputoit aux Rois d'Arragon, relativement aux Comtés de Rouffillon & de Cerdagne, ni une poffeffion immémoriale, ni des droits à peu-près tels qu'en ont la plupart des Souverains fur la plûpart de leurs États. Jean, Roi d'Arragon donna ces deux Comtés en engagement à Louis XI. pour

(1) On joint ici, malgré l'éloignement, le Rouffillon & le Luxembourg, parce que François I. exerça dans le même temps fes droits fur ces deux Provin

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trois cent mille écus. Le Traité portoit, que fi dans neuf ans cette fomme n'étoit pas remboursée avec les intérêts, la France acquerroit la propriété des Domaines engagés. Le rembourfement ne fe fit point, & Ferdinand d'Arragon trouva le moyen de fe faire rendre les deux Comtés par Charles VIII. fans rien payer. C'étoit fans doute un chef-d'œuvre de Politique. On a prétendu qu'il avoit gagné le Cordelier Maillard, Confeffeur de Charles VIII., qui avoit montré à fon fcrupuleux Pénitent l'ame de Louis XI. tourmentée dans le Purgatoire, pour avoir acquis (1) ces deux Provinces, & avoit promis de l'en tirer auffi-tôt qu'elles feroient reftituées.. Quoiqu'il en foit de cet artifice, plus vraifemblable que prouvé, Charles VIII. reftitua ou plûtôt donna généreusement ces deux Provinces à Ferdinand, il ne mit qu'une condition à fa libéralité, & cette condition fut

() Voir l'introduction, Chap. 3. Art. Efpagnes Tome I., pages 15Q. 152..

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