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Quoique tu puißes présumer,

Tu fçais qu'on n'en peut rien attendre,
Ceft un Héros qu'il faut former.
Laiffe à la Paix cet exercice;
Tu dois, fi tu te rends juftice,
Lui confier ce cher depôt ;

De tes mains remis dans les fiennes,
Un tems viendra que dans les tiennes
Il ne paffera que trop tôt.

Tel qu'on te peint dans les Batailles
Fier & redoutable, tu plais,
Même au milieu des funerailles,
Aux grands Hommes, aux Héros faits.
Mais dans l'enfance tout alarme ;
Ah! ne fais point verfer de larme
Qu'on te reproche quelque jour;
Derobe an Prince ta préfence,
Et t'écartant par complaisance,
De bonne heure fais-lui ta cour.
Vois-tu cet efcadron timide,
Les feux, les Graces, & les Ris,
Qui vers le Prince tous fans guide,
Ont volé dès les premiers cris?
Vainement fa beauté les touche,
Ton air bruyant les effarouche;
Fais place à ce tendre troupeau :
Qui devant toi dans l'épouvante
N'ofe que d'une aile tremblante
Voltiger autour du berceau.

Vois la Mere qui te fait figne Et t'avertit de t'écarter;

At nondum factis matura hæc grandibus ætas. Artes per varias Heros formandus, amicæ fuerit. Carum tu credere Paci

Pacis opus

Depofitum debes, hæc illi munera funto.

Tempus erit, quod fata utinam meliora morentur a Cùm Pacis gremio ereptus, properabit ad arma Impatiens, pugnæque avidus tua figna fequetur.

Qualem te mediis dum prælia ducis in armis Effe ferunt, acremque oculis, dextrâque tremendum Fulmineâ, talem mille inter funera quærunt Magnanimique Duces, affuetaque pectora bello. Ætati fed parce, puer timet omnia tutus. Ah cave degeneres olim incufandus ocellis Elicias lacrymas, Pueri te fubtrahe vultu, Et facili obfequio vel jam tibi redde faventem.

Afpicis imbellem turmam, Charitefque Jocofque,
Et rifus molles, ut jam velut agmine facto,
Sponte fua, exciti primis vagitibus omnes
Ad puerum levibus venêre
levibus venêre per aëra pennis.

Fruftra blanda movet puerilis gratia vultûs,
Hos tu fronte minax oculifque ferocibus arces.
Cede gregi tenero; nam te præfente pavescit,
Et timidâ tantùm cunas circumvolat alâ.

Cernis ut ipfa etiam vultu innuat anxia Mater,
Longiùs&lacidis moneat decedere tectis.

N iij

Quelle fureur noire & maligne
Te fait encore lui réfifter?
Tu triomphes de la foibleffe
D'une vertuenfe Princeffe,
Toujours contraire à tes deffeins;
Infenfible! que ne peut-elle,

Dans la jufte ardeur de fon zele,
Tarracher les armes des mains!

Mais quelle lueur favorable A mes yeux vieni fe découvrir? Non, tu n'es point inexorable, Tu te laifferas attendrir. A cet enfant né pour ta gloire Accorde enfin cette victoire, Qu'il triomphe aujourd'hui de toi; L'heureux préfage pour la France, Si même en naifant il commence A te faire déja la loi.

Quis malus, atque Erebi nigris emiffus ab antris
Te furor exagitat, monitifque refiftere cogit?
Victor ovas, impar quòd fit tibi fœmina Princeps
•Infignis virtute, tuis contraria femper

Confiliis, nam cur justo inflammata dolore
Non queat indignum, dure, exarmare furorem?

At quæ lux oculis fubitò micat, afpera tandem
Pectora manfuefcunt, nec inexorabilis aures
Das precibus faciles, noftris flectêre querelis.
Hanc fine, jam de te victor, tibi Regius Infans
Præripiat, per quem tua crefcet gloria, palmam.
O felix nimium Gallis optantibus omen!
Si cùm vix fuperas primùm puer exit in auras,
Jura tibi incipiat juftafque imponere leges.

P. TAINTURIER, S. J.

B33333333333333333333333 HOROSCOPE,

Sur la Naiffance du Fils de M. A. D. M2

L faudroit être un Misantrope
Bien fauvage, & bien rechigné
Pour refufer un Horoscope
Au petit enfant nouveau né.
L'entreprise fans doute eft grande,
Mais le moyen qu'on s'en défende,
C'est le Papa, C'est la Maman,
C'est le pauvre petit Fanfan,"
Qui par les cris me le demande:
Ne pleurez pas, petit Mignon,
Vous feriez pleurer votre Mere;
Vous le voulez, il faut le faire,
On ne fçauroit vous dire, Non.

Je ne fuis pas grand Aftrologue,
Et je fçai peu l'art de mentir,
Quoique cet art foit fort en vogue:
Je m'entens biens moins à bâtir
Un Horoscope qu'une Eclogue.
Les Aftres, l'Hyver, & l'Eté,
Peuvent courir en liberté,

Leur marche ne m'occupe guere;

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