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Que l'Auteur a crû devoir mettre à fa Porte, pour éviter les follicitations dont il s'eft vû accablé.

DE PAR CELUY

Qui doit à l'Amitié la paix douce & tranquile,
Dont, fans ambition, dans cet heureux Asyle,
Et content de fon fort, il joüit aujourd'hui ;

ON FAIT SCAVOIR, que, qui s'adresse à lui,
Pour obtenir la faveur & l'appui,

Ou que,

Du nouveau PRETEUR de la Ville,
Implore un crédit inutile.

Non, qu'il manque de charité,

comme le RAT reclus dans un fromage,

Il ne foit attentif qu'à fa commodité.

De fon peu de fortune il fçait mieux faire usage,
Et n'a pour le prochain que trop d'humanité.

Mais de fon bienfaiteur il connoît l'équité ;
Sûr que le Magiftrat, non moins fage qu'habile,
Bon Citoyen, fenfible aux difgraces d'autrui,
Choifira les moyens d'en foulager l'ennui

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Il laiffe à fa prudence un choix fi difficile;

Et croit, de fes bienfaits qu'à toute heure comblé, Sa reconnoiffance la moindre

Doit l'empêcher d'aller fe joindre

Aux importuns dont il est accablé.

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Avant de plus

Yant de plus en plus, en vieilliffant, appris,

Que des Amis du temps l'eftime & le mépris,

Se mefurent à la fortune ;

De tous ces faux Amis, enfin, desabusé,
Je fçay, fans nul chagrin, en être méprisé;
Je fçay les méprifer, fans fiel & fans rancune.

AUTRE

INSCRIPTION.

Sur les peines attachées à la vie.
ON dit que, quand le fameux Promethée,

Voulut de terre, encor mal humectée,
Bâtir le corps du premier des humains ;
Trois fois l'ouvrage échapa de fes mains.

La terre alors, fans confistance stable,
N'étoit que poudre ou fec, & menu fable:
Le pauvre Sire en vain recommença,
Jufqu'à trois fois, trois fois fe déplaça
Quelque morceau. De dépit & de rage,
Il en pleura. Mais, plus heureux que fage,
Si l'on en croit ce fidéle recit >
Ce fut par-là qu'enfin il réüffit.
Car de fes pleurs la terre détrempée
Devint docile, & forma la Poupée.

Et c'est de-là que, de pleurs arrofé,
Pleure en naissant, tout humain composé,
Et qu'ici-bas la vie a peu de charmes,
Qui tôt ou tard ne foient mêlez de larmes.

D d iij

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Nota. On n'a point mis dans ce Recuëil la Priere à JESUS-CHRIST ; parce qu'on la trouve chez le même Imprimeur, dans un Volume feparé, avec les Réflexions aufquelles ce petit Poëme a donné lieu.

A SON EMINENCE

MONSEIGNEUR

LE CARDINAL DE FLEURY.

A PAUSE, dont l'Eloquence,

Eft connuë à la Ville, eft connuë à la Cour;
Zelé Voifin, me gronde chaque jour,
Et peu s'en faut, qu'en confequence,
Il ne s'exprime fans détour,

Et ne traite d'impertinence,

Ce qui m'a fait tarder de venir à mon tour,

Rendre hommage à VOTRE EMINENCE

Moy, qui connu de vous, presque depuis l'enfance, Aurois dû le premier chez vous me faire voir,

* M. l'Abbé de la Pause, qui a priché l'Avent devant les7 Majefit

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