„fextum præceptum, fed unius uxoris effe virum, hoc eft, caftè Anti-Pistorius. vivere in legitimo conjugio fecundùm ipfius Dei inftitutionem. ,,OPPONITUR IGITUR PARTICULA (unius uxoris vir) QUIBUSVIS CONJUNCTIONIBUS CUM SEXTO PRÆCEPTO PUGNANTIBUS,ET IN PRIMIS SCOR„TATIONI ET (SIMULTANEA) POLYGAMIE. Hactenus Mentzerus, (continuë le Panégyrifte) qui & ibidem explicationem iftam pluribus rationibus ftabilit, adverfufque Adverfariorum ftrophas mafcule defendit. Hinc nequicquam fremente & ftridente Montaniftico fpiritu, piâ animi ap puoia primo, post primum fecundo, poft fecundum etiam tertio conjugio fe obftringi paffus eft. Ha! que de Montanistes parmi nous, à ce compte là, dit Mr de Brillat? C'est la premiére fois de ma vie, ajouta le jeune Mr de Saint Yon, que j'ai entendu un Commentaire Luthérien fur l'Ecriture. Si tous les Commentateurs Proteftans font de ce caractére, je les trouve divertiffans. Je n'oublierai pas fur toutes chofes la belle explication des trois mots de Saint Paul unius uxoris vir pour un Evêque. Vous voyés, reprit Mr de Rintail, que le Prélat de Kirtoff (1) en dépit du Paraclet Cataphrygien, fe laiffa enchaîner dans les liens de trois mariages non fimultanées, mais confécutifs par une picufe liberté d'efprit (2). Mais ne croyés pas qu'il ait jamais péché par une indulgence auffi philofophique que l'Empereur Marc Aurele, ou par une bêtise auffi burlesque que l'Empereur Claudius. Il a toujours eu grand foin d'ôter à toutes les trois femmes les moyens de faire la Fauftine, ou la Meffaline. Je cherchois depuis long tems, dit, Mr Terlaine, la raison pour laquelle les Luthériens d'Allemagne témoignent faire tant de cas de la Théologie de B. Mentzer, & paroiffent fi. affectionnés à fa mémoire. Je crois l'avoir trouvée, puifque felon la Morale de ce Docteur, il femble que la Poligamie fimultanée ne fera défenduë aux Laïes Luthériens qu'en cas qu'ils vouluffent paffer à l'Etat Eccléfiaftique pour être Pasteurs, c'est-à-dire Diacres, & Evêques felon Saint Paul. Pour moi, Monfieur, j'aurois eu grande envie de dire mon mot comme les autres fur une matiére fi réjouiffante. Mais voyant que notre tems s'ufoit en réfléxions, j'interrompis Mr Terlaine pour prier Mr de Rintail de continuer fa lecture. Il le fit d'autant plus -1 Antiftes Ecclef. Kirtor ff ibid p. 235. 2 Fia animi παῤῥησία O iij volontiers qu'il craignoit que quelques-uns des honnêtes Importuns du tems ne vinffent troubler la Compagnie avant qu'il eût achevé. Je paffe, dit-il, les autres circonftances de la vie de Mentzer pour venir droit à fon Anti-Piftorius. Piftorius avoit publié l'an 1599. un Livre fous le Titre de Guide par lequel il avoit intention de faire rentrer dans les voies de la vérité ceux que l'Héréfie avoit féduits.. Mentzer voyant que cela regardoit les Luthériens comme les autres Sociétés féparées de l'Eglife Catholique, entreprit de s'opposer au deffein de Piftorius. C'est ce qu'il tâcha de faire en deux maniéres premiérement par un Ouvrage Latin compofé de quatorze Disputes, & enfuite par un Livre écrit en Allemand fous le Titre de Guide Evangélique. L'Ouvrage Latin parut à Marpurg pour la première fois l'an 1600. & enfuite l'an 1612. ou plutôt 1614. in-4°. fous le Titre de Anti Pistorius, feu, Difputationes Theologica, Scholaftica de quatuordecim præcipuis Religionis Chriftiane quibufdam capitibus contra Johannem Piftorium. Et l'année 1600. ne fe paffa point qu'il ne mit au jour une défense de cet Ouvrage contre les Adverfaires qu'il avoit eus dès fa naissance. Il la publia dans la même Ville, mais dans la forme in-8°. fous le Titre d'Apologia Difputationis 1. Anti-` Piftoriana. Mentzer après avoir professé la Théologie tant à Marpurg qu'à Gieffen autre Ville du Lantgraviat de Heffe vers la Franconie pendant l'espace de trente-un ans, mourut l'an 1627. dans cette der niére Ville. 33 J ANTI-PUCCIUS. E me contenterai de vous nommer l'ANTI-PUCCIUS, continua Mr de Rintail, jufqu'à ce que quelqu'un veuille m'en apprendre quelque chofe de plus que le nom. J'ai trouvé, je ne me fouviens pas en quel endroit, que cet Anti avoit pour Auteur Luc Ofiander fils d'André, pere d'un autre André, & Luthérien de la Confeffion d'Aufbourg qui mourut en 1604. Profeffeur en Théologie à Tubingue en Souabe. Il fe peut faite que fon AntiPuccius prétendu ne feroit autre chofe qu'un Ouvrage qu'il fit imprimer en 1593. in-quarto contre un François Puccius pour: refuter l'Ecrit que cet Auteur avoit publié l'année précédente à: Goude en Hollande fous le Titre De Chrifti Servatoris efficacitate in Anti-Puccius. omnibus hominibus affertio Catholica. • Si la chofe étoit auffi certaine que je la trouve probable, je conclurois à releguer cet Anti parmi ceux que les Hérétiques ont dreffé les uns contre les autres, & dont j'efpére vous entretenir dans la premiére conversation que nous aurons ensemble. Car ce François Puccius ne me paroît autre que l'Auteur du Puccianifme, c'est-à-dire d'une nouvelle Secte qui a duré trois jours, & qui eft demeurée enfevelie fous les Pierres dont elle fut accablée par les Calviniftes, les Luthériens, & les Catholiques. En remontant un peu plus haut, je trouve que ce Puccius pourroit bien être le même que Francefco Pucci de Florence (1), qui s'étoit retiré à Bâle, & qui eut quelque conteftation avec l'Héréfiarque Socin fur l'état du premier Homme avant fa chute l'an 1577. & qui tenoit l'immortalité de toutes les créatures, & par conféquent de l'homme par la création Mais je n'affurerai pas que ce Florentin foit le même que ce Francifcus Puccius Filidinus, dont il eft parlé dans la premiére claffe de l'Index des Auteurs & des Livres condamnés fous le nom du Concile de Trente, où l'on a remarqué que c'est fauffement que cet homme a pris le nom des Pucci. Vous en jugerés, Meffieurs, comme il vous plaira; pour moi je fuis d'avis d'abandonner l'Anti-Puccius, & de paffer à l'AntiSixtus. 1 ¶ C'est celui-la méme. Bayle au mət Puccio en parle affés au long. Voyés aussi plus bas l'article 69. S 34 L ANTI-SIXT E 'Auteur de l'ANTI-SIXTE (I), c'est-à-dire de la Satire qu'on publia fous ce nom contre le Pape Sixte - Quint pendant les troubles du Royaume, n'étoit pas un des fauteurs de la Ligue ni des Factions Efpagnollè & Italienne, comme il vous eft aifé de juger. Mais d'un autre côté fi l'on veut s'en rapporter à quelques Religieux, à des Italiens ou à des Espagnols, on s'imaginera qu'il étoit engagé dans le parti des Huguenots. C'eft ce qui le porta peut-être à fupprimer fon nom pour nous ôter fa connoiffance. Mais nous avons appris par d'autres voies qu'il n'étoit autre que Mr du Fay, petit-fils du Chancelier de l'Hofpital. Pour donner plus d'étendue à cette découverte, j'ajouterai que cet Auteur est le même que celui à qui les fins connoiffeurs attribuent un autre Livre anonyme qui parut en ces tems-là fous le Titre d'Excellens libres difcours, &c. Si je vous apprens qu'il a fait encore deux autres Ouvrages du même caractére, dont le premier s'appelle l'Anti-Espagnol (2), ou Exhortation à rentrer fous l'obéïffance de Henri IV. & l'autre, Francophile contre les confpirations du Roi d'Espagne, du Pape, & des Rebelles de France; vous n'aurés pas de repugnance à croire qu'il a été très-capable de faire l'Anti-Sixte. Mais fi par respect pour le Saint Siége vous n'ofés prononcer fur la Religion de l'Auteur de l'Anti-Sixte, vous ne ferés pas difficulté de reconnoître ailleurs que l'Auteur de l'Anti - Espagnol étoit un Catholique zélé pour fon Roi contre le Pape & le Roi d'Espagne.... 35 U ANTI-SOCOLOVIUS. N Polonois nommé Socolow, qui étoit né, oft du moins qui avoit été élevé dans les opinions nouvelles de ceux qui fe font féparés de l'Eglife Romaine, ayant depuis reconnu la vérité de la Religion Catholique dans fes lectures & dans fes converfations: s'étoit fait un devoir de confcience de changer de parti. Il avoit même fait quelque chofe de plus en publiant les motifs de fa converfion, foit pour fa propre juftification, foit pour contribuer à la converfion des autres égarés. C'eft, Meffieurs, contre ces motifs qu'un Proteftant d'Allemagne nommé Sebastien Finck, a mis en lumiére l'Anti - Socolovius. L'Ouvrage est écrit en Allemand. C'est ce qui m'oblige d'en demeurer là en vous marquant que le Livre paroît imprimé à Schleufing in-12. l'an 1633. La datte pourroit être fufpecte de falfification par l'inadvertance de quelque Ouvrier d'Imprimerie, s'il étoit évident que ce Socolovius fût le même que Staniflas Socolow, qui étoit cinquante ans auparavant dans le fein de l'Eglife Catholique, & qui a publié pendant plus de trente ans divers Ouvrages pour la défenfe de la vérité à Cracovie, à Ingolftadt, à Cologne & dans diverfes autres Villes foumises au S. Siége. Si d'un autre côté je connoiffois auffi particuliérement ce Sebastien Finck que je pourrois faire Gafpar Finck, ou deux ou trois Allemands du même nom; il me feroit moins difficile de juger de la datte de que le titre: l'impreffion de fon Livre, dont je n'ai jamais vû 36 V ANTI-STAPLETON. Oici, Meffieurs, le premier des Anti qu'il me fouvienne d'avoir vû fortir de l'Angleterre, continua Mr de Rintail. Vous allés voir deux Combattans qui ont fait plus de bruit dans le monde que Finck & Socolow. Mais je veux auparavant vous faire remarquer à la gloire de la Nation Angloife que ces Ecrivains dans leurs plus grands emportemens contre l'Eglife Romaine, fe font très-rarcment deshonorés par ces Satires ridicules qui portent le Titre d'Anti. Vous me furprenés, dit Mr de Brillat. Quoi parmi tant d'efprits déréglés depuis l'Apoftafie de ces Infulaires? Quoi parmi tant d'ennemis bizarres de l'Eglife Romaine, parmi ces monftrueux Chrétiens dont l'Angleterre a produit tant d'espéces différentes fous les noms Tome VIL P |