DE L'EDITEUR ANGLOIS. QXJoique la Chronologie des anciens í^oìaumes corrigée , ait été composée par t Auteur, il y a plujteurs années 3 cependant il ta revue peu de tems avant fa mort y & se difposoit à la faire imprimer. Comme il n avoitpas envie de publier la Chronique abrégée , il ne s'efi pas donné la peine de la corriger en même tems. Ains on prie le Leéleur d'attribuer à cette raison les fautes qui pourroient s'y trouver j & les endroits qui ne feroient pas conformes aux dates de la Chronologie. Le sixième chapitre ne fut pas copié en même-tems que les cinq premiers , ce qui fait douter s'il avoit dejjein de le publier: néanmoins comme on l'a trouvé parmi ses papiers & qu'il efl évident que l'Auteur le dejìinoit à servir de continuation au même ouvrage puisqu'on en voit le précis dans la Chronique} on a jugé a propos de t'ajouter ici. Si cet illufìre Auteur avoit vécu lui-même jusqu'au tems de l"impression de cet Ouvrage, cet avertissement auroit été inutile , mais quoi qu'il en soit, on espère que le Leóïeur excusera les défauts qui font pour t ordinaire inséparables des œuvres posthumes j p* reformera quelques noms propres qui se trouveront peut-être altérés. LA co CHRONIQUE A B R E G É E. Contenant ce qui s'est passé anciennement en Europe, jusqu'à la Conquête de la Perse par Alexandre le Grand. 'INTRODUCTION LEs Antiquités Grecques font remplies de fictions Poétiques, parce que les Grecs n'ont rien écrit en Prose avant la Conquête de l'Asie par Cyrus Roi de Perse. Ce fut dans cetems-là,que Pherécydes de Scyros & Cadmus de Milet introduisirent l'uíage d'écrire en Prose. Pherécydes l'Athénien composa, sur la íìn du Règne de Darius , un Ouvrage fur les Antiquités, qu'il distribua par Généalogies :il passe pour un des meilleurs Généalogistes. La même méthode fut suivie par Epimenides l'Historien. Hellanicus qui çtoit plus vieux de douze ans qu'Hérodote , disposa son Histoire suivant les années &c les succédions des Prêtresses de Junon d'Argos. Les autres ont suivi les Règnes des Rois de Lacédémone , ou des Archontes d'Athènes. Environ trente ans avant la décadence de l'Empire des Perses, Hippiasd'Elée publia un Catalogue ou une Liste des noms de ceux, qui avoient remporté le prix aux jeux Olympiques. Ephorus Disciple d'iîòcrate , écrivit une Histoire Chro» nologique de la Grèce , commençant au retour des Heraclides,& finissant au Siège de Perinthe, à la vingtième année de Philippe Pere d'Alexandre le Grand. 11 suivit dans les faits, Tordre des Générations, parce que la méthode de les ranger par Olympiades n'étoit pas encore en usage. On ne voit pas non plus qu'on eût foin de marquer les Règnes des Rois par le nombre des années. La Chronique des Marbres d'Arondel,quia été composée soixante ans après la mort d'Alexandre le Grand , la quatrième année de la centvingt -huitième Olympiade, ne fait point encore mention d'Olympiades. Timée de Sicile publia, l'Olympiade suivante, une Histoire partagée en plusieurs Livres qu'il conduisit jusqu'à son tems par la Suite Chronologique des Olympiades , comparant les années des Ephores & des Rois de Sparte, des Archontes d'Athe* nés & des Prêtresses d'Argos, avec les noms des Eratostnenes écrivit plus de cent ans après la mort d'Alexandre; ApollodorecontinuaJ& ces deux Ecrivains ont été suivis par tous les Chronologistes postérieurs jusqu'à présent. On peut voir parles passages suivans dePlutarque, cornbien leur Chronologie est incertaine,&: combien elle paroissoit douteuse aux Grecs de leur tems. Quelques-uns disent que Lycurgue fut contempo Plutarque rain d'/phitus, & qu'il régla avec lui la suspension ^J^L d'armes qui s'observa pendant les Jeux Olympiques. Ariflote eflmême de ce sentiment, qu'il f onde fur un Disque Olympique, où le nom de Lycurgue fe trouve écrit. Les autres qui 3 comme Eratojìhenes & Apollodorey comptent les temspar les Successions des Rois de Sparte , le mettent plusieurs années avant la première Olympiade. Ainsi Aristote & d'autres Ecrivains plaçoient Lycurgue au tems de la première Olympiade , tandis qu'Eratosthenes, Apollodore, & les autres le faisoient environ cent ans plus ancien. Plutarque nous dit ailleurs , que quelques Auteurs prétendent prouver par la Chronologie tque ['entrevue de Solòn & de Crcefus efl un conte fait à plaisir; mais une Hifloire fi célèbre} qui a été approuvée par un fi grand nombre de témoins , & [ ce qui efl encore plus considérable ] qui convient fi bien aux mœurs de Soìon t & qui efl fi digne de fa magnanimité-& de fia fagejfie , me paroît ne devoir pas être rejettée fous prétexte qu'elle ne s'accorde pas avec de certaines Tablettes Chronologiques , que mille gens jusqu aujourd'hui ont efijaié de corriger, fans pouvoir jamais concilier les difficultés dent elles font pleines. H me semble que ces Chronologistes ont fait la Législature de Solon tropancienne^pour s'accorder avec le tems de cette entrevue. Pour concilier ces contradictions, les Chronologistes avoient pris le parti de doubler les |