plus grands éclairciflemens, que j'attribue le reproche hardi que lui fait le même Auteur , de 'vouloir renouvelles avec quelque nouveau Leìbnït^ une scène pareille a celle qu'ils ont donnée au sujet de la méthode des infiniment petits. II est trop équitable pour faire un crime à M. Newton , d'avoir voulu fe venger par une mystérieuse réticence, de l'impreflìon prématurée d'un écrit qu'il n'avoit pas deíîein de publier. Tout le monde fçait comment cet abrégé Chronologique a été rendu public. On noublia rien pour obtenir de M. Newton la permission de l'imprimer ; on lui écrivit plusieurs fois à ce sujet , le célèbre Anglois répondit enfin qu'il avoit autrefois communiqué à un ami un Index Chronologique qui devoir demeurer secret , ôc" que ne sçachant point si ce manuscrit étoit son ouvrage 3 il ne vouloit point se mêler de celui qui avoit été donné íous son nom , ni donner aucun consentement à l'impreflìon. Une réponse si précise n'empêcha point le Libraire de publier la Traduction de cet écrit, Ô£ d'ajoûter des Observations , composées par un membre illustre de l'Académie des belles Lettres Ôí des Inscriptions. M. Newton fut piqué de ce procédé, il ne pût voir sans chagrin qu'on voulut étouffer presque avant fa naissance , cet enfant de ion loisir y la tendresse paternelle fe reveilla , il répondit aux Observations d'une manière vive j l'on ne sent point dans cette réponse, ce flegme Stoïque qui sied si bien à un Philosophe. J'écarte tout ce qu'il y a de personnel dans cette dispute , pour ne rn attacher qui ce qui regarde le fond du procès. M, Newton se plaint que l'Observateur n'a pas bien pris ses idées fur les deux points principaux de fa Chronologie , o^ui regardent l'Epoque des Argonautes de l'evalution des Générations : 5> 11 s'imagine , dit M. Newton, 3, que je place l'Equinoxe du Printems , tel „ qu'il étoit au tems de l'Expedition des Ar„ gonautes , à la distance de quinze degrés „ de la première Etoile du Bélier : Mais, ajoû„ te-t-il, je nr. le place point où il dit : je le S} place dans le milieu de la Constellation, &C „ ce milieu n'est pas éloigné de quinze de„ grés de la première Etoile du Bélier. " II faut avouer qu'il y a dans cette réponse une affectation d'obscurité qui ne pouvoit servir qu'à éxercer la sagacité de son adversaire.. „ A S) legard des Générations , poursuit M* \i Newton, il dit que je les estime lune por„ tant l'autre, fur le pied de dix-huit ou vingt années 5 ce qui est une autre méprise. Je „ m'accorde avec les Anciens à.compter trois Générations pour environ cent ans. " II prétend que l'Observateur a attribué aux Générations , ce qu'il n'a dit que de la durée des règnes des Rois. II y a encore quelques points, où il trouve l'Observateur en défaut. M. Newton parlant de l'expulíion des Rois Pasteurs d'Egypte par les Thébains , remarque que ceux-ci établirent le culte de leurs Rois ÒC de leurs Princes j l'Observateur transportant ce trait à la première antiquité de Tldolatrie Egpytienne 3 fait dire au Philosophe Anglois , qu'alors les Egyptiens avoient commencé à former leur Religion 5 ce que M. Newton n'a jamais avancé. II reproche encore à son Adversaire d'avoir confondu le Cycle Caniculaire des Egyptiens, avec Tannée Egyptienne des trois cens soixante & cinq jours. Voilà ce que M. Newton a trouvé de répréhensible dans les Observations, qui font d'ailleurs écrites avec beaucoup de précision Ô£ de justesse &; soutenues d'une grande Erudition. L'Auteur montre une vaste connoissance de 1 ancienne Astronomie. Son habileté ôc son sçavoir promettent au Public des Observations neuves &C intéressantes fur l'ouvrage entier. Je voudrois que M. Nevvton en eût usé plus poliment envers un Auteur qui paroít pénétré de sentimens d'estime pour fa' personne &C pour ses écrits, 'Le pcre peu de tems après s'éleva contre Monsieur fuit"' e' Newton un nouvel Adversaire qui joint une profonde Erudition , à une grande politesse. Zélateur éclairé de l'antiquité des tems, il a attaqué M. Newton avec les armes les plus terribles ; Astronomie ancienne &c Moderne j raisonnemens Philosophiques , recherches Historiques, monumens íurs &: décisifs , réfutation étendue de la réponse aux Observations, tout a été mis en œuvre pour porter des coups mortels au nouveau Système Chronologique. II faut l'avouer , M. Nevvton ne pouvoit jamais avoir d'Adversaire plus redoutable -, le sçavant Jésuite a le talent d'aíïaisonner de traits ingénieux les matières les plus abstraites, ô£ de jetter dans ses raisonnemens une force St une énergie qui saisissent un Lecteur attentif. C'est dans le second Tome duR ecueil de Ces Dissertations, que se trouve la réfutation du nouveau Système Chronologique 5 dans la crainte de ne faire une Préface trop longue , je me contenterai d'indiquer la matière de chaque Dissertation. La première renferme les preuves Astronomiques contre la nouvelle Epoque des Argonautes. La seconde oppose des preuves Historiques aux faits allégués par M. Newton. Dans la troisième on cite plusieurs Médailles, qui déposent contre les dates établies par le Chronologiste Anglois. La quatrième roule fur la durée que M. Newton donne aux règnes &C aux successions. Quoique les trois premières Dissertations mettent dans un grand jour, les difficultés qu'on peut opposer à M. Newton, il faut avouer qu'il règne dans celle-ci, une abondance de raisonnemens preíïàns ôc victorieux. Enfin dans la cinquième Dissertation, l'Auteur revient aux calcul;» Astronomiques pour ruiner l'Epoque des Argonautes, telle que letablit M. Newton. C'est la réponse aux Observations qui a donné naissance à cet écrit, où brille la fécondité de l'eíprit de l'Auteur. |