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cette Traduction 5 ce que je puis assurer est: qu'elle est littérale j je dois encore avertir que pour ce qui regarde les textes des Auteurs anciens qui ont déja été traduits par des gens habiles, je me fuis servi de ces Traductions; à 1 e^ard des autres passages s je me fuis attaché a la Traduction Angloife.

M. Newton cite plusieurs textes de l'Ecriture Sainte, il paroît qu'il les traduit da- . près les Originaux Grecs ÔC Hébreux 5 quand fa Traduction nia paru conforme à la Vulgate , je n'ai' point fait difficulté de me servir de la Traduction de M. de Sacy. Mais lorsque le Sçavant Anglois s'éloigne de notre Vulgate, je me fuis attaché à le traduire scrupuleusement.

J'ai fait un changement plus considérable > la plûpart des noms propres marqués dans l'Ecriture Sainte , font differens dans l'Auteur Anglois , de ceux de notre Vulgate. 11 m'a paru que pour me rendre plus intelligible , je devois substituer ceux o^uifont dans la Vulgate. J'avertis encore qu'a l'égard des autres noms propres il m'est arrivé de ne les avoir pas toûjours naturalisés ; c'est une irrégularité à laquelle l'Original a donné occasion j quoique l'Ouvrage soit Anglois , tous les noms propres font Latins.

Dans la crainte qu'il ne m'échapât quelque méprise fur certaines matières qui font traitées dans cet Ouvrage , j'ai eu recours à un membre de l'Académie des Sciences qui a eu la politesse de revoir tout l'Astronomique de cette Traduction. II m'a aufli communiqué une Traduction de quelques remarques, íur les Dissertations du P. Souciet , publiées par M. Halley dans les Transactions Philosophiques 3 C'est: pour la même raison que j'ai engagé un Magistrat qui joint à une aimable politesse , les talens les pluá rares , à examiner la traduction de la Description du Temple de Salomon : il est très versé dans l'Architecture ancienne & moderne ; ainsi ce morceau ne peut qu'être bien reçu. On s'appercevra aisément que M. Newton a fait usage de son esprit Géométrique dans la Description du Temple ; comme elle est fondée fur la vision d'Ezechiel où il y a quelque obscurité , le sçavant Anglois s'est donné la peine de comparer le texte Hébreu avec les Septante , pour former un Plan éxact , les Connoisseurs décideront s'il a réussi. Je ne voudrois pas répondre que M. Newton n'a rien mis du lienjla plupart des Commentateurs de ce Pro

phéte bâtissent un Temple à leur façon ; comme la Description d'Ezechiel se restent du génie Prophétique, chacun Tajuste à ses idées. M. le Pelletier qui nous a donné un ouvrage fur l'Arche de Noé , & qui travailloit à une Description du Temple de Salomon , disoit plaisamment : le Pere l'Ami de l'Oratoire ne don^ nera que la description de son Temple;pour moi je donneraiie Plan du Temple de Salomon. Je ne fçai s'il ne promettoit pas plus qu'il ne pouvoit tenir.

Pour rendre cette Préface intéressante , j'aurois souhaité pouvoir donner une vie détaillée de M. Newton ; mais j'avoue que je n'ai pû avoir les mémoires neceíïàires : ainsi tout ce que je puis faire est de présenter un précis de l'Eloge de M. Newton, par M. de Fontenelle, cet illustre Académicien, qui fçait jetter avec tant d'art des fleurs fur les Tombeaux des morts. J'ajouterai seulement quelques traits ôC un Catalogue éxact de tous les Ouvrages de M. Newton j au reste on ne trouvera point ici les détails fçavans Òc Géométriques de M. de Fontenelle ; c'est dans l'Eloge même qu'ils méritent d'être admirés.

„ M. Isaac Newton naquit le jour de Noël MEI£PvJe „ V. S. de l'an 1641. à Volstrope dans la Pro- ton, P. 1.' „ vinee de Lincoln. 11 fortoit de la branche

d

„ aînée de Jean Newton Baron 8í Seigneur „ de Volstrope. Cette Seigneurie étoit dans la „ famille depuis près de deux cens ans. Mefw sieurs Newton s'y étoient transportés de ,í VVestby dans la même Province de Lin„ colnjmais ils étoient originaires de Newton „ dans celle de Lancastre. La mere de M* 3} Newton nommée Anne Ascough étoit „ auílì d'une ancienne famille. Elle fe remaria „ après la mort de son premier mari, Pere de „ M. Newton.

„ Elle mit son fils âgé de douze ans à la gran„ de Ecole de Grantham & l'en retira au bout „ de quelques années, afin qu'il s'accoutumât „ de bonne heure à prendre connoiííance de „ ses affaires & à les gouverner lui-même: „ mais elle le trouva si distrait par ses livres, „ qu'elle prit le parti de le renvoïer à Gran„ tham où il suivit son goût en liberté ; il paísa „ delâ au Collège de la Trinité dans l'Univeryy sité de Cambridge où il fut reçu en 1660.

Pour apprendre les Mathématiques , il n'étudia point Euclide , trop clair & trop simple pour lui , il fauta tout d'un coup à la Géométrie de Descartes, ôt aux Optiques de Kepler. II y a des preuves que M. Newton avoit fait à vingt-quatre aris fes grandes decouvertes en Géométrie, &C posé les fondemens de ses deux célèbres ouvrages , les Principes ÔC {'Optique. C'est ce qui fait dire au célèbre M. de Fontenelle qu'on pourroit appliquer à M. Newton , ce que Lucain a dit du Nil , dont les anciens ne connoiffoient pas la source , Qu'il a pas été permis aux homme s-de 'voir le Nil foiblc & naissant.

M. Newton auroit pû se faire connoître en ce tems-là dans le monde sçavant, cependant J ce ne fut qu'en 1687. qu'il se dévoila , en publiant ses Principes Mathemati- Pag- *>• ques de la Philosophie naturelle. Ce livre où la plus profonde Géométrie sert de base à une Physique toute nouvelle , n'eut pas d'abord tout l'éclat qu'il méritoit & qu'il devoit avoir un jour 5 la manière sçavante dont il est écrit , les conséquences qui naissent rapidement des principes , augmentèrent la difficulté d'entendre d'abord ce livre y dont la matière étoit d'ailleurs épineuse ; ce ne fut qu'inseníiblement que les grands èc les médiocres Géomètres, s'en formèrent la noble idée qu'il meritoit, alors s'éleva un cri d'admiration. „ Tout le monde , ajoûte M. de „ Fontenelle, fut frappé de l'esprit original qui „ brille dans l'ouvrage , de cet esprit crea

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