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„ teur , qui dans toute 1 étendue du Siécle „ le plus heureux , ne tombe guere en par„ tage qu'à trois ou quatre hommes pris „ dans toute Pétendue des païs fçavans."

En 1704. il publia son Traité de U Lumière &des Couleurs ; c etoit le fruit de trente années

rag. Xí. <J,eXperjences< ^ L'objet perpétuel de l'Opti„ que de M. Newton , est 1 Anatomie de la „ Lumière. L'expression n'est point trop har„ die , dit M. de Fontenelle ; ce n'est que la „ chose même." J'ai déja averti que je laiísois tous les détails qui regardoient les difFerens Systèmes de M. Newton , pour m'attacher à ce qui m'a paru plus personnel.

pag. J4. Quoique M. Newton fut absorbé dans ses spéculations, il n'étoit ni indiffèrent pour les affaires, ni incapable de les traiter. En 1687. Jacques II. aïant attaqué les Privilèges de l'Univeríìté de Cambridge où il étoit Professeur en Mathématique dès l'an 1669. par la démission de M. Barrou en fa faveur 3 Monsieur Newton fut un des plus zélés à les soutenir, & son Université le nomma pour être un de ses Délégués pardevant la Cour de HauteCommission. Il en fut aussi le membre représentant dans le Parlement de Convention en 1688. èc il y tint séance jusqu'à ce qu'il fut dissous.

„ En 1696. le Comte de Halifax Chance„ lier de l'Echiquier obtint du Roi Guil„ Jaume de «créer M. Newton Garde des n Monnaies 3 6c dans cette charge il rendit „ des services importans à l'occasion de la „ grande Refonte qui se fit en ce tems-là. jy Trois ans après il fut Maître de laMonnoïe, M emploi d'un revenu très-conlìderable &c n qu'il a possédé jusqu'à la mort. " Par la Table des efjais des Monnoïes Etrangères , imprimée à la fin du Livre du Docteur Arbuchnott, on peut voir combien M. Newton étoit capable d'exercer cette charge j il donna des preuves dans le Parlement assemblé en 1701. de ce qu'il pouvoit dans les affaires purement politiques.

fyL Newton a eu le bonheur singulier de p*g- & „ jouir pendant fa vie de tout ce qu'il meri„ toit , bien diffèrent de Descartes qui n'a „ reçû que des honneurs posthumes. Tous les „ Sçavans d'un païs qui en produit tant,. mi„ rent M. Newton à leur tête par une efpece „ d'acclamation unanime, ils le reconnurent 3> pour Chef pour Maître. Sa Philosophie „ a été adoptée par toute l'Angleterre , elle ,„ domine dans la société Roïale Ô£ dans tous. „ les excellens ouvrages qui en font sortis y

„ comme si elle étoit déja consacrée par le „ respect d'une longue suite de siécles."

En 1703. M. Newton rut élû Président de la Société Roïale, àc la été fans interruption jusqu'à sa mort, pendant vingt-trois ans. En 1708. la Reine le fit Chevalier j il fut plus connu que jamais à la Cour fous le Roi George 3 La Princesse de Galles aujourd'hui Reine d'Angleterre eut souvent des conférences avec lui; c'est à cette Princesse que Monsieur Newton confia d'abord les vûes principales de son ouvrage Chronologique ; „ Elle les pag. 39. „ trouva si neuves & si ingénieuses , qu'elle „ voulut avoir un précis de tout l'Ouvrage „ qui ne fortiroit jamais de ses mains & qu'el„ le poísederoit seule. Elle le garde encore „ aujourd'hui avec tout ce qu'elle a de plus „ précieux. II s'en échappa cependant une „ copie , qui fut apportée en France par celui „ qui étoit afsès heureux pour lavoir , &c „ l'estime qu'il en faifoit l'cmpêcha de la gar„ der avec le dernier foin3 elle fut vûe, tradui„ te èc enfin imprimée."

J'avois oublié de marquer que M. de Fontenelle assure encore à M. Newton l'invention èc le calcul des Infiniment petits qui ont causé une si grande contestation entre M. Leibnits .&.lui, ou plutôt entre l'Allemagne ôc l'Angleterre.

M. de Voltaire dans son Essai sur la Poésie |JJieûErp£ Epique, nous apprend „ que M. Newton en ve> ?• Ix>' „ se promenant dans son jardin , trouva la „ première idée de son Système de la Gravita„ tion , en voïant tomber une pomme du „ haut d'un arbre " comme íi la nature se faisoit un plaisir de ne se montrer que lorsqu'elle n'est point l'objet de nos recherches.

J'ai encore appris par une personne digne de foi, que le respect de M. Neyvton pour les Anciens alloit jusqu'à l'adoration ; il pretendoit qu'on n'auroit pas eu besoin de rien écrire sur la Géométrie &L sur les Mathématiques , si les ouvrages des Anciens étoient parvenus jusqu'à nous. J'avoue que ce sentiment est outré ; mais que ces Modernes qui se font un honneur de mépriser les Anciens > apprennent de M. Nevyton à en parler avec plus de respect. Tandis que le plus célèbre Géomètre qui par ses sublimes découvertes, s'est si fort élevé au-dessus des Anciens , marque tant d'estime pour eux ; il me semble que des gens si inférieurs à M. Newton ne devroient' pas s'acharner contre ce que Tan

tiquité a d'Ecrivains célèbres &: illustres.

Page 4*. Dès que l'Académie des Sciences par le Règlement de 1699. pût choisir des Associés Etrangers, elle ne manqua pas de se donner M. Newton. II entretint toûjours commerce avec elle, en lui envoïant ses anciens Ouvrages qu'il faisoit réimprimer ou qu'il donnoit pour la première fois 5 depuis qu'il fut emploie à la Monnoïe, il ne s'engagea dans aucune entreprise considérable de Mathemati

;>ag. 43- que ni de Philosophie. Après avoir été utile à toute l'Europe fçavante, par ses connoissances spéculatives , il remplit tous les devoirs de bon Citpïen envers fa Patrie : ÒC le tems qu'il avoit libre , il l'emploïoit à orner son esprit de toute sorte de connoissances. On a trouvé de lui après fa mort quantité d'écrits fur l'Antiquité, fur l'Histoire , fur la Théologie même si éloignée des Sciences, qui ont établi fa réputation.

Pag- 44. II jouit jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans d'une santé ferme òc inaltérable j alors il commença à être incommodé d'une incontinence d'urine, encore dans les cinq dernieres années de fa vie, il fçut se ménager par le régime & par les attentions, de grands intervalles de santé. II fut obligé de se reposer de ses fonc

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