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ANATOMIE

DES

VAISSEAUX ABSORBANS

DU CORPS HUMAIN.
[William]

Par M. CRUIKSHANK.

Ouvrage orné de Planches gravées en taille-douce;

E T

[Philippe]

Traduit de l'Anglais, par M. PETIT-RADEL,
Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de
Paris, & ancien Chirurgien-Major du Roi aux
Indes Orientales.

BNP

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Chez FROULLE, Libraire, Quai des Auguftins, au

coin de la rue Pavée.

M. DCC. LXXXVII.

APEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROI

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BIBLIOTHEQUE CANTONAL

LAUSANNE

UNIVERSITAIRE

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INTRODUCTION.

Il y a environ cent foixante ans qu’Afelli,

Anatomiste Italien, découvrit, comme par hafard, un nouveau genre de vaisseaux fur les inteftins du chien. N'ayant point tardé enfuite à en trouver de femblables fur les inteftins du cheval & fur ceux d'autres quadrupèdes, cette découverte lui donna lieu de fuppofer, par analogie, que ces vaisfeaux exiftaient auffi chez l'homme. Les Anatomistes, avant lui, n'avaient observé chez ce dernier comme chez les quadrupèdes, que trois genres de vaiffeaux, favoir: les artères, les veines & les nerfs. Ces nouveaux vaiffeaux furent donc regardés comme devant former un quatrième genre. Afelli, en découvrant ces vaiffeaux, nonfeulement fut perfuadé qu'ils devaient donner lieu à un nouveau genre ; mais il obferva de plus, qu'ils contenaient un fluide blanc de la même nature que celui qui était

dans la cavité des inteftins; ce qui le conduisit bientôt a en établir l'usage, en concluant qu'ils prenaient le chyle des inteftins pour le porter au foie, où il imaginait que ce fluide était converti en fang. Il nomma ces 'nouveaux vaiffeaux veines lactées. Ces vaiffeaux ne furent pas long-temps à être apperçus chez l'homme; mais on fuppofa que chez lui, comme chez les quadrupèdes, ils n'existaient que fur les inteftins & le méfentère. Cependant on en observa de femblables quelque temps après, en d'autres parties du corps, chez l'homme & chez les quadrupèdes; mais loin de contenir un fluide blanc & comme laiteux, ils ne renfermaient qu'une liqueur aqueuse: auffi furent-ils regardés comme étant d'une nature différente, & conféquemment ils obtinrent un nom particulier, celui de vaisseaux lymphatiques, fous lequel ils furent généralement défignés.

On s'accorda à croire que les vaiffeaux lactés naiffaient de la furface intérieure des inteftins, & qu'ils n'avaient aucun rapport avec les artères ni avec les veines. Mais

Bartholin, l'un des Anatomiftes qui avaient découvert les vaiffeaux lymphatiques, enfeigna qu'ils étaient continus aux artères, & qu'ils fervaient à rapporter la partie aqueuse du fang au cœur même ; théorie que les Anatomistes de fon temps admîrent universellement, & qui cependant n'était appuyée que fur des affertions vagues, aucune expérience ou argument évident ne parlant en fa faveur. Cette doctrine parut suspecte à quelques Anatomiftes de la plus haute considération, lefquels affuraient que tous les vaiffeaux lymphatiques n'absorbaient que des surfaces du corps. Ce fentiment fut particulièrement celui du D. Hunter, qui l'appuya fur les argumens fuivans: favoir, que les vaiffeaux lactés naiffant de la furface interne des inteftins, & paffant à travers les glandes conglobées pour fe rendre dans le canal thorachique, étaient fans contredit, des vaiffeaux absorbans. Or, difoit-il, les vaiffeaux lymphatiques reffemblent aux lactés fous nombre d'afpects; leurs tuniques font également minces & transparentes, ils font également rem

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