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SCENE X I.

ROLLER, LE VOLEUR MOOR.

ROLLER hors d'haleine.

PRENDS garde à toi, Capitaine ! Il y a des revenans dans cette forêt; des troupes de cavaliers Bohémiens nous entourent. Il faut que l'infernal Bas-bleu nous ait trahis.

SCENE XII.

GRIMM, LES PRÉCÉDENS.

GRIM M.

CAPITAINE, Capitaine, ils ont découvert nos

traces; quelque mille de foldats cernent le milieu de la forêt.

SCENE XIII.

SPIEGELBERG, LES PRÉCÉDENS.

Ан,

SPIEGELBER G.

H, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, nous fommes pris, rompus, écartelés, des milliers de huffards, de dragons, de chaffeurs s'avancent au galop vers les hauteurs, & tous nos paffages font affiégés. (Le Voleur Moor fort.)

SCENE XIV.

SCHWEIZER, RAZMANN, SCHUFTERLE, bande de Voleurs entrant de tous côtés ; & LES PRÉCÉDENS, ROLLER, GRIMM & SPIEGELBERG.

Ан,

SCHWEIZER.

H, nous les avons donc arrachés de leurs lits? Réjouis-toi donc, Roller? Il y a long-temps que j'ai souhaité de ́me battre avec des cavaliers-depain-de munition.- Où eft le Capitaine? Toute la bande eft-elle raflemblée ? Nous ne manquons pas de poudre, j'efpere?

ROLLE R.

Nous avons affez de poudre; mais nous fommes en tout quatre-vingt, & c'eft à peine être un contre vingt.

SCHWEIZER.

Tant mieux. Ils rifquent leur vie pour dix kreuzer; & nous, ne combattons-nous pas pour la vie & pour la liberté? - Nous tomberons fur eux comme le déluge, nous les frapperons comme la foudre. Où diable eft donc le Capitaine ?

SPIEGEL BER G.

Il nous abandonne dans ce befoin. N'y a-t-il donc plus moyen de leur échapper?

SCHWEIZER.

Echapper? Je voudrois te voir étouffer dans la boue, âme lâche. Tu ouvres toujours une large mâchoire; & quand tu entends un coup de fufil.... Lâche, montre-toi à préfent à la tête, ou tu vas être coufu vivant dans une peau de fanglier, & dévoré par les chiens.

RAZMAN N.

Le Capitaine! le Capitaine !

SCENE X V.

LE VOLEUR MOOR entre lentement, LES PRÉCÉDENS.

LE VOLEUR MOOR à part.

FE les ai fait tous bien envelopper, il faut à présent qu'ils combattent en désespérés. (Haut.) Mes enfans, choififfez, nous fommes perdus, ou il faut combattre comme des fangliers bleffés.

SCHWEIZER.

Ha! je leur ouvrirai le ventre avec mon couteau de chaffe. Conduis nous fur eux, Capitaine! Nous te fuivrons jufques dans la gueule de la

mort.

LE V. Moo R.

Chargez tous les fufils. Vous avez assez de poudre ?

SCHWEIZER fe leve en furfaut. Aflez de poudre pour faire fauter la terre jusqu'à la lune.

RAZMAN N.

Nous avons déjà tous cinq paires de pistolets chargés, & encore trois arquebufes carabinées.

LE V. Moor.

A merveille; une partie de la bande montera fur les arbres, ou fe cachera dans les taillis, &. fera feu fur eux en embuscade.

SCHWEIZER.

C'est-là ton pofte, Spiegelberg.

LE V. Moor.

Nous autres, comme des Furies, tombons fur eux, en flanc.

SCHWEIZ E R.

J'en fuis, moi.

LE V. Mo o R.

Il faut en même temps que chacun de nous faffe retentir fon fiflet, & galoppe dans la forêt, pour que notre nombre en devienne plus terrible. Détachez tous nos chiens, qu'on les irrite, & qu'ils s'élancent dans leurs rangs, qu'ils y jettent le défordre, & les faffent tomber fous votre feu. Roller, Schweizer & moi, nous trois nous combattrons où l'ennemi fera le plus fort.

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