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eft aujourd'hui principalement compofé. On rapporte ce que les Auteurs Anciens en ont dit, & ce qu'en avoit écrit l'Auteur de l'Etat de la Suiffe, à quoi l'on a joint plufieurs re marques intéreffantes entre autres fur les prémières Alliances des Villes de la Suiffe qui doivent être regardées comme les prémiers commencemens de la Suiffe moderne, fur la Tyrannie des Nobles & des Eccléfiaftiques, & fur l'origine des Baillifs de l'Empire.

3. On accompagne ce qu'avoit rapporté l'Auteur de l'Etat de la Suiffe, touchant ce qui occafionna le foulévement des Suiffes de remar ques, qui font connoître les véritables refforts, qui opérérent cette grande révolution. Lamanière, dont elle fat exécutée, est enfuite décrite, de façon que l'on met le Lecteur en état de juger par la connoiffance des Faits, par quel efprit & pourquoi les Suiffes ont fecoué le joug; & s'ils ont agi envers la Maison d'Autriche d'une manière honteufe & par un efprit de fédition, ou s'ils ne devoient pas à l'amour de leur Patrie, aux Loix naturelles & au Droit des Gens, que les Autrichiens violoient impunément, la délivrance d'un joug fi tyranni

que.

4: Le foulévement des Suiffes est suivi d'un détail affez circonftancié, des événemens qui mirent le fceau aux fondemens de la liberté Helvétique: cela forme un Abrégé de ce qui fe paffa dans la Suiffe depuis le foulévement jufqu'à la confirmation de l'union des trois prémiers Cantons, par l'Empereur Louis V. C'est

à-dire,

à-dire, que l'on voit d'un côté les efforts de la Maifon d'Autriche, pour réduire les Suiffes & de l'autre la réfiftance courageuse de ceuxci pour se maintenir en liberté.

5. Enfin nôtre Auteur nous donne une Relation de la manière dont les trois prémiers Cantons détachérent de l'obéïffance de la Maifon d'Autriche & de l'Empire les autres Villes & Païs, qui forment aujourd'hui le Corps Helvétique. C'eft proprement un Abrégé de l'Hif toire de la Suiffe, depuis la confirmation de l'Union des trois prémiers Cantons, par l'Empereur Louis V. jufqu'à préfent.

Les Chapitres XIII. & XIV. traitent de la forme du Gouvernement des XIII. Cantons. L'Auteur de l'Etat de la Suiffe en avoit donné un Chapitre affez étendu; mais comme il étoit tombé dans une infinité d'erreurs, nôtre Auteur le fuit pié à pié, il le reléve; il le critique, il l'explique; il demêle ce qui étoit embarraffé; & pour mettre la matière en question dans tout fon jour, il dit hardiment fa penfée fur les différentes fortes de gouvernement. L'Auteur de l'Etat de la Suiffe avoit fait à peu près la même chofe, & en bon Anglois avoit donné la préférence à une Monarchie tempérée comme l'eft celle d'Angleterre. Nôtre Auteur au contraire tient pour l'Ariftocratie. ,, Chacun, dit-il, eftime la forme du Gouver ,,nement de fa Patrie, & croit qu'elle mérite la préférence fur toutes les autres. Mais fi l'on vouloit fe dépouiller de toute préven,, tion, & ne confulter que la Raifon, peut

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" être diroit-on que l'on n'en a point vu juf", qu'à préfent, qui n'ait eu de grands défauts. C'eft la méchanceté des hommes, qui a o,,bligé de recourir aux Magiftrats, après que la crainte les a eûs une fois contraints de vivre en fociété, & infenfiblement l'on s'eft ,, apperçû, qu'on devoit mettre la puissance & les Loix entre les mains d'un Souverain ,, entre celles des gens les plus fages, ou en,,tre celles du Peuple. Deforte que la Ma,,giftrature ayant pris naiffance auffi-tôt qu'il ,, y a eû des hommes, & ne tirant fon origine ,, que de leur malice; on peut dire qu'il n'y a point de forme de République parfaite; pár" ce qu'il n'y en a point, qui foit capable de détruire entiérement la méchanceté des Su" jets, ni celle de ceux qui gouvernent. Et ,, puifqu'il faut le dire, la forme du Gouver"nement d'Angleterre n'a pas plus atteint à la ", perfection, que celle des autres Etats.

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,, L'homme, ajoute-t-il, qui vit fous un Gou,, vernement Populaire aime la Démocratie. Celui qui fe trouve né dans un Etat Ariftocratique donne la préférence à l'Ariftocratie.: Le François eft charmé de la puiffance de ", fon Roi, & ne l'appelle pas moins Pére de ", la Patrie, lorfqu'il enléve d'autorité le bien de fes Sujets, que lorfqu'il defend les Ter,, res de fes Peuples, ou qu'il réunit à fon Do,, maine les Etats de fes Ennemis, par la force de fes armes. S'il m'eft permis de pro, noncer, je dirai que le Gouvernement Ariftocratique est le plus naturel, & que fi les règles

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,, règles en étoient exactement obfervées; c'est celui où il fe rencontre moins de défauts. Il me paroît jufte, que la puiffance de gou99 verner & de commander, foit entre les mains

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de ceux qui furpaffent le commun Peuple 2, en fageffe, en capacité & en pénétration". Nous n'entrerons pas dans l'examen de la Def cription que nous donne nôtre Auteur des différens Gouvernemens des Republiques de la Suiffe, il faudroit transcrire tout ce qu'il en a dit; il nous fuffit d'avertir, qu'il nous paroit, qu'il a rapporté fur ce point tout ce qu'on peut defirer de favoir.

De la forme du Gouvernement on vient dans le Chap. XV. aux Diètes ou Affemblées générales. On en diftingue de plufieurs for tes. Celles des XIII Cantons & de leurs Alliez. Celles des XIII. Cantons feulement. Celles de V. ou de VII. Cantons, qui font les Diètes des Cantons Catholiques Romains. Celles des IV. Cantons, autrement nommées les Conférences Evangeliques e enfin d'autres Diètes extraordinaires & moins importantes. On nous apprend le tems où ces Diètes s'affemblent, les affaires qu'on y traite, & la manière dont elles fe tiennent & fe convoquent.

Le Chapitre XVI. mérite d'autant plus l'attention du Lecteur que ceux qui ont écrit de la matière qui y eft traitée, favoir de l'Union Helvétique, où des Alliances qui uniffent les XIII. Cantons les uns aux autres, ne l'avoient pas trop bien conçue. Si l'on fuppofe, avoit dit l'Etat de la Suiffe, qu'ils font (les XIIL Can

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Cantons) un feul Corps, il faut nécessairement que ce foit un Corps, ou qui n'a point de tête, ou qui en a autant qu'il y a de Cantons. Orcha cune de ces fuppofitions forme une production, auffi monftruenfe dans les Corps Politiques que dans les Naturels. A cela, répond nôtre Au-, teur,,,Je ne fuis pas furpris de voir un Etran,, ger penfer de la forte. Je n'en ai presque ,, point vû qui eût une véritable idée de l'Etat de la Suiffe. Ils ne conçoivent pas quelle 99 eft la forme de fon Gouvernement. Ils s'i,,maginent que les Suiffes fe réglent fur da Hollande ou fur les autres Republiques....$ La même ignorance. fit il y a quelques an"" nées, qu'un Ambaffadeur du Duc de Sa„voye, étant en Suiffe pour les affaires de fon Maître, & ne pouvant concevoir la forme " du Gouvernement, définit affez ridicule"" ment fon Union: Une Confufion divinement infpirée. Mais quoique peu de perfonnes ,, ayent compris jufques-ici la forme de cette Union, il ne s'enfuit pas qu'elle foit, ni ", une production monftrueufe, ni une confu fion qui ne puiffe fe maintenir que par miracle". Il fait voir enfuite en quoi confifte cette Union; & la conformité que les différentes Républiques de la Suiffe ont avec les anciennes Républiques des Grecs, qui différoient également par leurs Loix, & par la forme de leur Gouvernement; ce qui a fair fans doute qu'elles ont eu prefque toutes une fin & un fort différent: deftinée qui feroit à craindre pour les Cantons fans leur Union &

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