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teur, au refte, n'a pas fuivi la mauvaise méthode de ceux qui veulent en être crus fur leur parole. Il cite prefque par tout fes garants, ou dans la fuite de fon difcours, ou à la marge; & ainfi chacun pourra aisément avoir recours aux fources, pour vérifier les Citations, & les faits ou les raifonnemens fondez là-deffus. Entr'autres Manufcrits, il indique plufieurs fois (a) un Traité ou une Hif toire du Commerce de tous les endroits du Monde. Mais il ne nous apprend nulle part, que je fâche, qui eft l'Auteur de ce MS. ou dans quelle Bibliothéque il fe trouve.

(a) Tom. IV. paz. 587. en marge, lettre I. Pag. 589. lett. f. Pag. 594. lett. a. pag. 595. &c.

ARTICLE II.

HISTOIRE DE POLYBE, nouvellement traduite du Grec par Dom VINCENT THUILLIER, Bened. de la Congreg. de St. Maur: Avec un Commentaire ou Corps de Science Militaire, enrichi de Notes Critiques & Hiftoriques, où toutes les grandes parties de la Guerre, foit pour l'offenfive, foit pour la défensive, font expliquées, demontrées & reprefentées en figures par Mr. DE FOLARD, Chevalier de l'Ordre Militaire de St. Louis, Mestre de Camp d'Infanterie. A Amfterdam aux dépends de la Compagnie 1729. In 4. de 6. Volumes, dont quatre paroiffent déja, & les deux autres

font

font fous preffe. Le I. de 338. Pagg. Le II. de 336. Le III. de 310. & le IV. de 368. fans compter les Préfaces, Avant-propos & Tables.

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Volumes

Es quatre Volumes peuvent être reliez en II. Tomes, & pour cet effet on a mis une Table à la fin du Vol. II. & une autre à la fin du Vol. IV. Avant d'entrer dans l'Analyfe de l'ouvrage même, nous allons donner un détail de ce que contiennent ces quatre Volu

mes.

VOL. I. Après une Préface, où le Chevalier Folard rend compte de fon travail, on trouve la Vie de Polybe par le Traducteur, qui donne à la fin une Liste raisonnée des Traducteurs de cet Historien. On trouve ensuite le Traité de la Colonne du Chev. Folard, après laquelle commence la Traduction de Polybe; Le premier Vol. ne contient que 14. Chapitres du Liv. I. avec des Notes & entremêlez de 12. Obfervations divifées en plufieurs Sections fur les différens combats, dont il est parlé dans ces 14. Chap.

VOL. II. L'Auteur réfute dans la Préface ceux qui fe font déclaré contre fon Systême de la Colonne; Elle eft fuivie de la Traduction des 4. derniers Chap. du Liv. I. de Polybe avec les Notes, & 14. Obfervations très-intéreffantes; ceci ne contient que 135. pagg. Le refte du Vol. eft employé au Traité de l'attaque des Places.

VOL. III. Il commence par une Préface Po

lemique comme celle du Vol. II. Le curieux Traité de la defenfe des Places, qui vient enfuite, emporte 122. pagg. Le reste du Vol. comprend la Traduction du Liv. II. de Polybe avec les Notes & 4. Obfervations, fur autant de Combats. Ce Vol. finit par une Differtation fur les Mines.

VOL. IV. Après une Préface telle que les précédentes, commence le Liv. III. de Polybe avec les Notes, & l'on y trouve 14. Obfervations d'autant plus intéreffantes, qu'elles roulent fur les grands événemens de la feconde Guerre Punique. Ce Vol. finit par une Differtation judicieuse fur la politique des Romains & fur leur conduite pendant cette guerre. Il y a dans ces quatre Vol. 111. planches trèsnettes & bien gravées.

POUR parler avec ordre de cet excellent Ouvrage & en donner une jufte idée, il faut y confidérer féparément trois chofes, 1. la Traduction, 2. les Notes, & 3. les Obfervations & Differtations. La première concerne le P. Thuillier, les deux autres regardent le Chevalier Folard.

Polybe eft un Auteur eftimable & eftimé avec beaucoup de raifon. C'étoit un de ces. grands hommes que la nature ne produit que rarement. Spirituel & favant, General distingué & Magiftrat confommé dans le Gouverne ment, pouvoit-il écrire mal une Hiftoire des évenemens de fon Siècle, dont il avoit ouï le recit de la bouche même de ceux qui y avoient cu part & dont il avoit tiré les Mémoires de

la

la famille même des héros qui y avoient aquis une gloire immortelle? Auffi peut-on dire, fans craindre d'éxagerer, que ce qui nous refte de fon Hiftoire, eft ce que l'antiquité nous a laiffé de plus parfait dans ce genre, & nous fait à jufte titre regréter ce que nous en avons perdu. Il eft vrai que Denys d'Halicarnaffe lui a reproché la dureté de fon ftile jufqu'à déclarer qu'il n'y a pas de patience à l'épreuve d'une Lecture de Polybe. Ceci n'eft que pour ceux qui pédans & chicaneurs ne cherchent dans un Auteur que les mots fans fe foucier beaucoup des chofes. Quoiqu'il en foit, puifque de l'aveu d'un Critique, qui s'y devoit connoître, nôtre Hiftorien a un Stile dé testable, quelle obligation n'avons-nous pas à celui qui nous le donne écrit dans une autre Langue & d'un Stile pur, fur lequel les Denys de nos jours n'ont eu rien à critiquer? Polybe étoit trop précieux pour manquer de Traducteurs, il en a eu de toutes les Langues, & CaSaubon l'a fi bien rendu en Latin, qu'un Savant a dit, qu'on doutoit fi c'eft Cafaubon qui avoit traduit Polybe, ou Polybe qui avoit traduit Cafaubon. Quelque belle, quelque favante que foit cette Traduction, celle du Pere le Thuillier l'emporte parce qu'il a eu un fecours qui manquoit à Cafaubon. C'est un habile Guerrier qu'il a pu confulter fur tant d'endroits qui ne pouvoient manquer d'arrêter un Auteur qui n'eft pas du métier; car pour réuffir dans une Traduction de cet Ecrivain, il ne fuffit pas de favoir le Grec, il faut favoir la Guerre & mê

me

me la Guerre des Anciens, dont les termes nous font pour la plupart inconnus, parce que nous avons perdu les chofes, comme armes, inftrumens, difpofitions, &c. Mr. de Folard en a fait une étude particulière, qu'il a joint à une grande expérience, ce qui lui avoit fait faire de belles découvertes. Nous pouvons conclure de tout ce qu'on vient de lire que cette Traduction de Polybe eft la meilleure que nous ayions encore euë; & peut-être la meilleure qui puiffe fe faire dans nôtre Langue. Ainfi graces aux foins du favant Benedictin, nous pouvons lire les belles chofes que Polybe a écrites, fans que notre patience foufre de la né gligence, difons même de la dureté de fon ftile Arcadien.

Polybe donne lui-même à fon Hiftoire le titre d'Universelle. Elle étoit divisée en 38. livres, qu'il avoit fait précéder par deux autres qui y fervoient d'introduction, & qui comprennent en abregé ce qui s'est paffé depuis la première expédition des Romains hors de l'Italie, jufqu'à l'ouverture de la guerre d'Annibal qui commence le troifième Livre. Toute cette Hiftoire, dont le but étoit de faire voir comment en 53. années de tems les Romains fe font rendus les Maîtres de l'Univers, commence à la CXL. Olympiade, & voici l'ordre que Polybe y a gardé telle qu'il nous le donne luimême au commencement du Liv. III.

,, Après que nous aurons expliqué pourquoi ,, les Carthaginois firent aux Romains la guerre qu'on appelle d'Annibal; nous dirons de

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