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BIBLIOTHEQUE

RAISONNÉE

DES OUVRAGES DES SAVANS

DE L'EUROPE.

Pour les Mois de Janvier, Fevrier
& Mars 1730.

ARTICLE I.

Traité de la POLICE; Où l'on trouve l'Hif toire de fon établissement, les fonctions & les prérogatives de fes Magiftrats, toutes les Loix &tous les Réglemens qui la concernent. On y a joint une Defcription Hiftorique & Topographique de PARIS, & buit Plans gravez, qui repréfentent fon ancien état, & fes divers accroiflemens. Avec un Recueil de tous les Statuts & Réglemens des fix Corps des Marchands & de toutes les Communautez des Arts & Métiers. Seconde Edition, augmentée. Par Mr. DE LA MARE, Confeil ler-Commiffaire du Roi au Châtelet de Tom. IV. Part. I. A 3

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Paris. En quatre Tomes, in Folio. Tom. I. & II. pagg. 1016. Tom. III. & IV. pagg. 1029. Sans la Préface, & les Tables des Matières. A Amfterdam, aux dépens de la

Compagnie. 1729.

S1 jamais il y eut Livre curieux & inftructif

en fon genre, c'est celui-ci. Il a fallu une très-grande lecture, pour raffembler tant de inatériaux; un efprit net, pour les mettre en ordre; une plume bien exercée, pour s'exprimer d'une maniére à faire lire avec plaifir des chofes fouvent affez fêches, & qui ne paroiffent guéres fufceptibles d'élégance. Auffi l'Ouvrage a-t'il eû tant de débit en France, qu'il s'y en eft fait deux Editions, en très-peu de tems eû égard à fa groffeur.

Mais cette eftime même où il a été dans fon païs natal, & parmi ceux à l'ufage defquels il eft deftiné principalement, a été caufe de fa rareté dans les Païs Etrangers. Ainfi on doit favoir bon gré aux Libraires d'Amsterdam, de ce qu'ils nous en donnent aujourd'hui une nouvelle Edition, qui le rendra déformais commun. L'Edition de Paris contient trois Volumes, dont le prémier parut pour la prémiére fois en 1705. le fecond, en 1710. & le troifiéme, en 1720. On a jugé à propos d'en faire quatre Tomes, qui peuvent fe relier en deux Volumes. On a crû auffi devoir omettre les Etampes (a) qui fe trouvent dans l'Edition

de

(a) Voiez les Nouv. de la Republ, des Lettres, Août 1706. pag. 171, &fuiv.

de France, à la tête de chaque Livre: cela n'auroit fervi qu'à amufer les yeux, & à rendre plus cher un Livre qui ne peut d'ailleurs que l'être affez.

Quand cet Ouvrage ne renfermeroit que la Police de France, c'en feroit toûjours aflez pour exciter la curiofité de toutes les perfonnes de quelque autre Nation que ce foit, qui ont du goût pour ces fortes de matiéres.ne peut qu'être utile & agréable, de connoître tout ce qui regarde l'hiftoire d'un Roiaume auffi confidérable, que celui-là ; & la Police n'en fait pas une des moindres parties. Mais l'Auteur a pouffé fes vues plus loin. Il re monte jufqu'à l'Antiquité la plus reculée, pour y rechercher ce qui a du rapport à fon fujet, dans les Loix & les Ufages des Nations les plus célèbres. Et à l'égard de la France en particulier, dont la Police fait le principal but de fes recherches, il ne s'eft pas borné aux Livres imprimez, où l'on trouve quelque chofe là-deffus. Il a fouillé dans les Archives & les Bibliothéques, tant publiques, que particulieres, d'où il a tiré non feulement des Extraits de quantité d'Ordonnances, d'Arrêts, de Réglemens, mais encore des Piéces entiéres, qui n'avoient jamais vû le jour. Les Regîtres du Parlement, les (a) Banniéres & les autres Regîtres du Châtelet de Paris, font ceux qui lui ont le plus fourni. Il n'avoit et d'abord 'def fein,

(a) Anciens Regîtres du Châtelet, dits du verbe Bannire. Voiez Liv. I. Tit. XVI. Chap.. II. pag. 243, 244.

fein, que de publier un fimple Recueil du Texte des Loix & des Ordonnances; tel qu'Henri II. avoit (a) voulu le faire rediger, pour l'ufage des Officiers de Police. Mais il jugea avec raifon, qu'il valloit mieux donner une hiftoire fuivie, qui montrât l'origine de chaque établissement, les raifons & les motifs qui y ont donné lieu, & la liaison de toutes les parties de la Police. Il crut par là pouvoir réduire en Art ou en Pratique l'étude d'une Science fi importante.

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Les Journaux ont parlé en fon tems de ce grand Ouvrage, à mesure que chaque Volume paroiffoit. On trouve, dans les Nouvelles (b) de la République des Lettres, un long Extrait du I. Volume, qui avoit été envoié de Paris à Mr. BERNARD. Mrs. les Journalistes de Paris en donnérent un de ce (c) même Volu me, & un autre de chacun des (d) deux fuivans. Ainfi il fuffiroit prefque de renvoier à ces Journaux, ou autres peut-être que nous ne favons pas, ou que nous ne nous fouvenons pas avoir fait mention du Traité de la Police. Cependant, à l'occafion de cette Edition toute nouvelle, nous croions devoir en donner une idée générale à notre manière; d'autant plus que bien des gens peuvent ou n'avoir pas

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(4) Par une Ordonnance du mois de Mai 1555. que on trouve ici, Tom. I. pag. 247.

(b) Juillet, & Août 1706.

(c) Avril 1706. pag. 358, & suiv. Ed. d'Amft.

(4) April 1710. pag. 404. Mars 1720. pag. 267. & suiv,

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