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dit la Reine; & par ce mot de réiterer on connut qu'elle avoit déja eu un réfus. D'où l'on conclut que ce changement d'azyle s'étoit fait, & que fa Réfidence en Lorraine avoit été accordée; non feulement par l'approbation du Ministère Anglois, mais même par fon ordre & par fa direction. C'eft ce que l'Auteur tâche de prouver par quelques Obfervations dont voici la fubftance.

1. Le Lord Bolingbrook, dans une Lettre qu'il écrivit le 29. Mai 1712. à Mr. de Torci, difoit entr'autres chofes que l'amitié reciproque & avantageufe proviendroit du même fujet qui les avoit rendus des Ennemis fi formidables.

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On voit affez clairement, dit fur cela nôtre ,, Auteur, que le Prétendant aiant été une des » principales caufes , pour laquelle on avoit , déclaré la Guerre à la France, fon élevation ,,au Thrône d'Angleterre, concertée par Louis j9 XIV. & par le Ministère Anglois, feroit

ceffer toute inimitié entre les deux Nations. 2. Le 21. d'Août 1712. Bolingbrook écrivit de France où il étoit allé, au Lord Dartmouth, & dans la Relation de tout ce qu'il faifoit à la Cour, il lui difoit que le Chevalier avoit fixé fon départ au mois prochain, & qu'on étoit convenu qu'il fe retireroit à Bar-le-Duc en Lorraine que pour cet effet on alloit écrire au Duc de Lorraine, pour le prier de demander à l'Empereur & à d'autres Princes, qu'ils vouluffent bien accorder une fureté pour la perfonne du Chevalier pour tout le tems qu'il feroit fa Refidence dans cette Place.

3. Mr. de Torci écrivant à Bolingbrook, lui dit qu'il pouvoit affurer la Reine que le Che valier de St. George étoit prêt à partir fur le champ, s'il favoit feulement où aller, & en quel lieu il pouvoit être en fureté : mais qu'en même tems il lui avouoit qu'il ne connoiffoit aucun Prince qui voulût le recevoir dans fes Etats crainte de deplaire à la Reine. D'où l'on concluoit affez naturellement qu'il falloit donc que la Reine eût elle-même choifi Bar-le-Duc pour la Refidence du Chevalier, puifqu'il y demeuroit malgré les inftances que la Nation faifoit pour l'en faire fortir.

Je pourrois rapporter d'autres circonstances, mais comme celles-ci font les principales, je penfe qu'il feroit affez inutile d'entrer dans un plus grand détail. J'ajouterai feulement que l'on trouvera dans le VII. Tome des Mémoires (a) de Lamberty des Pièces authentiques, où l'on verra que la Reine Anne paroiffoit avoir des difpofitions bien contraires à celles que nôtre Auteur lui attribuë; car elle déclare à L. H. P. en termes clairs & précis, qu'en cas qu'elle vînt à mourir, ils feroient obligez de maintenir la Succeffion de fa Couronne dans la ligne Proteftante. Voilà qui paroit être inconteftable, néanmoins, quand je refléchis à tant de fauffes démarches que le Ministère Anglois fit faire à cette Princeffe, je ne fais que penfer

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(a) C'eft Henri Scheurleer, Libraire à la Haye qui don ne au Public cet Ouvrage auffi curieux qu'intéreffant. On en a déja 6, vol, & bientôt on en aura encore deux.

penfer de cette affaire. C'est pour moi une Enigme inexplicable.

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Tout ce que l'Auteur a dit dans l'Hiftoire Secrete de la Reine Anne, des belles qualitez & des véritables défauts de cette Princeffe, ce font fes termes, fe reduit à ceci. Elle fut pendant les trois quarts de fon regne, une feconde Elizabeth, & femper eadem; & fur le déclin de fa vie aiant trop adheré aux mauvais confeils de ceux qui étoient à la tê"te des affaires, elle ne fut plus la même, & elle perdit en partie le luftre de la gloire & du bonheur des heureux commencemens de fon » gouvernement.

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Nous finirons cet extrait par une remarque fur la Traduction de l'Ouvrage qui en fait le fujet. Je ne fais point pourquoi Mrs. Wetfteins ont employé deux Traducteurs, puif que celui qui a traduit le premier Volume, écrit d'un ftile moins mauvais que le dernier, je dit moins mauvais, car il est un peu plat, quoiqu'on s'aperçoive aifément qu'il voudroit rafiner. Il fe fait violence. pour y réüffir, & cela même lui fait fouvent commettre des fautes de conftruction. Mais le Traduc teur qui a prétendu mettre en François les deux derniers Tomes de l'Hiftoire Secrete, &c. ou du moins tout ce qui fuit le Regne d'Elizabeth, n'eft prefque point François ni dans fes expreffions, ni dans les tours de Phrafe. II les fait fi longues fi entortillées, que bien fouvent on a de la peine à entendre ce qu'il veut dire. Il eft dommage que les Libraires aient fi mal choifi pour traduire, & pour cor

riger un Ouvrage, qui paroît être du goût du

Public.

ARTICLE IV.

THEOCRITO volgarizzate da DOMENICO REGOLOTTI Romano, Profeffore di Poëtica, e Lingua Greca nella Regia Univerfità di Torino. Appreffo Gio Battia Chais Stampatore, e Libraro di S. M. &c.

1729.

C'est-à-dire:

THEOCRITE traduit en vers Italiens, par Mr. DOM. REGOLOTTI Romain & Profeffeur en Poëtique & en Langue Grecque, dans l'Univerfité Royale de Turin. A Turin, chez J. B. Chais, Imprimeur & Libraire de Sa Maj. 1729. in 8. Pagg. 295. y comprise l'Epître Dédicatoire à S. A. R. CHARLES EMANUEL Prince de Piémont, &c.

ERSONNE n'ignore que Theocrite étoit

qu'il a vécu à la Cour de Ptolomée Philadelphe, Roi d'Egypte environ 285. ans avant notre Epoque. Il paffe communément pour l'inventeur de la Poëfie Paftorale, quoi qu'il foit certain que Pan, & les anciens Bergers de la Sicile avoient fait des vers en ce genre, longTom. IV. Part. I. G

tems

tems avant Theocrite. Virgile marcha fur fes pas, & l'Ecolier l'emporta fur le Maître. L'illuftre Mr. de Fontenelle, qui nous a donné avec foin les règles de cette Poëfie, a compofé dans ce genre des pièces qui ont merité l'approbation des Connoiffeurs. Ce Savant n'a pas imité Virgile qui s'étoit affez fervilement attaché à fuivre le Poëte Sicilien: il s'eft donné l'effor, & comme il le dit lui-même, il a compofé, puis, à la bonte de la Raifon, il a penJe à des regles de l'Eclogue, qu'il prefcrit à ceux qui viendront après lui. C'eft peut-être le Critique le plus fevere qu'ait eu Theocrite. Il l'accufe d'avoir donné à fes Bergers trop d'élevation dans leurs penfées: il est bien får, dit-il, que les vrais Bergers ne font point entiérement faits comme ceux de Theocrite croit-on qu'il y en ait quelqu'un qui puisse dire

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as aki

Πως ἴδον, ὡς ἐμάντω, ὡς μου πει θυμός αφθη
Δειλαίας!

Dieux! comme je le vis, comme je perdis
toute ma raison ! Comme je me precipitai.
malheureuse, dans une fombre langueur!
non plus que
les traits fuivans:

ade volnar
Α βομβεῦσαι μέλισσας, καὶ ἐς τεὸν ἄντρον ἱκοίμαν,
Τὸν κισσὸν λαοὺς, καὶ τὴν πλέριν ο τὸ πυκάσδη.
Νὸν ἔγνων - Ερωτα, βαρὺς θεὸς, ἡ ῥα λειήνας
Μασδὸν ἐξήλαζε, δρυμῷ τέ μιν ἔτρεφε μάλης.

Idyl. 3. ✯. 12. & seq.

Plut

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