nétable de Montmorenci. Le Roi, 1542. fans être vû, avoit entendu Monthe lon plaider la caufe du Connétable de Bourbon contre le Roi lui-même & contre fa mère; dès lors il lui avoit destiné la Charge d'Avocat-Général au Parlement, quand elle viendroit à vaquer. Olivier Alligret étant mort le 23. Septembre 1532, le Roi nomma en effet le 28.Monthelon pour le remplacer. Dans le même temps & deux jours avant la mort d'Alligret,le Connétable de Montmorenci mandoit au Roi qu'à propos de la maladie d'Alligret, il s'étoit informé des Avocats les plus dignes de le remplacer, & que la voix publique lui avoit nommé Monthelon.» Je ne le connois point, » dit-il, je ne l'ai jamais vû, mais fi » l'on vous en dit autant de bien qu'à » moi, je penfe, Sire, que au lieu que pourrez être importuné de bailler cet → Office à autre, vous aurez envie de → prier icelui Monthelon de le prendre », Il fut enfuite Préfident au Parlement avant d'être Garde des Sceaux ; il prêta ferment en cette dernière qualité le 22. d'Août 1 542. entre les mains du Cardinal de Tournon, à qui le Roi 1542. donna le 9. Août de la même année, une commiffion particuliére pour le recevoir. Le 9. Septembre fuivant, le Dauphin Henri nomma Monthelon Garde des Sceaux de la Bretagne, Province que Henri étoit cenfé pofféder du chef de fa mere. Poyet étoit auffi Chancelier de Bretagne. Monthelon mourut le 10. Juin 1543. Perfonnage d'une probité rare & qui a toujours été héréditaire dans fa famille, dit Mézerai. Il fut furnommé l'Ariftide François. Erault, fon fucceffeur, fut deftitué quelque temps avant de mourir, du moins François Duchefne le dit ainfi, mais on n'apperçoit aucune marque de fa difgrace, car lorfqu'il mourut Ie 3. Septembre 1545., il étoit Député pour la paix à Châlons avec l'Amiral d'Annebaut.Longuejoue remit les Sceaux au Chancelier Olivier comme Etienne Poncher les avoit remis au commencement de ce regne au Chancelier Duprat. Le Roi fembloit fe dégoûter alors 1542. de tous fes amis ou de ceux qui lui en tenoient lieu. Le Cardinal de Lorrai ne acheva de perdre le peu qui lui reftoit de crédit. On étoit importuné des graces qu'il ne ceffoit de demander pour foutenir fon fafte; l'accumulation de fes Evêchés & de ( 1 ) fes Bénéfices de tout genre, étoit fcandaleufe, même pour le tems. Non content des bienfaits de fon Maître, il obtint de l'Empereur fix mille écus de penfion fur l'Archevêché de Sarragoffe, ce fut, dit-on, le prétexte de fa difgrace, c'en fut peut être même la caufe. Un Miniftre qui acceptoit de telles faveurs d'un Prince ennemi, fe rendoit nécessairement fufpect. (1) Il étoit en même tems Archevêque de Lyon, de Rheims & de Narbonne, Evêque de Mets, de Toul, de Verdun, de Terouane, de Luçon, d'Alby & de Valence; Abbé de Gorze, de Fécamp, de Cluny & de Marmoutier. Fin du cinquième Livre. HISTOIRE DU REGNE DE FRANCOIS I. ROI DE FRANCE. LIVRE SIXIEME. 1542. Contenant toute la Guerre de & le refte des événemens de ce regne jufqu'à la mort de François Premier. CHAPITRE I. Nouveau fyfteme de Guerre. Guerre du A u moyen de toutes ces révo lutions, d'Annebaut & le Cardinal 1542. 2 de Tournon fe trouvérent feuls à la 1542, tête des affaires. Hommes d'un génie ordinaire, mais fujets zélés & bons citoyens. D'Annebaut avoit commencé à fe diftinguer dans la guerre de 1521. Ses exploits dans la guerre de 1536., l'élevérent au premier rang parmi les Capitaines. & les Chevaliers François; pareil à cet Empereur Romain qu'on eût toujours cru digne de l'Empire, s'il ne l'eût pas obtenu, d'Annebaut feroit. compté parmi les Bayard, les Vandeneffe & les Pontdormy, fi comme eux, il n'eût pas commandé. Il porta dans le ministère une grande probité, un défintéreffement rare & quelques talens. Tel étoit aufli le mérite de Tournon. Sans avoir l'éléva tion des Suger & des Bernard, il avoit paffé comme eux du Cloître à la Cour, & de l'obéiffance monaftique au gouvernement des Etats; mais les dignités Eccléfiaftiques l'avoient élevé par dégrés à ce comble de la Puiffance. Il avoit fervi le Roi dans des négociations importantes, |