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Belcar. liv.

fur cet afsaffinat, comme la fage dif 1542. fimulation du Roi & de Langei pendant les informations qu'ils faifoient fur cette affaire, avoit entretenu à cet égard l'erreur de Charles-Quint & de du Guaft, il étoit arrivé que la déclaration de guerre faite par le Roi à l'Empereur, avoit précédé le bruit de l'expédition d'Alger. Si ce bruit 22. n.56-7-8. au contraire eût précédé la déclaration de guerre, vraisemblablement l'Empereur n'eût point exécuté l'entreprise d'Alger, & il eût accufé François I. d'avoir empêché une expédition plus glorieufe & plus utile à la Chrétienté que n'avoit été celle de Tunis, dont il s'étoit tant glorifié, quoiqu'en effet la Chrétienté n'en eût tiré aucun avantage, puifque Charles-Quint n'avoit fait que mettre un Mahométan, au lieu d'un autre, fur le Trône de Tunis. L'Empereur fe voyant prévenu par la déclaration de guerre & par la conviction du crime qui y donnoit lieu, s'engagea promptement dans l'expédition d'Alger, pour que François

n'ofât

pas commencer les hoftilités. Cette expédition ne réuffit pas, les 1542. Algériens & la tempête repoufférent les Impériaux, l'Empereur perdit dans cette navigation quinze galères, quatre-vingt-fix vaiffeaux avec tous les foldats & plufieurs des matelots que portoient ces bâtimens, de plus une grande partie de fon artillerie, & prefque toutes les munitions de bouche. Ce fut à l'occafion de cet échec que Charles-Quint ayant envoyé (1) une chaîne d'or à l'Arétin pour lui fermer la bouche, celui-ci dit, en la pefant, elle est bien légère pour une fi lourde faute. Ces propos de plaifans & de méchans fe retiennent comme de bons mots, mais on auroit grand tort de les ériger en oracles & de condamner fur un fi léger fondement la politique desgrands Princes.

(1) François I. en 1533. lui en avoit auffi envoyé une qu'il lui promettoit depuis trois ans. Ecco tre anni fono che mi prometefte la catena di cinque libre doro Lettres de Pierre Arétin à François 1. du 10. Novembre 1533.

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Charles-Quint avoit tiré d'Efpa gne & d'Italie fes meilleures troupes pour l'expédition d'Alger. Les vents les avoit ramenées en Espagne, mais l'Italie étoit encore dégarnie. Les troupes des Pays-Bas étoient auflr employées à renforcer l'Armée Autrichienne en Hongrie, où les Turcs avoient depuis peu taillé en piéces près de Bude l'Armée En Juillet du Roides Romains commandée par on Août 1541. le Général Roquendolff; les AutriSleidan, Com chiens avoient perdu vingt mille mentar. 1. 14. hommes dans cette bataille.

Mém. de D'après ces circonftances, lès du Du Bellay, Bellay confeilloient au Roi de pouffer la guerre avec vigueur dans l'Ita

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lie & dans les Pays-Bas, ils ne furent point écoutés.

Le Roi envoya le Dauphin com mander en Rouffillon avec d'Annebaut & Montpefat, Lieutenant-Gé néral en Languedoc, il lui recom manda de marcher droit à Perpi gnan, & de l'inveftir avec toutes les forces, ne doutant pas que l'Empe-reur ne marchât avec toutes les fien

nes au fecours de cette clef de l'Efpagne. Alors le Roi devoit venir prendre le commandement de fon Armée pour lui livrer bataille.

Celui de l'Armée du Luxembourg fut confié au jeune Duc d'Orléans fous la conduite du Duc de Guise, qui avoit avec lui François de Lorraine, Comte d'Aumale, fon fils aîné, jeune Héros deftiné à furpaffer la gloire de fon pere & à porter au plus haut dégré celle du nom de Lorraine & de Guife; François de Bourbon, Comte d'Anguien, que nous verrons deux ans après s'immortaliser par des exploits dignes de ce Duc de Nemours (Gafton de Foix) qui brilla & pafla comme lui; les Seigneurs de Jamets & de Sedan, freres. du feu Maréchal de la Marck, la Røche du Maine, la Guiche, enfin l'élite de la Nobleffe & les modéles de la valeur.

La France avoit du côté des PaysBas un allié qu'elle pouvoit rendre utile, en lui portant un prompt fecours; c'étoit le Duc de Cléves,qui

1542.

difputoit à la Maifon d'Autriche le 1542. Duché de Gueldre. Le dernier Duc de Gueldre de la Maifon d'Egmont, étoit mort en 1538. fans enfans. Ce Prince, tantôt protégé, tantôt abandonné par la France, mais toujours preffé par Charles-Quint, qui faifoit valoir les prétentions de la Maison d'Autriche fur la Gueldre (1), avoit acheté la paix par un Traité qui affuroit la Gueldre à la Maifon d'Autriche, fi le Duc mouroit fans enfans. Ce cas arriva, mais fuivant des traités antérieurs les Maifons de Cléves & de Gueldre devoient fe fuccéder mutuellement. En conféquence de ces traités, les Etats proclamérent Duc de Gueldre, Guillaume Duc de Cléves. La Maison d'Autriche s'éleva contre lui avec violence, il foumit fes droits à l'examen des Diétes

Impériales, qui entraînées par la Maifon d'Autriche, les rejettérent & le déclarérent ennemi de l'Empire,

(1) Voir l'Introduction, Chap. 3. Art. Allema gne.

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