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le camp Impérial fe précipitant fur fes téméraires aggreffeurs, s'étendit 1537. jufqu'à la troupe de d'Annebaut qui fut enveloppée. Le combat fut vif, tant de braves gens ne pouvoient fuccomber fans réfiftance. D'Annebaut, de Piennes, d'O, Villars, plufieurs autres Gentilshommes & Officiers diftingués, furent faits prifonniers.

Jufques-là c'étoit un échec, mais Offun, foit que le bruit du combat fût venu jufqu'à lui, foit que ne fe voyant pas fuivi du refte de la troupe, il fe doutât de ce qui étoit arrivé, avoit couru à Hesdin, y avoit changé de cheval, ainfi que fa compagnie, & ayant rassemblé tout ce qu'il put trouver de gens de bonne volonté, il retourna au lieu du combat, chargea les ennemis qu'il trouva en défordre en tua un grand

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nombre, en fit plufieurs prifonniers, délivra quelques-uns de ceux qu'ils avoient faits, mais il ne put délivrer aucun de ceux que nous avons nommés, & le résultat général de cette

1537.

Sleidan,Com

expédition, eft une victoire rem-
portée par
par les François, mais qui
leur coûta la liberté de leur Com-
mandant & de leurs meilleurs Offi-
ciers.

De vigoureufes forties de Thé

mentar. 1. 11. rouenne apprirent aux Impériaux que les Affiégés avoient reçu de la poudre & des Arquebufiers.

Le Dauphin & le Maréchal de Montmorenci s'avançoient à grandes journées, bien réfolus de faire lever le fiége de Thérouenne par leur arrivée, ou de livrer bataille.

Mais toute cette ardeur belliqueufe touchoit à fon terme. Des deux grands Rivaux dont la querelle étoit en poffeffion de troubler l'Europe, il n'y avoit plus que François I. qui ne fût point las de la guerre, encore étoit-il engagé par honneur à paroître fouhaiter la paix. Charles-Quint ayant échoué dans fa grande expédition de Provence, ne fongeoit qu'à fe remettre des fatigues qu'il y avoit effuyées, toute fa fureur de conquérir s'étoit évanouie.

Quand la guerre s'allume, c'eft un feu qui femble devoir tout dévorer, 1537 il ne dévore que trop fans doute, mais il eft forcé de s'arrêter au milieu de fon cours par le mal qu'il produit, & dont la continuité devient infupportable à ceux mêmes qui le font; fans cette inconftance dans le mal, sans cette impuissance, de haïr toujours, & de nuire longtems, la méchanceté des hommes bouleverferoit la surface entiére du globe malheureux qu'ils habitent. Charles Quint commençoit donc à tourner ses vûes vers la paix, mais comme les proteftations de n'en point faire, & de ne terminer la guerre que par la ruine totale de fon ennemi, ou la fienne, avoient été trop éclatantes, & étoient encore trop récentes, on ne propofa d'abord qu'une tréve, & même qu'une tréve locale, bornée à la Picardie & aux Pays-Bas, & qui procureroit les moyens de raffembler de part & d'autre toutes les forces dans le Piémont. Ce fut la Reine Douairiére da

Hongrie, fœur de l'Empereur, & 1537. Gouvernante des Pays-Bas, qui fit propofer cette tréve, & des conférences pour la paix. Elles fe tinrent à Bomy, Village à deux lieues de Thérouenne. Les Députés Impériaux furent Philippe de Lannoy Seigneur de Molembais, Jean Hannaert, Seigneur de Leidekerke, & Mathieu Strick, Secrétaire de l'Empereur. Les Députés François étoient Jean d'Albon de S. André, Chevalier de l'Ordre du Roi (1), le Préfident Guillaume Poyet qui fut depuis Chancelier, & Nicolas Bertereau Secrétaire d'Etat. Ils ne purent convenir que d'une tréve de dix mois pour la Picardie & les Pays-Bas. Le Traité eft du 30. Juillet 1537.

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(1) Qui fut depuis le fameux Maréchal de S. André, l'un des membres du Triumvirat fous Charles IX.

CHAPITRE XI.

Campagne de 1537. en Piémont.

Αν u moyen de cette tréve, & du peu d'ardeur qu'on avoit de part & d'autre à étendre la guerre dans les diverses parties de l'Europe, elle fe trouva concentrée dans le Piémont. Elle s'y faifoit depuis l'année 1535. avec des fuccès divers. On fe rappelle que dans l'origine l'Empereur avoit paru entreprendre principalement cette guerre pour les intérêts du Duc de Savoye fon Allié. Le Duc de Savoye s'étoit facrifié pour lui, & Charles-Quint n'avoit fu ni let défendre, ni le.venger; mais on ne s'attendoit pas qu'il dût encore le priver des avantages qu'il pouvoit lui procurer d'un feul mot, fans péril & Tans dépenfe.

Le Marquifat de Montferrat étoit en litige entre le Duc de

1537.

Mém.de Du

Bellay, liv.8.

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