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Addidit arcanas tacito quoque numine vires RICHELIUS, longus Belgis metus, ille moventis Cogentifque modos, & lata atque afpera rerum Ille hoftes fociofque tenet, Regumque Ducumque Concilia, inque unum ceciderunt omnia pectus. Fit fatum quodcumque cufit; parvufque, fubaita Urbs, labor ARMANDI eft,longè majora volentes Promifere Dei,meritoque faventibus inftat.

Atrebatum Auftriaca buftum momorabile fama Excidii certas Hifpani accepimus Arras.

M. Gaulmin étoit un grand nouvellifte, il avoit toujours autour de lui à Luxembourg beaucoup de gens qui lécoutoient. Un jour voyant un Laquais qui étoit meflé parmi les autres, il le voulut envoyer plus loin: Monfieur, lui dit le Laquais, je retiens place ici pour mon Maître.

J'étois avec Madame la Comteffe de la Suze, & nous parlions de Madame de Chatillon qui étoit fort belle; je lui dis que c'étoit une Grace ; & que pour Elle, elle étoit une Mufe. Elle me dit, que quoy qu'elle cût l'efprit en partage, elle prétendoit encore être au rang des Belles. Madame, lui dis-je, Erato l'une des neuf Muses,n'a été appelée de ce nom qu'à caufe de fes charmes.

Un jeune homme qui étudioit en Droit à Angers, fe maria à dix-fept ans, & prit la qualité d'Efcuyer, quoy qu'il ne fût pas Gentil-homme, ce qu'on mit toutefois en abregé dans le Contrat ainfi Efc. On lui fit un procès fur fa nobleffe quelques années après fon máriage; il dit, qu'il n'avoit pas pris cette qualité, mais celle d'Efcolier. Ce qu'on vérifia par le Contrat, où on trouva Efc.

Des Dames qui étoient dans une Affemblée où la converfation ne leur plaifoit pas,& où l'on bailloit beaucoup, Te dirent agréablement l'une à l'autre : Il pleut ici de l'ennuy à verfe.

M. le Prince de Guemené étant allé à Meudon chez M. Servien Surintendant des Finances. M. Servien lui fit voir la belle Terraffe qu'il venoit de faire faire. M. le Prince de Guemené lui demanda à combien elle lui revenoit. Elle me revient à vingt-cing mille livres, lui dit M. Servien. Je croyois, lui repartit M. le Prince de Guemené, qu'elle ne vous coutoit rien.

Urbain VIII. a tenu le Siege pendant près de vint-deux ans.Un peu avant

fa mort, & dans le temps qu'il étoit malade, il parut une Comete. Il dit en présence des plus vieux Card naux qui étoient dans fa chambre: Autrefois un Aftrologue prédit qu'il y auroit une Comete au milieu de mon Pontificat. Il difoit cela pour ôter toute efpérance aux vieux Cardinaux qui pouvoient prétendre à la Papauté.

¶ J'étois du party de Madame de la Suze dans le procès qu'elle perdit contre Madame de Chatillon. Le jour que le procès fut jugé, je vis M. le Prince de Conty à l'Audiance fans pouvoir aller à lui, parce que les barreaux m'en empêchoient. Si-tôt qu'il m'eut aperçu,il perça la foule pour venir à moy, & me dit que la raifon l'avoit emporté fur les Poëtes. Je lui répondis que ceux qui avoient gagné, n'avoient ny rime ny raifon. Après le jugement rendu, qui donna gain de caufe à Mad. de Chastillon, M. de la Feuillade dit : J'avois toujours bien dit que la raison étoit d'un côté & la rime de l'autre. Le Roy voulut favoir qui étoient ceux qui avoient été dans les interêts des deux parties. On lui dit que les Princes &

les perfonnes de qualité, avoient été pour Mad. de Chatillon; & que Mad. de la Suze n'avoit eu que des Fauvettes de fon côté, voulant parler des Poëtes, à caufe des vers qu'on avoit fait en ce temps-là fur une Fauvette qui revenoit tous les ans fans manquer, dans le jardin de Mademoifelle de Scuderi lui annoncer le retour du Printemps. Ce qui avoit donné occafion à Mademoiselle de Scuderi, & à tous les beaux efprits qui fréquentoient chez elle, de faire de très-beaux vers. Quoique je ne fuffe point connu de Madame de Chatillon, je ne laiffay pas d'aller la trouver pour lui parler d'accommodement. J'eus l'honneur de fon entretien pendant près de dix heures, tant le matin que le foir. Dans ce temps-là elle me fit un récit de fa vie avant que de vouloir entendre ce que j'avois à lui dire. Enfin après m'avoir écouté, elle me renvoya aux deux Arbitres qui avoient été nommez, l'un d'épée, & l'autre de robe. Je fis figner un Ecrit à Madame la Comteffe de la Suze, par lequel elle confentoit de fe tenir à tout ce que je ferois: mais je ne pus rien obtenir; l'af faire fut plaidée.

Un Avocat plaidant devant M. de Verdun premier Préfident, dit quelque chofe extra rem. M. le premier Préftdent lui dit : Cela eft adiaphore à la cause.

Un Pay an étoit fort malade. Deux Chirurgiens voulant éprouver un remede fur lui, dirent Probemus. Le Payfan, croyant qu'ils fe mocquoient de luy, leur dit : Vous me prenez donc pour un Bemus? je ne le prendray point. Et fe fauva la vie, qu'ii auroit peut-être perduë en prenant le remede.

Il arriva à peu près la même chofe à Muret.Deux Médecins fans le connoître, faifoient confultation dans fa chambre fur fa maladie. Après avoir long-temps difcouru de chofes & d'autres en latin, ne croyant pas que le malade l'entendift, la converfation tomba enfin fur quelque nouveau remede dont on n'avoit pas encore fait d'épreuve. L'un dit à l'autre Faciamus periculum in anima vili. Alors Muret fe levant fur fes genoux, dit: Vilem animam appellas, pro qua Chriftus non dedignatus eft

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mori?

M. Dacier a commencé la Traduc

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