de même de fes écrits. Ne dites pas, s'il vous plaît, Monfieur, qu'ils ne tiennent point de rang dans le monde, ils occuperoient un fort grand efpace, s'ils étoient tous ramaffez. Lui & le P. L.... c'étoit à qui écriroit le plus, & qui affecteroit davantage de traiter de diffe rentes matieres. On ayoit mis à fa porte des affiches de fes ouvrages, quelque malin alla mettre dans le blanc de l'affiehe, Annales VolusI cacata charta. Et comme il étoit grand, il trouva cela à fa portée en rentrant chez lui.

Un Official du tems de M. de Gon di, de qui le nom ne me vient pas à la mémoire, m'a dit que pendant quarante ans qu'il avoit exercé fa Charge, il n'avoit ordonné le congrès qu'une feule fois. C'étoit à un menuifier. Comme il faifoit fort bien fon devoir dans la preuve, fa femme lui dit : Pourquoi ne faifois-tu pas de même quand nous étions chez nous, nous n'aurions pas eu la peine de venir ici ?

Dans le tems de M. de Créquy à Rome, les Buratins, c'eft-à-dire les Ma rionnettes,difoient: Gli Francefi vengo mosche faremo, che faremo ? D'autres Ma

rionnettes répondoient: Congregationi, Congregationi.

Ariftote ou celui qui eft l'auteur des Problêmes, y dit une chose ridicule, que la raifon pourquoi on éternuë ordinairement deux fois de fuite, c'est que nous avons deux narines. Cela me paroît pis que de prendre des cometes pour des exhalaifons.

9 Lorfque les.... de Rome firent leurs Jeux féculaires, on dit d'eux: Annis nonaginta novem floruerunt, centefimo frataverunt.

Au lieu de

Imberbis juvenis tandem cuftode remoto. dans Horace, il faut dire imberbus pour éviter la répétition de l'is. C'eft ainsi qu'a lu M. Guiet dans ses notes que j'ay de fa main fur mon Nonnius au mor Imberbis.

¶ M. D.... n'ouvroit jamais la bouche que pour mentir. Un jour qu'il difoit quelque menfonge, M. de Buffy lui dit: Monfieur, vous parlez! On dit du même qu'une perfonne étant allée pour lui parler, un de fes domeftiques dit, Monfieur eft empêché ; il bat Madame.

Démocrite avoit des mots particu

liers, dont un Auteur Grec a fait un Dictionaire. Diogéne en a rapporté quelques-uns, & j'en ay cité quatre entr'autres dans mes Obfervations. J'en ay trouvé aujourd'hui un cinquiéme dans mon Héfychius, que j'envoïerai au premier jour en Hollande ; afin qu'on l'ajoûte à mes Additions que l'on imprime avec mes Obfervations. Apparemment qu'Héfychius a pris ce mot là du Dictionaire Grec.

M. le Doyen de Sens difoit tantôt à un de mes amis, que s'il falloit rompre avec tous les réprouvez, on feroit fouvent en hazard de fe trouver feul.

La plupart des M.... fuivent plus fcrupuleufement les maximes de leur Fondateur que celles de J. C. Il y en a quelques-uns qui ont une regle étroite, & une confcience large. Dans leurs Couvens la Paix & la Croix font écrits fur la porte en dehors, pendant que la Guerre & le démon regnent le plus fouvent en dedans.

François Junius étoit beaupere de Gerard Voffius. C'eft pour cela qu'il le cite fouvent avec éloge. Le Livre De Pictura Veterum de François Junius fon

A a

fils, eft un excellent livre. Il en avoit fait un fecond volume qui n'a point paru, parce que je croi qu'il n'étoit pas entierement achevé. M. l'Abbé Nicaife difoit ici néanmoins l'autre jour qu'on alloit imprimer ce volume. Que c'étoit lui qui l'avoit fait déterrer de chez les heritiers de Junius, & qu'on joignoit de belles chofes à cette édition touchant les Statuaires, Graveurs & autres Ouvriers de l'antiquité. Il nous dit enfuite qu'il efpéroit qu'on verroit bien-tôt FHiftoire de la Mufique du favant M. Ouvard Chanoine de Tours fon bon & ancien ami; qu'il le follicitoit tous les jours à la publier; qu'il y parleroit de fon origine & de fes progrès jufques à nous, & qu'il y mêleróit mille belles queftions curieufes & favantes fur ce bel Art, & qu'ainfi on lui auroit obligation d'avoir contribué aux deux plus excellens Ouvrages qu'on ait vu de nos jours, fur la Peinture, & fur la Mufique.

M. Bignon parlant de l'incommodité de la Charge d'Avocat Général, difoit : On n'a pas plûtôt tiré qu'il faut recharger.

M. Bigot mon bon ami, ne favoit

pas

lire les abbréviations des Livres & des Titres de Droit, il vouloit qu'on les citât fans abbréviation. Je fuis de fon fentiment ; & je voudrois que l'on quit tât tout-à-fait cet abus né fous le régne des abbreviations & du gottique, quoique M. B. prétende que cela vient de plus loin, & que c'eft un refte de ces anciennes abbréviations que Cicéron appelle Litteras Forenfes, Lettres du Barreau, qui étoient dans un fi grand ufage de fon tems, & quelques fiecles après, comme on le voit dans Martial liv. 4. Epigram. 208. qui a pour titre

Notarius.

Currant verba licet manus eft velocior illis :

Nondum lingua fuum, dextra peregit opus.

Je n'ay rien mieux écrit en latin que la Vie de mon Pere.J'ay lu pour cela la vie d'Atticus écrite par Cornelius Nepos. Mais je ne fais que des themes. Cafaubon écrivoit de fource; & Monfieur Huet en fait encore de même aujourd'hui.

On peut dire la même chofe de M. Petit & dans fes vers & dans fa profe, fi l'on en croit M. Baudelor, il dit en avoir été témoin plus d'une fois, & il