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CHAP. IX.

Parallele de ces obfervations avec celles de HARVEY

fur la géné

ration des

Biches, expofées par 'Auteur de

la Vénus phyfique.

III. Que le développement des unes paroît précéder celui des autres.

IV. QUE leur confiftance, leurs proportions relatives, leur forme, leur fituation fubiffent peu à peu de très-grands changemens.

CLVII. LES partifans de la production méchanique & fucceffive du foetus, produifent en leur faveur les belles expériences de HARVEY, fur la génération des Biches, & les oppofent avec confiance au fyftême du développement. Perfonne ne les a expofées avec plus d'art que l'Auteur de la Vénus phyfique, cet ouvrage ingénieux, mais dont la maniere peu philofophique eft fouvent plus propre à exciter des fenfations que des perceptions. Je tranfcrirai ici le précis que cet Auteur nous donne des découvertes de HARVEY, & je le comparerai au précis que j'ai donné de celles de M. de HALLER. On ne foupçonnera pas l'Auteur de la Vénus physique d'avoir affoibli les expériences du Phyficien Anglois; il étoit trop intéreffé à y trouver des preuves directes de l'épigénefe.

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DES (1) filets déliés étendus d'une corne à l'autre de la matrice, formoient une efpece de réfeau femblable aux toiles d'Araignée; & s'infinuant entre les rides de la membrane interne de la matrice, ils s'entrelaçoient autour des caroncules, à peu près comme on voit la pie-mere suivre & embraffer les contours du cerveau.

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CE réseau forma bientôt une poche, dont les dehors , étoient enduits d'une matiere fétide: le dedans liffe & poli, contenoit une liqueur femblable au blanc d'oeuf, dans laquelle nageoit une autre enveloppe fphérique remplie

(1) Vénus phyfique, Chap. VII. Edition de 1745, en II parties.

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d'une

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d'une liqueur plus claire & cryftalline. Ce fut dans cette CRAP. IX. liqueur qu'on apperçut un nouveau prodige. Ce ne fut point un animal tout organifé, comme on le devroit attendre des fyftêmes précédens: ce fut le principe d'un animal un point vivant (1) avant qu'aucune des autres parties fuffent formées. On le voit dans la liqueur cryf,, talline fauter & battre, tirant fon accroiffement d'une veine qui fe perd dans la liqueur où il nage; il battoit encore lorfqu'expofé aux rayons du foleil, HARVEY le fit voir au Roi.

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Les parties du corps viennent bientôt s'y joindre ; mais en différent ordre, & en différens tems. Ce n'eft d'abord qu'un mucilage divifé en deux petites maffes, dont l'úne forme la tête, l'autre le tronc. Vers la fin de Novembre, le foetus eft formé ; & tout cet admirable ouvrage, lorfqu'il paroît une fois commencé, s'acheve fort promptement. Huit jours après la premiere apparence du point vivant, l'animal eft tellement avancé qu'on peut diftinguer fon fexe. Mais encore un coup, cet ouvrage ne fe fait que par parties; celles du dedans font formées avant celles du dehors; les vifceres & les inteftins font formés avant que d'être couverts du thorax & de l'abdomen; & ces dernieres parties, deftinées à mettre les autres à couvert, ne paroiffent ajoutées que comme un toît à l'édifice ".

L'AUTEUR termine le récit de ces expériences par quelques réflexions qu'il préfente comme des réfultats, & qu'il fait oppofer fans affectation aux différens fyftêmes dont il médite la ruine.

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VOILA, dit-il (2), quelles furent les obfervations de

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CHAP. IX.

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HARVEY. Elles paroiffent fi peu compatibles avec le fyftême des œufs & celui des animaux fpermatiques, que fi je les avois rapportées avant que d'expofer ces fyftêmes, j'aurois craint qu'elles ne prévinffent trop contr'eux, & n'empê

chaffent de les écouter avec affez d'attention.

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Au lieu de voir croître l'animal par l'intussusception d'une nouvelle matiere, comme il devroit arriver s'il étoit formé dans l'oeuf de la femelle, ou fi c'étoit le petit Ver qui ,, nage dans la femence du male; ici c'eft un animal qui fe forme par la juxta-pofition de nouvelles parties. HARVEY Voit d'abord fe former le fac, qui le doit contenir; & ce fac, au lieu d'être la membrane d'un œuf qui fe dilateroit, fe fait fous fes yeux, comme une toile dont il obferve les progrès. Ce ne font d'abord que des filets tendus d'un bout à l'autre de la matrice; ces filets fe multiplient, fe ferrent, & forment enfin une véritable membrane. La formation de ce fac eft une merveille qui doit accoutumer aux autres.

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HARVEY ne parle point de la formation du fac intérieur ,, dont, fans doute, il n'a pas été témoin : mais il a vu l'animal qui y nage, fe former. Ce n'eft d'abord qu'un point, mais un point qui a la vie, & autour duquel, toutes les autres parties venant s'arranger forment bientôt un animal (1)".

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APRÈS avoir combattu le fyftême des oeufs & celui des animalcules, l'Auteur de la Vénus phyfi,ue paffe à l'expofition de fon propre fyftême, & conclut (2) qu'il eft le feul qui puisse fubfifter avec les obfervations de HARVEY.

CETTE Conclufion n'eft pas auffi favorable à notre Auteur (2) Chap. XVII à la fin.

(1) GUILLELM. HARVEY. de Cervarum

& Damarum coitu. Exercit. LXVI.

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qu'il l'avoit préfumé, & il le reconnoîtroit peut-être aujour- CHAP
d'hui, fi la mort ne l'avoit enlevé à la république des lettres
dont il étoit un grand ornement. Loin que les expériences de
HARVEY favorifent l'étrange fyftême de la Vénus phyfique, il
eft aifé d'appercevoir qu'elles ont une grande conformité avec
celles de M. de HALLER fur la formation du Poulet. HARVEY
avoit beaucoup vu, mais à travers un nuage: les nouvelles
découvertes nous aident à percer ce nuage, & à démêler le
vrai des expériences de ce grand Homme.

IX.

de l'Auteur

CLVIII. CE point vivant, punctum faliens, dont l'Auteur Obfervation de la Vénus physique parle comme d'un prodige, & qu'il fait fur le Point envifager comme le premier principe d'un animal qui fe forme vivant. Sui te du paralpar juxta-pofition, ce point, dis-je, M. de HALLER l'a beau- lele. coup obfervé dans le Poulet. Je l'y ai obfervé moi-même une infinité de fois, il y a bien des années. Je m'arrêtois avec plaifir à en contempler les mouvemens, toujours fi prompts, fi réglés, fi conftans. Je l'ai vu auffi diftinctement dans le germe de la Caille, que dans celui du Poulet. Les fours que M. de REAUMUR a inventés (1), mettent à portée de jouir en tout tems d'un fpectaclé fi propre à intéreffer la curiofité d'un Phyficien, & lui permettent de fuivre à fon gré le développement du germe dans des Oifeaux de toute efpece (2). Il ne

(1) Art de faire éclore & d'élever en toute faifon des Oifeaux domestiques de toutes efpeces, &c. Paris 1751. Vol. 2.

(2) + C'a été à l'aide d'un de ces fours, chauffé par une lampe, que M. BEGUELIN, de l'Académie de Pruffe, a tenté de fuivre les progrès du Poulet dans l'œuf. Il s'y eft pris d'une maniere auffi neuve qu'ingénieufe. Il a imaginé de faire une ouverture à la coquille, & de fe ménager ainfi une fenêtre, au tra

vers de laquelle il contemploit ce qui
fe paffoit dans l'intérieur de l'œuf. Il
a plus fait encore; il a enlevé impu-
nément le blanc de l'oeuf pour mettre
l'embrion plus à découvert ; & après
qu'il l'avoit obfervé très à fon aife, il
faifoit rentrer le blanc dans l'œuf. Il a
fuivi ainfi le développement jufqu'au
quinzieme jour de l'incubation, & il
l'auroit fuivi plus loin fans un accident
imprévu. Nous avons fort à regretter
que ce petit procédé ait été inconnu

CHAP. IX. faut pas même une grande habileté dans l'art d'observer pour découvrir ce point vivant; il ne faut que des yeux & un jour tant foit peu favorable. ARISTOTE l'avoit apperçu le premier: HARVEY lui-même l'avoit auffi observé, & après lui bien d'autres Auteurs (1).

:

Le point vivant, dit l'Auteur de la Vénus physique, tiroit fon accroiffement d'une veine qui fe perdoit dans la liqueur où il nageoit on ne peut méconnoitre ici les rapports qui hent cette veine aux vaiffeaux par lefquels le germe du Poulet reçoit fa nourriture.

Les parties du corps, c'est toujours notre Auteur qui parle, venoient bientôt fe joindre au point vivant; mais en différent ordre, en différens tems. Ce n'étoit d'abord qu'un mucilage divifé en deux petites maffes, dont l'une formoit la tête, l'autre le trone. C'est encore ainfi que le Poulet fe montre d'abord : il eft mucilagineux, & divifé de même en deux petites maffes, dont l'une forme la tête, & l'autre le tronc. (V FAIT.) Mais ces parties ne vont pas fe joindre au point vivant, il est aifé de reconnoitre qu'elles coexiftent dès le commencement avec lui.

Tout cet admirable ouvrage, continue l'Auteur, lorfqu'il paroit une fois commencé, s'ackeve fort promptement. Huit jours après la premiere apparence du point vivant, l'animal est trèsavancé. Mais encore un coup, cet ouvrage ne se fait que par parties celles du dedans font formées avant celles du dehors; les vifceres les inteftins font formés avant que d'étre couverts du thorax de l'abdomen; &c. Les accroiflemens du Poulet ne

à l'illuftre REAUMUR; de combien de
véités nouvelles n'auroit-il point en-
richi fon livre! Mém. de l'Acad. de
Prufe 1749. Collect. Acad. T. VIII. pag.
162.

(1) Mémoires de M de HALLER fur le Poulet: Expofé des faits, pag 4 & fuivantes.

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