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VI. d'autres feront formés de fibres qui n'auront que la ductilité du fer, &c.

Raifons de la folidité qu'acquie . rent les parties, & des

caufes natu

relles de la

mort.

L'ACCROISSEMENT en longueur ceffe ordinairement avant celui en largeur. Les fucs qui étoient employés à l'extenfion des principales fibres, ceffent de s'y porter en fi grande abondance, lorfqu'elles ont pris tout leur accroiffement: le fuperflu de ces fucs fe dirige apparemment, vers des filets latéraux ou intermédiaires, dont il procure le développement.

LXXXIX. La nourriture que reçoivent les fibres qui ont pris tout leur accroiffement, augmente de plus en plus leur folidité. Le battement continuel des vaiffeaux, & la preffion mutuelle des parties qui tendent à réunir plufieurs fibres, ou plufieurs membranes en une feule fibre, ou en une feule membrane; l'augmentation d'attraction qui réfulte de l'augmentation des maffes; la diminution des humeurs qui donnent occafion aux parties folides de fe rapprocher, ou de s'unir plus intimément, un climat exceffivement chaud, ou un climat exceffivement froid; des nourritures féches, groffieres, ou vifqueufes; un genre de vie pénible ou laborieux, font autant de caufes qui contribuent à l'endurciffement des fibres.

Le dernier terme de cet endurciffement, eft le dernier terme de la vie.

LES liqueurs qui font contenues dans les derniers replis, ou dans les plus petites ramifications, n'y féjournent pas. Elles font continuellement repompées par des petits vaiffeaux, qui les conduifent dans d'autres vaiffeaux plus grands, d'où elles paffent de nouveau dans ceux de la circulation.

Si cette reforbtion des liqueurs ne fe fait point, elles fe corrompent, & cette corruption eft une des caufes de la mort.

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XC. RAPPROCHONS-NOUS maintenant de notre fujet.

Ce que les alimens groffiers font au Corps organifé, dans fon plein accroissement, le fluide féminal l'eft au germe, après la fécondation. Les organes infiniment petits de cet atome vivant, agiffent fur les molécules variées de la liqueur féminale, comme les organes infiniment grands de la plante, ou de l'animal développé, agiffent fur les molécules des alimens.

Le germe fépare donc de la liqueur féminale les molécules propres à s'unir à lui. Nous avons fuppofé, que cette liqueur contenoit les élémens de toutes les parties du Corps organifé; & nous avons été conduits à cette fuppofition par des conféquences naturelles. Plufieurs Auteurs l'ont auffi admife, & cette conformité de fentimens lui eft favorable. On a dit affez unanimément, que la liqueur féminale eft un extrait du Corps organifé. Mais perfonne n'a entrepris d'expliquer comment fe forme cet extrait. J'ai été long-tems fans ofer porter mes regards de ce côté-là; la difficulté du problême m'effrayoit. Mais une conjecture qui s'eft offerte à moi m'a un peu enhardi. J'ai penfé que les organes de la génération, foit ceux du mâle, foit ceux de la femelle, pouvoient bien avoir été conftruits. avec un art fi merveilleux, qu'ils fuffent une représentation des principaux vifceres de l'animal.

XCI. Je m'explique. J'ai pensé qu'il y avoit dans les tefticules, des vaiffeaux relatifs à cette partie du cerveau qui filtre le fluide nerveux; d'autres qui répondoient au foie par leur fonction, & qui féparoient des particules analogues à la bile ; d'autres qui répondoient au fyftême lymphatique, & qui féparoient une matiere analogue à la lymphe, &c. &c.

CETTE Conjecture un peu hardie, je l'avoue, mais nullement abfurde, pourroit fournir une explication affez heureuse de

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Réflexion fur l'opinion que la li

quelques faits embarraffans: par exemple, de la reffemblance des enfans au pere & à la mere, foit par rapport à certains traits, foit par rapport au tempérament & aux inclinations.

On fait combien la qualité des fluides peut influer fur la conftitution des folides. On n'ignore pas non plus, combien la qualité des humeurs a d'influence fur le tempérament, dont les inclinations ne font fouvent qu'une fuite. J'admettrois ici le concours des deux liqueurs dans l'acte de la génération; & je fuppoferois que les molécules dominantes de celle du mâle ou de celle de la femelle, déterminent les rapports plus ou moins marqués de l'un ou de l'autre, avec la production qui leur doit le jour.

MAIS, dira-t-on, comment expliquer par le fecours de cette idée une boffe, un nez exceffivement long, des yeux d'une certaine couleur, &c.?

JE conviens qu'on ne voit pas d'abord la folution de ces difficultés. Mais fait-on jufques où s'étend l'action des fluides fur les folides, & tout ce que peuvent opérer les différentes diftributions où les différentes combinaisons des premiers. Cela peut aller au point que les faits dont il s'agit, en réfultent néceffairement. Je demande feulement fi on trouve que la chofe foit impoffible.

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XCII. CEUX qui ont dit que la liqueur féminale est un extrait du Corps organifé & qui ont étendu cette expreffion à touqueur femi- tes les parties folides, n'ont pas de peine à fe tirer de cette dif extrait du ficulté. Mais je prie qu'on me dife ce que c'eft que l'extrait d'une Tout orga- boffe, d'un nez, d'un ceil? &c. Imaginera-t-on que les cor

nale eft un

nifé.

pufcules qui fe détachent continuellement des folides dans les mouvemens vitaux, font portés aux organes de la génération,

leur réservoir commun? La fubtilité de cette réponse ne feroit CHAP. VI. pas une raison fuffifante pour me la faire rejetter.

Pourquoi les

enfans n'en gendrent

XCIII. ON me demandera encore pourquoi les enfans n'engendrent point? Je réponds qu'il en eft des organes de la génération, comme de quelques parties qui ne fe développent pas ? qu'à un certain âge.

MAIS en voilà affez fur cette idée que je qualifierois prefque de romanefque. Si cependant elle plaifoit, on ne manqueroit peut-être pas de raifons pour la foutenir. Je le répete; dans un fujet auffi obfcur on ne fauroit former trop de conjectures; c'est enfuite à la raifon à les apprécier.

XCIV. Au refte, dans tout ce que je viens d'expofer fur la génération, l'hypothefe des germes répandus par-tout, paroît être l'hypothefe dominante. Ce n'est pas que j'aie rejetté celle des germes enveloppés les uns dans les autres : j'ai toujours regardé les difficultés qu'on fait contre cette hypothefe, comme des monftres qui terraffent l'imagination, & que la raifon terraffe à fon tour. Mais j'ai cru devoir préférer un fyftême dont la raifon & l'imagination s'accommodent également. Pourquoi ne pas complaire un peu à l'imagination, quand la raifon le permet ?

Remarque fur la diffe mination.

CHAP. VII.

Occafion & deffein de ce Chapitre.

Précis des Obferva

tions de M. de BUFFON.

1 Expérien. ce fur le Sperme hu. main.

CHAPITRE VI I.

Obfervations microscopiques fur les liqueurs féminales, & fur les infufions de différentes efpeces.

Nouveau Systéme fur la génération.

XCV.
JE
E compofois le Chapitre précédent, lorfque le fecond
volume de l'Histoire Naturelle, générale & particuliere, m'est
tombé entre les mains. La conformité des matieres contenues
dans ce volume avec celles que je viens de traiter, la répu-
tation de l'Auteur, la fingularité du fyftême, la nouveauté des
découvertes, l'air de preuve qu'elles affectent, & furtout la dé-
fiance où je dois être à l'égard de mes idées, m'avoient d'abord
fait penfer à renoncer à tout ce que j'avois écrit fur la gé-
nération.

AYANT enfuite confidéré de plus près, quoique d'une vue générale, le nouveau fyftême & les expériences fur lesquelles on tâche de l'établir, j'ai cru que je pouvois en donner ici un extrait, & hafarder en même tems de laiffer fubfifter mes conjectures. J'ai pensé que mes lecteurs aimeroient à choifir, à comparer & à combiner.

XCVI. Je vais donc donner un précis des nouvelles déCouvertes microscopiques fur les liqueurs féminales, & fur les infufions de différentes efpeces. Je pafferai enfuite aux idées fingulieres que ces découvertes ont fait naître.

PREMIERE EXPÉRIENCE. Une goutte de fperme d'un homme mort récemment, & mélé avec un peu d'eau claire, , ayant été placée au foyer d'un excellent microfcope, on y apperçût d'abord

des

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