Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Ce Jumart ne vécut que quatre mois. Il avoit beaucoup plus de rapport avec la Mere qu'avec le Pere; & je , fus frappé des deux proéminences dont vous me parlez, & qui fe faifoient fentir à l'endroit des cornes, comme dans le Veau naiffant. C'eft une vérité qu'apperçurent & que je fis reconnoître à deux Perfonnes qui m'ac,, compagnoient. Je fuis fâché aujourd'hui de ne l'avoir pas fait confta,, ter d'une maniere authentique. Je ,, ne négligerai rien déformais de ce qui pourra me procurer le fil de la ,, généalogie des Mulets que je me

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

du Pere & de la Mere &c. ".

On voit affez combien ce fait, fi important & fi bien conftaté, s'accorde avec mes principes. Le fperme du Cheval, qui n'eft point un Animal à cornes, n'est pas apparemment propre à faire développer des cornes mais je defirerois plus d'obfervations fur ce fujet. J'attends beaucoup des lumieres que les nouvelles recherches de M. BOURGLLAT nous procureront.

J'inférerai encore ici deux ou trois autres Notes que je n'ai pu mettre à leur place pendant le cours de l'impression. . Je difois dans la Note additionnelle, fur l'Article CCCLX, en parlant de la formation des Monftres; que les parties. monftrueufes que reproduifent quelquefois les Limaçons & les Salamandres, paroiffent fournir un nouvel argument en faveur de l'hypothefe des caufes accidentelles. J'ai renvoyé là-deffus aux Mémoires que j'ai publiés en 1777 dans le Journal de Phyfique de l'Abbé Rozier. J'y ai produit une grande corne de Limaçon, qui étoit double & qui portoit deux yeux à fon extrémité. J'y ai fait voir encore une main de Salamandre, à laquelle j'avois coupé trois doigts, & qui en reproduifoit quatre. On voudra bien jetter les yeux fur la fig. 21 de mon Mémoire.

M'étant entretenu en dernier lieu par Lettre, avec mon célebre ami M. SPALLANZANI, fur la belle queftion de l'ori gine des Monftres ; & lui ayant demandé, s'il ne lui paroiffoit pas comme à moi,que les monftruofités que nous avions obfervées dans les reproductions des Limaçons

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors]
[ocr errors]

دو

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

,, rations fur les Corps Organifés qui m'ont fait naître ce penchant. Tout Lecteur impartial qui examinera l'enfemble des faits que vous rapportez, & les réflexions dont ils font accom,, pagnés, inclinera vers la formation fucceffive des Alonftres : du moins c'est l'impreffion qu'a fait fur mon Efprit ,, la lecture de votre Lettre. Seulement il m'eft venu quelquefois en pensée, ,, qu'un plus grand nombre de monftruofités accidentelles, du moins avouées ,, pour telles par les Philofophes non ,, préoccupés, pourroient bien donner ,, plus de poids à l'hypothefe que vous défendez. Les exemples dont vous me ,, parlez dans votre Lettre, viennent à mon avis bien à propos; nommément ,, les têtes monftrueufes des Limaçons. Peut-être qu'on pourroit y ajouter ces ,, doigts monftrueux que reproduisent nos Salamandres. Ces doigts ne font ,, pas fi fimples qu'on pourroit le penfer. Ils font, comme les nôtres, un affem. ,,blage de mufcles, de nerfs, d'arteres, de veines, de tendons & d'offelets, comme la diffection que j'en ai faite me l'a appris. J'ai eu bien des occafions de voir, que ces monftruofités pouvoient naître prefque à plaifir. Il n'y a qu'à ,, retrancher le bout de la jambe qui fe

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

,, reproduit actuellement; fur-tout quand les doigts commencent à paroître. De ,, nouveaux doigts ne laifferont pas de pouffer; mais très-fouvent ils feront monftrueux; je veux dire, que leur nombre furpaffera ordinairement le naturel. Les pieds auront ainfi plus de cinq doigts, & les mains en auront plus de quatre. J'ai bien des fois admiré ces anomalies. Dironsnous donc, que ces Monftres que l'Obfervateur a le pouvoir de faire naitre, tirent leur origine de Germes primitivement monstrueux ? Credat Judaus Appella, non ego ". M. SPALLANZANI explique enfuite ces reproductions extraordinaires par les principes que j'avois tâché d'établir pour des cas analogues.,, N'eft-il pas, ditil, infiniment plus naturel de penfer ,, que le retranchement des doigts naif. fans eft une condition qui donne lieu ,, au développement des doigts furnuméraires? Et pour ce qui concerne ,, cet excès de doigts, ne pourroit-on , pas conjecturer, que l'abondance des liqueurs animales qui affluent à la ,, coupe de la nouvelle jambe, fait dé ,,velopper un plus grand nombre de , germes réparateurs des doigts. La ,, grande molleffe du bout coupé de la jambe qui fe reproduit, n'eft-elle ,, pas propre à faciliter ce développement? La multitude de rejettons qui pouffent autour d'une branche d'Arbre coupée, ne favorife-t-elle pas ma ,, pensée".

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small]

digitisme qui paroît fe propager par les Femmes. J'en ai donné des exemples. Mais je crois devoir infifter ici fur une remarque que je n'ai encore qu'infinuée. Il pourroit bien fe faire qu'on commit ici le fophifme non caufa pro caufa, ou de prendre pour caufe ce qui n'eft point caufe. Une Mere fex-digitaire met au jour un fex-digitaire; on en conclut auffi tôt que l'Enfant doit à fa Mere ces doigts furnuméraires; quoiqu'il fût très-poffible qu'il les dût à des caufes purement accidentelles, & qui ne dépeudroient pas immédiatement de la génération. Ce cas pourroit même avoir lieu quelquefois à l'égard de la propaga tion du fex-digitifme par le Mále. La même cause ou les mêmes caufes accidentelles qui pourroient avoir donné lieu chez le Pere, à la production de ces doigts furnuméraires, pourroient s'être

retrouvées dans fes Enfans, & y avoir produit les mêmes effets. Mais s'il eft des Familles où le fex-digitifme fe perpitue conftamment de génération en génération par les Mâles, il faudra bien alors recourir aux principes que j'ai employés pour l'explication de la Famille de Malte.

Quoiqu'il en foit; l'hiftoire du fex-digitifme eft encore trop imparfaite, pour que nous puiffions diftinguer avec exactitude les cas qui appartiennent immé. diatement ou directement à la féconda tion, de ceux qui ne lui appartiennent pas, ou qui ne lui appartiennent que d'une maniere médiate ou indirecte. On a toujours à craindre ici de choquer les regles d'une faine Logique; & cette réflexion s'applique encore à bien d'autres cas relatifs à la queftion fi débattue de l'origine des Monftres. Fiat lux!

CHAP VII.

Fin de la feconde Partie.

« AnteriorContinuar »