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2. au développement, en ce que cette pénétration trouve des CHAP. VII. parties encore affez ductiles pour fe gonfler & s'étendre, ce qui n'eft qu'une efpece de nutrition; 3°. à la reproduction, par la furabondance de cette même matiere qui eft renvoyée par chaque partie du corps de l'animal ou du végétal, & qui étant destinée à nourrir cette même partie, lui eft par conféquent parfaitement analogue.

La nutrition, le développement & la formation d'un nouvel être organifé font le produit d'une force inconnue, qui comme celle de la pefanteur pénetre toute la masse, mais qui n'a rien de commun avec les forces méchaniques.

La loi fondamentale de cette force eft, que les molécules organiques qui ont le plus de rapport entr'elles, s'uniffent plus étroitement.

AINSI dans le commerce de deux individus, la liqueur que fournit le male fe mêle avec celle que fournit la femelle, & ces deux liqueurs n'en forment plus qu'une feule. Les molécules analogues ou correfpondantes de cette liqueur tendent à fe rapprocher & à s'unir en vertu de leurs rapports. Et comme ces molécules ont été renvoyées des différentes parties de chaque individu où elles fe font pour ainfi dire moulées, elles confervent dans la liqueur féminale, une difpofition à représenter ces mêmes parties. Elles forment donc dans la matrice des touts particuliers, d'où réfulte le tout général ou l'Embrion.

LES Corps organifés dont toutes les parties font formées de particules organiques, qui ont qui ont en petit la même forme extérieure & intérieure que celle du grand corps, font ceux dont la reproduction eft la plus facile & la plus abondante. Ce font auffi les corps les plus fimples. Le Polype eft formé de la répétition de plufieurs particules organiques, qui font

CHAP. VII.

Les princi

paux phéno

menes de la génération. L'origine du Foetus.

en petit, de véritables Polypes. C'eft ainfi à peu près, qu'une maffe de fel marin eft formée de la répétition de cubes de différentes grandeurs.

LES corps les plus compofés, & par cela même les plus parfaits, ont beaucoup de parties dissimilaires, & n'en ont que très-peu de fimilaires; de-là vient qu'ils reproduifent moins facilement & moins abondamment.

LE Corps organifé reçoit par la nutrition des molécules ozganiques, ou propres à s'unir à lui, & des molécules brutes, ou qui ne font pas propres à s'unir à lui. Il fépare celles-ci ou les rejette. Il s'incorpore ou retient celles-là. Mais il en retient d'autant moins, qu'il a moins befoin d'en retenir, ou qu'il eft plus avancé dans fon accroiffement. Alors le fuperflu de ces molécules eft renvoyé aux organes de la génération comme à un dépôt commun, pour fervir à la propagation de Vefpece.

CXVIII. LE nombre, le mouvement, & les proportions relatives des molécules organiques font la principale fource des dif férentes variétés, ou des divers phénomenes qu'offre la génération..

DANS l'union des fexes, fi les molécules que nous fournit le måle furpaffent en nombre & en activité celles que fournit la femelle, l'embrion qui en provient eft un mâle, & réci proquement.

DE-LA, la reffemblance plus ou moins marquée des enfans au pere ou à la mere. De-là, les rapports plus ou moins prochains des Mulets aux individus qui ont concouru à leur for

mation.

S'IL nait un feizieme de plus en mâles qu'en femelles; c'est

que les femelles étant communément plus petites, plus foi- CHAP. VII. bles, & mangeant moins que les mâles, les molécules organiques qu'elles fourniffent font en plus petit nombre.

que

que

petits animaux font

plus féconds. que les

grands, &c.

CXIX. LES grands animaux font moins féconds que les Pourquoi les petits; la Baleine, l'Eléphant &c. font moins féconds le Hareng, le Rat, &c. La raifon en eft apparemment, qu'il faut plus de nourriture pour entretenir un grand corps, pour en nourrir un petit ; & que proportion gardée, il y a dans les grands animaux beaucoup moins de nourriture fuperflue qui puiffe devenir femence, qu'il n'y en a dans les petits animaux. Ceux-ci font doués d'organes plus fins; ils extraient ainfi moins de particules brutes, & plus de particules organiques. L'Abeille qui ne fe nourrit que du fuc le plus délicat des fleurs, extrait plus de particules organiques, que le Cheval, qui fe nourrit d'herbes les plus groffieres.

LES Poiffons Couverts d'écailles, multiplient incomparablement plus que les Quadrupedes couverts de poils. Cela vient peutêtre, de ce que les écailles diminuent plus que les poils l'évacuation qui fe fait des fucs nourriciers par la tranfpiration; &; que la furabondance des molécules organiques qui en est une fuite, favorise la multiplication.

CXX. TELS font les principaux traits par lefquels j'ai tâché de caractérifer le nouveau fyftême fur la génération. Je fens que ce point de vue ne lui eft pas favorable. Ces différens traits ne forment pas un tout affez lié, affez harmonique, ni affez facile à faifir. Je prie donc ceux de mes Lecteurs qui voudront s'en faire une idée plus jufte, de confulter l'ouvrage même. Ils feront bien dédommagés de la longueur de cette lecture par les agrémens du ftyle, & par le grand nombre de chofes intéressantes qui s'y trouvent répandues..

Remarquess fur ce précis, du nouveau

fyftéme.

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CXXI. ON voit par l'expofé de ce fyftême, que les Corps organifés n'exiftoient point originairement en petit dans des germes; mais qu'ils font formés de la réunion d'un nombre déterminé de particules organiques, vivantes, actives, indeftructibles. Ces particules ne font en elles-mêmes ni végétaux ni animaux; mais elles font propres à compofer des végétaux & des animaux. Ce font des matériaux deftinés à la conftruction de ces différens édifices. La main invifible qui met ces matériaux en œuvre, eft une force fecrette, qui, comme celle de la gravité, pénetre les maffes, mais qui n'agit point par impulfion, comme les forces méchaniques. Suivant les lieux & les circonftances dans lefquels cette force exerce fon action, elle produit des êtres différens : dans la matrice, c'est un embryon dans les inteftins, c'est un Tania: dans la peau d'un Polype, c'est un Polype: dans l'écorce d'un arbre, c'eft une branche, ou un arbre en petit. Les mêmes particules organiqués qui forment l'être organifé, fournissent à sa nutrition & à fon accroiffement. Portées à toutes fes parties, elles s'y arrangent, & s'y moulent d'une maniere relative à la forme de ces mêmes parties. Devenues furabondantes, & renvoyées aux organes de la génération, comme à un réservoir général, ces particules y confervent une aptitude à repréfenter en petit les parties dont elles proviennent. Mais cette représentation ne fauroit fe faire que lorfque les particules organiques fe trouvent placées dans un lieu convenable, & ce lieu eft la matrice. Là, les particules deftinées à former les organes propres à l'un des fexes, font les premieres à fe réunir: ces organes font, pour ainfi dire, le centre ou la bafe de tout l'édifice. Les autres particules deftinées à repréfenter les parties communes deux fexes, viennent enfuite fe ranger conféquemment à leurs rapports, & à la force qui agit en elles. Telle eft en général, l'origine de tous les Corps organifés. Leur décompofition nous laifle appercevoir les élémens organiques qui les compofoient. Ils fe montrent dans les infufions fous la forme de globules

mouvans, dont la groffeur diminue à mefure que la décompo- CHAP. Vill

fition augmente.

CHAPITRE VIII.

Examen du nouveau système

comparaison de ce Systême avec

celui des germes.

CXXII. IL y auroit bien des réflexions à faire fur ce fyfteme. Principales:

Des particules organiques, vivantes, actives, communes aux végétaux & aux animaux, & qui ne font cependant ni végétal ni animal; une force qui n'a rien de femblable à l'impulfion; un moule extérieur & intérieur, où les particules organiques vont fe mouler, & d'où elles font renvoyées à un dépôt commun pour représenter enfuite ce moule en petit; des rapports en vertu defquels ces particules fe réuniffent pour former un tout organique; ce font là des fuppofitions avec lefquelles il n'eft pas facile de fe familiarifer. Je n'infifterai cependant pas là-deffus. Ce ne font peut-être que des difficultés plutôt que de véritables objections. Je me contenterai de rappeller à l'efprit de mes lecteurs l'étonnant appareil de fibres, de membranes, de. vaisseaux, de ligamens, de tendons, de mufcles, de nerfs, de veincs, d'arteres, &c. qui entrent dans la compofition, dus corps d'un animal. Je les prierai de confidérer attentivement: la ftructure, les rapports & le jeu de toutes ces parties. Je: leur demanderai enfuite, s'ils conçoivent qu'un tout auffi com-. pofé, auffi lié, auffi harmonique, puiffe être formé par le fimple: concours de molécules mues ou dirigées fuivant certaines loix: à nous inconnues. Je les prierai de me dire s'ils ne fentent pointa la néceffité où nous fommes d'admettre que cette admirable machine a été d'abord deffinée en petit par la même main qui a tracé le plan de l'univers. Pour moi, j'avoue ingénument que

fources des.

objections qu'on peut

former contre le fyftême des mo.

lécules ganiques

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