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Les autres, Partifans déclarés des Ovaires, veulent que le Ver Spermatique s'introduife dans la Véhicule, qui, felon eux fe détache de l'O

vaire, & tombe par la Trompe dans la Matrice & que ce foit dans cette Véficule qu'il prenne fes premiers accroiffemens.

22. Aplication qu'on a faite d'un de ces Syftemes à la Génération des Plantes.

CES Phyficiens appliquent aux Grains de la Pouffière des Etamines, ce qu'ils difent des Animaux Spermatiques.

ILS regardent chaque Grain renfermé dans un Globule des Etamines, comme un petit Oeuf, qui contient le Germe de la Plante future. Ils nous font remarquer, que la Graîne avant la fécondation, n'eft qu'une Véficule, pleine d'une liqueur limpide, dans laquelle les meilleurs Microscopes ne nous découvrent aucune trace d'embryon: mais que fi l'on examine cette même Graîne après la Fécondation, on y appercevra un Point verdâtre, fort reffemblant à un Grain de la Pouffière des Etamines.

23. Doutes & difficultés fur le Système des Animaux Spermatiques.

LE Système des Vers Séminaux eft affûrément ingénieux, & il femble au premier coup d'œil, n'être pas deftitué de probabilité. Quelques obfervations cependant le rendent au moins douteux, pour ne rien dire de plus.

ON n'a pû découvrir de ces Vers dans la femence de quelques Animaux.

ON a découvert dans celle du Calmar, de petits Corps à reffort, qui paroiffent être analogues aux Vers fpermatiques, & qui pourroient faire douter que 'ces Vers foient de véritables Animaux (*).

EN les fuppofant tels il y auroit lieu de penfer, qu'il en eft de la Liqueur féminale comme de tant d'autres espèces de Liqueurs que l'Auteur de la Nature a jugé à propos de peupler de différentes efpèces d'Habitans.

ENFIN, on croit avoir aperçû de femblables Vers dans la Semence de quelques Femelles de Quadrupedes.

QUELLE place affignera-t-on à ces Vers; quel rôle leur fera-t-on jouer dans le Système dont nous parlons?

IMAGINERA-t-on qu'ils s'accouplent avec ceux qui habitent la Semence du Mâle, & que de ces accouplemens naiffent les Germes auteurs de la Génération? Ce feroit reculer la difficulté d'un dégré.

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CONJECTURERA-t-on qu'ils fe greffent, ou s'uniffent les uns aux autres pour former différens Touts individuels?

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(*) Nouvelles Découvertes faites avec le Microfcope, par T. NEEDHAM. Leide, Luzac 1747. Chap. V.

24. Réfléxions fur les nouvelles Conjectures qu'on peut imaginer pour expliquer la Génération.

OSEROIS je joindre ici mes Conjectures fur la Génération, à celles de tant de favans Phyficiens qui ont traité cette matiére ? Une Reflexion, que je crois jufte, m'enhardit à le faire.

tes,

ON ne fauroit avoir trop de Conjectures fur un fujet óbfcur. Ce font autant de Fils qui peuvent nous conduire au vrai par différentes rou ou nous donner lieu de découvrir de nouvelles Terres. Les Conjectures font les Etincelles, au Feu desquelles la bonne Phyfique allume le Flambeau de l'Expérience. Je loue la modeste timidité des Phyficiens, qui s'en tiennent aux Faits; mais je ne faurois blâmer la hardieffe ingénieufe de ceux qui entreprennent quelques fois de pénétrer au delà. Laiffons agir l'Imagination; mais que la Raifon tienne toujours la bride de ce Courfier dangereux. Tournons-nous de tous les côtés: formons de nouvelles Conjectures; enfantons de nouvelles Hypothèses; mais fouvenons-nous toûjours que ce ne font que des Conjectures, & des Hypothèfes, & ne les mettons jamais à la place des Faits.

C'EST dans cet efprit que je hazarde de publier mes Songes fur la Génération.

25. Principe fondamental fur la Génération. TOUT Corps organifé croît par Développe

ment.

Au moment, où il commence d'être visible, on lui voit, très en petit, les mêmes Parties ef non fentielles qu'il offrira plus en grand dans la fuite,

QUELQU'EFFORT que nous faffions pour expliquer méchaniquement la Formation du moindre Organe, nous ne faurions en venir à bout

Nous fommes donc conduits à penser, que les Corps Organifés qui exiftent aujourdhui existoient avant leur naîffance, dans des Germes, ou Corpufcules Organiques.

26. Que la Génération n'eft qu'un fimple Dé veloppement de ce qui exiftoit auparavant en petit.

L'ACTE de la Génération peut donc n'être que le principe du Développement des Germes. 27. Que ce Développement s'opère par la Nutrition.

LE Développement s'opère par la Nutrition. LA Nutrition n'eft proprement que l'Incorporation des fucs nourriciers dans les Mailles des Fibres élémentaires.

CES Principes pofés, je demande :

28. Question fur ce fujet : la Liqueur sémi-
male ne feroit-elle point le fuc nour-
ricier destiné à procurer les premiers
Développemens du Germe ?

LA Pouffiére des Etamines, & la Liqueur fé

minale ne contiendroient-elles point les fucs nourriciers, destinés par leur fubtilité & par leur activité extrèmes à ouvrir les Mailles du Germe, & à y faire naître un Développement, que des fucs moins fins & moins élaborés n'avoient pû commencer, mais qu'ils peuvent continuer, & amener à fon dernier terme?

29. Aplication de cette Idée aux principaux Phénoménes de la Generation.

ETENDONS un peu cette Conjecture, & tachons de l'appliquer aux différens cas que renferme la matiére qui nous occupe.

On peut les reduire à trois principaux:
ON

LA reffemblance des Enfans au Père & à la Mère, les Monftres, & les Mulets.

FIXONS nous à l'Hypothèse qui admet des Oeufs dans les Femelles vivipares, & qui reconnoit ces Oeufs pour le Lieu des Germes je veux dire, pour prolifiques.

30. Des Monftres.

ON nomme Monftre, toute Production organifée, dans laquelle la conformation, l'arrangement, ou le nombre de quelques unes des Parties ne fuivent pas les règles ordinaires.

31. Quatre Genres de Monftres.

De là, quatre Genres de Monftres.

LF

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