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tées les fix Jambes du Papillon. Ce n'est pas tout encore, l'on eft parvenu à découvrir les Oeufs du Papillon dans la Chenille affés longtems avant la transformation. (a)

161. Conféquence fur la Préexistence originelle du Papillon.

La Chenille comparée à un Oeuf.

TOUTES les Parties extérieures & intérieures du Papillon qu'on a découvertes dans la Chenille, y avoient déjà acquis une grandeur confidérable: elles exiftoient donc auparavant, & on les découvriroit fans doute dans la Chenille naîffante, fi l'Art humain pouvoit aller jufques là.

CE que l'Oeuf eft au Poulet, la Chenille l'eft donc au Papillon. Elle raffemble , digère & façonne les fucs deftinés à procurer le développement de celui-ci. Les Vifcères de la Chenille font les espèces de Laboratoires où ces préparations s'opèrent,

162. Faits qui prouvent. que les Végétaux fuivent comme les Animaux, la Loi de rEvolution.

LA même Evolution qui conduit les Animaux à la perfection qui eft propre à leur Efpèce, y conduit tous les Végétaux. On les retrouve deffinés en mignature dans les Graînes & dans

(a) Mém. pour fervir à l'Hift. des Inf. Tome I. pag. 359 in 4to.

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les Boutons. Les Fleurs du Poirier que nous voyons s'épanouir au printemps, étoient déjà vifibles dès l'année précédente. La fagacité de quelques Obfervateurs a percé cette nuit & furpris la Nature occupée à préparer de loin les Pépins. (a) On remonte plus haut encore dans la formation des Plantes à Oignons. Noyau de l'Amande renferme originairement une fubftance glaireufe analogue au Jaune de l'Oeuf, furmontée d'une Véficule pleine d'une Liqueur tranfparente analogue au Blanc, & qui font l'une & l'autre deftinées à nourrir l'Embrion caché dans le Fruit. (b) Il tire cette nourriture par de petits Vaiffeaux qu'on voit enfuite fe ramifier dans l'intérieur des Lobes, & qui peuvent être comparés aux Vaiffeaux ombilicaux du Poulet. Je fuis parvenu à les rendre très fenfibles par des injections colorées. (c) L'Embrion offre deux Parties très diftinctes, la Plumile & la Radicule. La première contient les éléments de la Tige & des Branches; la feconde ceux de la Racine & de fes Ramifications.La. Radicule perce bientôt la Terre pour y puifer des nourritures plus fortes, & les injections m'ont encore appris que c'eft. à fon extrêmité, terminée en pointe, que fe trou

(a) La Pbyfique des Arbres, par Mr. DUHAMEL, Liv. III Art. I. page 203. Ire Partie; in 4to Paris. 2 Parties 1758. (b) Phyf. des Arb. Liv. III. Art. VIII. Ire Partie, Liv. IV. Chap. I. Pag. 3. 2de Partie.

(c) Recherches fur l'ufage des Feuilles dans les Plantes, &c, pag. 256.

vent les Organes qui pompent ces nourritures & les font paffer dans le Corps de la Plante. (a) Ces Organes font à la Plante, ce que la Bouche eft à l'Animal. Les Parties de l'Embrion logé dans la Graîne, ou dans le Bouton, y ont des formes & un arrangement qui diffèrent beaucoup de ceux qu'elles auront après s'être développées; mais elles n'en renferment pas moins dès le commencement, tout ce qui eft effentiel à l'Espèce.

163. Que l'Impulfion du Cœur eft la princi-
pale puiffance qui opère le Développement
dans l'Animal,

Remarques fur les changemens de couleur du
Sang & fur l'Offification.

LES Corps organifés croiffent donc par le Développement de leurs Parties en tout fens, & à mesure qu'elles fe développent, leurs formes & leur fituation primitives fubiffent des changemens plus ou moins confidérables, & plus ou moins rapides. (V. FAIT.) La principale puiffance qui paroît opèrer ce Développement dans les Animaux, eft l'Impulfion du Cœur. Animé dans la conception par l'influence de la Liqueur féminale, il fe dilate, & en fe contractant fubitement, il chaffe le Fluïde dans les Vaiffeaux. Ce Fluïde, qui fera dans la fuite du véritable Sang, n'eft encore qu'une Liqueur transparente, & prefque fans couleur.

fa) Recherches fur l'afage des Feuilles &c. pag. 250, 251.

Bientôt il perd fa tranfparence & devient jau ne, & au bout de trois jours, d'un rouge très vif. (a) L'Impulfion du Sang contre les Membranes les étend de plus en plus. De cette extenfion résultent le prolongement & l'élargiffe.. ment des principaux Troncs, & le Développement fucceffif de toutes les Branches. Les fucs nourriciers en pénétrant en même tems dans les Mailles des Tiffus, augmentent les maffes. (CHAP. II.) Les Eléments fe rapprochent, & leur attraction mutuelle croit en raifon de leur approximation, & du contact. (II. FAIT.) L'Offification ne commence que lors que les Vaisfeaux devenus plus larges admettent des Globules rouges. Le battement continuel des Artères qui rampent entre les Lames offeufes, tend à endurcir ces Lames. La Terre que les Globules rouges charient avec eux, & dont la proportion augmente de jour en jour, contribue auffi à la dureté & à la fragilité des Parties offeufes. (b) La pulfation des Artères qui rampent entre les Parties molles, peut concourir de même à augmenter la confiftence de ces Par ties.

Tous ces effets dépendent en dernier reffort de la force du Cœur ; celle-ci dépend elle-mêmê de la chaleur. Dans les Fœtus foibles, ou mal couvés, le Sang demeure plus long-tems

(a) Mr. DE HALLER, Mém. II. fur le Poulet, Section IV, page 35. & fuivantes.

(b) Mémoires fur la Formation des Os, par Mr. de HALLER, page 252, & fuivantes: à Lausanne chez Bousquet, in 12me

jaune; l'Offification commence plus tard, & le Développement eft plus lent. (a)

164. Exemple remarquable de l'Evolution dans la Membrane ombilicale du Pour let.

LA Membrane ombilicale fournit un exemple de l'Accroiffement, qui peut s'appliquer à toutes les Parties du Corps. Cette Membrane n'eft d'abord qu'une efpèce de parenchyme, ne pulpe molle. La force du Cœur y fait nat tre par dégrés des traces réticulaires. Ces traces ne font au commencement que des points, Bientôt elles deviennent des lignes. Ces lignes fe colorent peu à peu, & ce font enfin des Artères & des Veines divifées à de fort petits, angles. Ces angles grandiffent; des aires blan ches fe forment entre les Vaiffeaux; elles fe. dilatent infenfiblement, à peu près comme fe dilatent les efpaces compris entre les Nervures d'une Plante. (b), Qu'on rétrograde, dit Mr. DE HALLER, dans la confidération des changemens fucceffifs de cette Membrane ombilicale, on fe convaincra aifément qu'el le a toûjours exifté avec fes Vailleaux, qu'elle a été repliée fur elle-même, que l'impul fion du Sang a prolongé les Artères, ou dé vidé ces plis, qu'elle a éloigné les Vaiffeaux les uns des autres, & a donné à la Membra

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(a) Mém. II. fur la Formation du Poulet, pag. 35. & fuivantes. 262.

(b) Corollaires mêlés, pag. 173. & fuivantes.

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