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ne fa largeur, fa longueur, fes aires blan,, ches, fa folidité même."

165. Solides de l'Embrion replies originairement fur eux-mêmes: exemple pris des Jambes & des Alles du Papillon.

IL femble donc que les Solides de l'Embrion foient repliés originairement fur eux-mêmes, & que l'impulfion du Sang tende continuellement à les déployer. On découvre à l'oeil ce repliement dans les Jambes du Papillon pendant qu'elles font encore emboitées & comme concentrées dans celles de la Chenille incomparablement plus courtes. On croit voir un Reffort à boudin chargé d'un poids. Bientôt l'impulfion des humeurs déploye ces Jambes & en efface les plis. (a). Il en eft à peu près de même des Aîles. Avant la naiffance du Papillon, elles ont beaucoup d'épaiffeur & fort peu d'étendue. Elles femblent être repliées fur elles-mêmes en manière de zic-zac. Immédiatement après la. naiffance, l'impulfion des liquides, aidée de certains mouvemens, les déploye, & elles perdent en épaiffeur ce qu'elles gagnent en étenduë. (b)

166. De l'augmentation de maffe des Solides par l'incorporation des Matières alimentaires. Injections colorées propres à répandre du jour fur cette Incorporation.

(a) Mémoires pour fervir à l'Histoire des Infectes, Tom. I. pag. 365 & 366.

(b) Ibid. pag. 614. & fuivantes.

MAIS, fi le Méchanifme organique fe réduifoit à cette fimple Evolution, les Corps organifés n'acquerroient pas plus de maffe en fe développant. Il en feroit de tous les Solides comme des Aîles du Papillon. L'augmentation de maffe qu'ils acquièrent en croiffant, leur vient du dehors. Elle eft le produit de l'association d'un nombre infini de Molécules différentes, que la Nutrition leur affimile. Nous ignorons, & nous ignorerons long-tems le fecret de cette Affimilation. Nous voyons en général qu'elle peut dépendre de l'appropriation du calibre des Vaiffeaux, à la groffeur, & peut-être encore à la figure des Molécules qu'ils doivent admettre ou féparer pour une certaine fin. Il paroît clairement que la Nature fait paffer la matière alimentaire par une fuite de Vaiffeaux dont les diamètres fe dégradent de plus en plus, & qui l'introduifent enfin dans les Mailles, ou le Tiffu cellullaire des Solides. L'incorporation de la Garance dans le Tiffu cellullaire des Os, (a) & celle des matières colorantes dans le Tiffu des Plantes qu'on injecte (b), donnent une légère idée de l'affociation des matières alimentaires. Les Artères ne fe nourriffent pas de ce même Sang qu'elles diftribuent par-tout: elles ont de petits Vaiffeaux qui apportent à leurs Tuniques la nourriture qu'ils ont féparée du

(a) Mémoires fur la Formation des Os, par Mr. DE HAL.

LER, page 257.

(b) Recherches jur l'Ufage des Feuilles dans les Plantes, Arf XC. Phyfique des Arbres, Liv. V. Chap. II. Art. VII.

Sang. J'ai déjà touché à l'Accroiffement dans le Chap. II. J'ai traité dans le Chap. VI. de la Nutrition confidérée rélativement à la Génération je renvoye mon Lecteur à ces deux Chapitres.

167. De la transpiration infenfible qui se fair tandis que l'Embrion fe développe.

Idée des moyens d'abréger ou de prolonger à
volonté la vie de l'Embrion.

Du Principe vital dans l'Animal.
Conféquences.

TANDIS que le Foetus fe développe dans l'Oeuf, il transpire; car la Coque dure & cruftacée, fous laquelle il eft renfermé, a des pores préparés pour laiffer paffer la matière de la tranfpiration infenfible. L'Enveloppe crustacée des Chryfalides, a auffi fes pores, & pour la même fin. Des Expériences curieufes que je n'ai fait encore qu'indiquer, nous ont appris qu'en accélérant ou en retardant la tranfpiration infenfible, l'on abrège, ou l'on prolonge prefque à volonté la durée de la vie des Papillons, & de plufieurs autres espèces d'Infectes. On voit affés que je veux parler des Expériences dont Mr. DE REAUMUR a donné le détail dans le premier Mémoire du Second Volume de fa belle Hiftoire des Infectes. Pour devenir Papillons, quelques efpèces de Chryfalides doivent perdre par la transpiration infenfible environ la dix-huitième partie de leur poids. Cette quantité varie en différents fujets. La ma

tière de la transpiration eft une Liqueur très limpide. Pendant que cette matière demeure renfermée dans l'intérieur de l'Animal, elle fépare en quelque forte les éléments, elle s'oppofe à leur union, & retarde ainfi l'Accroiffement & l'endurciffement. On accélérera donc l'un & l'autre, ou ce qui revient au même l'on abrégera la durée de la vie de l'Infecte, fi on le tient dans un lieu chaud, par exemple, dans une Etuve, ou dans un Four à Poulet. Là, un jour fera pour l'Infecte, ce qu'auroient été pour lui, dans l'ordre naturel, une femai-. ne, ou même un mois. Le contraire arrivera fi l'on renferme la Chryfalide dans un lieu froid, tel qu'une Cave, ou une Glacière, ou fi on l'enduit d'un vernis impénétrable à l'Eau. Aucun de ces procédés ne nuira à l'Infecte. Dans les Oeufs enduits de même de graiffe ou de vernis le Germe fe conferve très long-tems & ces Oeufs font, des mois & des années dans l'état d'Oeufs frais. La longue vie des Poisfons, & de quelques Peuples du Nord, a probablement pour caufe principale la diminution de la tranfpiration infenfible, toûjours exceffivé dans les Habitants des Climats chauds.

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AINSI la Vie dans les Machines animales n'eft proprement que la fuite des mouvemens du Cœur & des Vaiffeaux. Le Principe vital paroit être dans l'Irritabilité, cette propriété de la Fibre mufculaire dont nous devons encore la connoiffance aux profondes recherches de

Mr.

Mr. DE HALLER (a). Le Cœur eft le Mufcle qui poffède cette propriété dans le dégré le plus éminent. C'eft par un effet de fa nature irritable qu'il fe contracte au feul attouchement du Sang, foit qu'il tienne encore à l'Animal, foit qu'il s'en trouve féparé. En fe contractant, il exprime le Sang hors de fa cavité & le chaffe dans les Vaiffeaux encore repliés fur eux-mêmes. L'impulfion du Liquide les déploye, & la durée de cette Evolution eft la durée de l'Accroiffement. Il diminue à proportion que la réfiftance augmente. Il ceffe lorfqu'elle s'eft accrue au point d'anéantir l'effet de la force expanfive. Les Solides endurcis ne font plus ductiles. Cela fe voit clairement dans les Os, & mieux encore dans les Vers que j'ai multipliés de Boutures (b). Le Tronçon ne s'étend point; mais de nouveaux anneaux fe développent aux extrêmités. L'Ac croiffement fe mefure donc par l'efpace parcou ru, & par le tems employé à le parcourir. L'Infecte à qui il n'a fallu que peu de jours pour parvenir à fon parfait Accroiffement, a autant vêcu que l'Infecte de même efpèce qui n'a atteint ce terme qu'au bout de plufieurs mois ou de plufieurs années (c). Quelques compofées

(a) Differtation fur l'Irritabilité.

du Cœur, à Laufane in 12°.

Mémoire fur le Mouvement

(b) Traité d'Infectologie, feconde Partie, Obf. VII. (c) Mémoires pour fervir à l'Hiftoire des Infectes, Tom. 2. Mém. Ier.

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