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mal, & qui forment par leur réunion le Végétal & l'Animal. (a)

175. Remarques fur l'expofition que l'Auteur a donnée du Système de Mr. DE BUFFON & fur un paffage de la Vénus Phyfique.

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BIEN des Lecteurs me reprocheront fans doute de m'être trop étendu fur le Système de Mr. DE BUFFON. Ils prétendront que des Songes qui ne font pas même philofophiques ne méritoient pas qu'on s'y arrêtat. Je ne chercherai point à me justifier de ce reproche; mais j'avouerai que j'ai cru devoir quelque chofe à la célébrité du Songeur, & à la fingularité de fes Songes. Je les ai donc expofés avec toute la clarté dont ils étoient fufceptibles, & je n'en ai pas fait un examen en forme. Je me fuis borné à indiquer quelques Faits qui m'ont parû évidemment contraires à l'hypothèse de l'illuftre Auteur. Tel eft celui que nous offre le Mulet chez les Abeilles. Si le Foetus réfulte du concours des Molécules organiques que renferment les deux Semences; fi ces Molécules font. moulées dans les différentes Parties qui compofent le Corps du Mâle & celui de la Femelle ; fi enfin elles acquièrent par là la capacité de repréfenter en petit le Fœtus, pourquoi l'Abeille ouvrière a-t-elle des Organes qu'on ne trouve ni à la Reine Abeille, ni aux Bourdons? Pourquoi encore la Reine Abeille & les Bourdons

(a) Hiftoire Naturelle générale & particulière &c. Tom. II

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ont-ils des Organes qu'on ne trouve point à l'Abeille ouvrière? L'Auteur de la Venus Phyfique fait une réflexion judicieufe, qui reçoit ici une application très naturelle. Je demande pardon, dit-il, (a) aux Phyficiens mo,, dernes, fi je ne puis admettre les Systèmes ,, qu'ils ont fi ingénieufement imaginés. Car je ,, ne fuis pas de ceux qui croyent qu'on avance la Phyfique en s'attachant à un Systèmé malgré quelque Phénomène qui lui eft évidemment incompatible; & qui, ayant re,, marqué quelqu'endroit d'où fuit néceffairement la ruïne de l'Edifice, achèvent cependant de le bâtir, & l'habitent avec autant de ,, fécurité, que s'il étoit le plus folide." Je demande pardon à mon tour aux Partifants des Inftincts & des Molécules organiques, fi je ne puis admettre leur Syftème, & fi je n'ofe me loger dans un Edifice ruïneux, qu'ils habitent cependant avec autant de sécurité que s'il étoit le plus folide.

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176. Que les Obfervations de Mr. DE REAUMUR fur les Globules mouvans prouvent leur véritable origine & la fauffeté des o pinions contraires:

CES Globules mouvants (b) qu'on décou vre dans les Infufions végétales, ou animales, & en particulier dans la Semence de diver

(a) Chap. XVI. page 96 & 97.

fes espèces d'Animaux; ces Globules que Mr. DE BUFFON aime à nous représenter comme de nouveaux ordres d'Etres organifés, qui n'appartiennent proprement ni à la claffe des Végétaux, ni à celle des Animaux, & qui forment pourtant les Végétaux & les Animaux: ces Globules, dis-je, dont j'ai recherché la nature dans le Chapitre VIII. un grand Obfervateur les a étudiés depuis avec toute l'attention qu'ils exigeoient. Il a reconnu cè qui en avoit impofé à M. M. NEEDHAM & de BUFFON. Il s'eft affuré que ce font de véritables Animaux, qui ont des Ordres de Génération femblables qui fe fuccèdent; qu'il eft très faux que ces Générations foient d'Animaux de plus en plus petits, comme l'ont avancé les Auteurs du nouveau Système; que tout va ici à l'ordinaire, que les Petits deviennent grands à leur tour. C'est ce qu'on a pû voir dans la Note que j'ai mife à la fin de l'Article 135. L'Autorité de Mr. DE REAUMUR eft ici d'un trop grand poids pour qu'on puiffe l'infirmer. Les petits Animaux étoient fon domaine, & perfonne n'a poffédé à un plus haut dégré que cet illuftre Académicien l'art de fe conduire dans la recherche des vérités phyfiques.

A l'égard de la manière dont ces Animalcules font produits dans les Infufions, un Philofophe pourroit-il fe réfoudre à admettre qu'ils proviennent de la transformation de la matière même de l'Infufion en Animalcules? Une telle Phyfique choqueroit également le raisonne

ment & l'expérience. Ce feroit renouveller les Générations équivoques, dont la faufseté est si bien prouvée. En vérité, il n'y a qu'un amour étrange du paradoxe, qui puiffe porter à débiter férieufement de telles fables, & j'ai regret que la Postérité ait à les reprocher à nôtre Siècle. N'eft-il pas plus raifonnable de penfer que les Oeufs de ces Animalcules ou les Animalcules eux-mêmes, exiftoient dans la matière de l'Infusion; ou qu'ils ont paffé de l'Air dans cette matière ? Tout ce que nous connoiffons de plus certain fur la Génération des Infectes nous follicite à embraffer ce fentiment, & pour s'y refuser il ne faudroit pas moins qu'une démonftration rigoureuse, de la vérité du fentiment contraire.

177. Que les découvertes de Mr. DE HALLER fur le Poulet détruifent de fond en comble Pédifice élevé par Mr. DE BUFFON, & comment.

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MAIS quand les Molécules organiques auroient toute l'existence qu'il a plû à Mr. DE BUFFON, de leur accorder, il n'en feroit pas. plus avancé. Les Obfervations fur le Poulet achèvent de ruïner de fond en comble tout fon édifice. Dès qu'il eft démontré que le Poulet existe dans l'Oeuf avant la Fécondation, (I. FAIT.) il l'eft qu'il ne tire point fon origine des Molécules organiques que renferme la Semence du Coq. Il ne fauroit non plus la tirer des Molécules organiques de la Poule; cax

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dans le Système de nôtre Auteur pourroit-elle lui fournir les Parties propres au Mâle ?

comment

Au refte, tout ce que j'ai dit des Molécules organiques ne m'a point été infpiré par le défir de critiquer Mr. DE BUFFON. Les Criti ques n'ont jamais été de mon goût. Je refpecte ce grand Ecrivain; mais je refpecte encore plus la vérité.

178. Refutation du Sentiment de Mr. NEEDHAM fur l'Origine du Germe dans la Graine, & fur la manière dont celle-ci eft fécondée.

Nous devons à la fagacité de Mr. NEEDHAM des découvertes intèreffantes fur la Fécondation des Végétaux, & dont cet Obfervateur a tiré une conféquence qui me paroît hazardée. Il convient que je tranfcrive ici fes propres termes (a).,, La Semence ne contient point, avant que d'être fécondée, la Plante en mi,, gnature, comme quelques Auteurs l'ont crû: mais c'eft la Pouffière de la Fleur qui renferme le premier Germe ou Bouton de la ,, nouvelle Plante; ce Germe pour fe développer & pour croître, n'a befoin que du fuc, », qu'il trouve tout préparé dans l'Ovaire. Car fi l'on réfléchit fur les conféquences d'une

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(a) Nouvelles Découvertes faites avec le Microscope, pag. 89.

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