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, obfervation qui a déjà été faite par divers Naturalistes, c'eft qu'avec les meilleurs Mi,, croscopes, on ne découvre rien dans la Graîne

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d'une Plante, jufqu'à ce que les fommets des 59 Etamines fe foient déchargés de leur Pouf ,, fière; que jufqu'à ce tems-là cette Graîne ,,eft tout à fait vuide, & qu'on n'y voit rien ,, que fa peau, ou fon enveloppe extérieure; mais que dès qu'elle a été impregnée de la ,, Pouffière, on y aperçoit un véritable Germe, ou une petite tache verdâtre qui nage dans une Liqueur limpide &c.".

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MR. NEEDHAM admet, comme l'on voit, qu'il n'y a point de Germe dans la Graîne qui n'a pas été fécondée. Il veut que ce foit la Pouffière des Etamines qui l'introduife dans la Graîne. Cette hypothèse n'a rien d'abfurde, & elle revient précisément à celle qu'ANDRY & d'autres Auteurs ont adoptée pour expliquer la Génération par les Animalcules. Mais fur quoi repofe l'affertion de Mr. NEEDHAM ? uniquement fur ce qu'avec les meilleurs Microscopes, on ne découvre rien dans la Graine d'une Plante, jufqu'à ce que les fommets des Etamines fe foient déchargés de leur Pouffière. Qui ne voit que cette manière de raifonner n'eft pas exacte, & que c'eft argumenter de l'invifibilité à la nonexiftence? A l'aide des meilleurs Microscopes, découvre-t-on le Germe dans l'Oeuf qui n'a pas été fécondé ? Cependant n'avons-nous past des preuves directes qu'il y exifte? (I. FAIT.)

&

Je l'ai déjà remarqué; la grande analogie qu'on obferve entre les Plantes & les Animaux qui fe manifefte chaque jour par de nouveaux traits, ne laiffe pas lieu de douter qu'il n'en foit ici de la Graîne comme de l'Oeuf, & il doit nous être permis de le penfer jufques à ce qu'on nous produife des preuves directes du contraire. La petiteffe & la tranfparence des Parties du Germe peuvent les mettre hors de la portée des plus excellents Verres. L'action de la Pouffière les développe & diminuë leur transparenElles commencent ainfi à devenir visibles; & de-là, cette petite tache verdâtre qui nage dans une Liqueur limpide, & qu'on n'aperçoit qu'après l'impregnation.

ce.

179. Que la Découverte fur l'Origine du · Poulet conduit par analogie à celle de tous les Etres organifes.

QUAND on s'eft affuré que le Poulet existe très en petit dans l'Oeuf avant la Fécondation; quand on a obfervé la manière dont fes Parties fe développent après la Fécondation, & les différentes phafes fous lefquelles elles fe montrent fucceflivement, on peut légitimement en inférer qu'il en eft de même de toutes les Productions organiques, qu'elles font toutes renfermées originairement en petit dans certaines enveloppes. C'eft à cet état primitif qu'on a donné le nom de Germe.

AINSI lorfque nous voyons une Branche fe former fur l'Ecorce d'un Arbre, un Polype fur

la Peau d'un autre Polype; nous pouvons en conclure que la Branche étoit renfermée en petit fous l'Ecorce de l'Arbre le petit Polype fous la Peau du Polype Mère.

180. Origine des Branches dans les Ari
bres. Les Boutons.

UNE Branche naiffante eft un Arbre en mi gnature. Ce très petit Arbre eft d'abord logé dans un Bouton. Il eft recouvert extérieurement de plufieurs rangs d'Ecailles pofées en recouvrement fous lefquelles on découvre dif férentes Membranes plus ou moins épaiffes. Tou tes les Parties de l'Arbre font repliées avec beaucoup d'art, & ne paroiffent que comme des rudiments ou des ébauches.

181. Origine de la Plantule. La Graîne. Comparaison de la Graine avec l'Oeuf. Différence de la Graîne & du Bouton, La Bouture.

Il n'y a pas moins d'art dans la manière dont la Plantule eft logée au Cœur de la Graîne : mais celle-ci a des Parties que n'a pas le Bou

ton.

La Graîne eft un Oeuf dans lequel un Embrion doit prendre fes premiers accroiffemens. Cet Oeuf eft couvé dans la Terre. L'Embrion qu'il renferme ne peut tirer aucune nourriture de la Plante qui l'a produit, & dont il est actuellement féparé: mais, la Nature a mis en referve dans la Graîne les nourritures

deftinées à fes premiers accroiffemens. Des Vaisfeaux (a) analogues aux Vaiffeaux ombilicaux du Poulet, puifent ces nourritures & les portent dans l'Embrion. C'est une espèce de Lait dont il est d'abord abreuvé. Devenu plus fort, il vá puifer dans la Terre un aliment plus grosfier ou plus fubftantiel. Le Bouton au contraire ne contient aucun aliment: la petite Plante qu'il cache peut s'en paffer. Elle demeure attachée à l'Arbre, & trouve fous l'Ecorce des nourritures préparées. On peut cependant la fevrer de ces nourritures dès qu'elle a pris un certain accroiffement. On la détache du Sujet, & c'eft une Bouture, qui mise en terre y pouffe des Racines & devient un Arbre.

182. Expérience curieufe pour découvrir l'ufage des Lobes dans la Graîne.

On peut de même fevrer la Plantule du Lait qu'elle puife dans la Graîne. On y parvient en coupant adroitement les deux troncs de Vaisfeaux qui la tiennent attachée aux Lobes. J'imaginai cette, Expérience délicate pour m'affurer de l'ufage des Lobes, & elle m'a réuffi bien des fois. Mais, les Plantes que j'avois ainfi privées de leur Lait, font reftées toute leur vie des Plantes en mignature d'une petiteffe fingu& dont un Botaniste auroit méconnu Efpèce. Ces mignatures ont pourtant pouffé des Feuilles & des Fleurs, & cette curieufe

lière,

(a) Voyez le Chapitre précédent, page 153.

Expérience m'a appris combien les Lobes font utiles aux premiers accroiffemens de l'Embrion (a).

183. La Greffe. Idée de la manière dont elle s'unit avec le Sujet. Expérience contraire à l'opinion qui admet ici une espèce de Filtre pour féparer les fucs.

Si au-lieu de planter en terre la Bouture, on Finfère dans le Tronc d'un Arbre, ce fera une Greffe, qui s'unira à cet Arbre comme une Branche naturelle. Cette union ne fera point l'effet d'une production nouvelle: mais, des Vaiffeaux de la Greffe & des Vaiffeaux du Sujet qui ne fe feroient point développés fans le fecours de l'opération, fe développeront, & s'abouchant les uns avec les autres par différents points, formeront une infinité d'entrelaffements. Ils fe montreront d'abord fous la forme d'une fubftance gélatineufe, puis herbacée, & enfin corticale & ligneufe. (b) Un Bourlet naîtra à l'infertion, & recouvrira la playe. On a crû que ce Bourlet étoit une Glande végétale deftinée à féparer du Sujet les fücs propres à la Greffe. Cette idée ingénieufe me paroît peu d'accord avec l'expérience. J'ai fait tirer de l'Encre à un Sep de Vigne qui portoit des Rai

(a) Recherches fur l'ufage des Feuilles dans les Plantes, Arg ticle LXXXIX.

(b) Pbyfique des Arbres, Liv. IV. Art, VL

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