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LE 1er. renferme ceux qui font tels par la conformation extraordinaire de quelques-unes de leurs Parties.

LE 24. Genre comprend les Monftres qui ont quelques-uns de leurs Organes, ou de leurs Membres autrement diftribués que dans l'état naturel.

LE 3eme. Genre embraffe les Monftres qui ont moins de Parties qu'il n'en a été donné à l'Espèce.

au

LE 4eme Genre renferme ceux qui ont contraire, plus de Parties que l'état naturel ne le comporte, foit que ces Parties ne foient pas propres à l'Espèce, foit que lui étant propres, elles s'y trouvent en plus grand nombre.

32. Des Mulets.

LES Mulets font des espèces de Monftres qui proviennent de l'accouplement de deux Individus d'efpèces différentes, & qui participent ainfi de la nature de l'un & de l'autre.

LA reffemblance des Mulets avec les Individus dont ils tirent leur origine, ne fe manifeste pas d'une manière uniforme dans toutes les espèces; c'eft-à dire, qu'elle n'a pas lieu conftamment dans les mêmes Parties. On croit cependant avoir remarqué, qu'en général le Corps du Mulet tient plus de la Femelle que du Mâle, & que les Extrémités tiennent plus au Mâle que de la Femelle.

X

33. Questions qu'offrent les principaux Phénomènes de la Génération dans l'Hypothèfe de l'Auteur.

Si les Germes font contenus originairement dans les Ovaires de la Femelle, & fi la Matière féminale n'eft qu'une espèce de Fluïde nourricier, deftiné à devenir le Principe du Développement, d'où viennent les divers Traits de reffemblance des Enfans avec ceux qui leur ont donné le jour? Pourquoi les Monftres? Comment fe forment les Mulets?

LAISSONS le premier cas, comme moins frappant, & toûjours un peu équivoque. Attachons-nous aux deux derniers, plus fufcepti. bles de détermination & d'analyse.

34. Tentatives pour refoudre quelques-unes de ces Queftions.

ON expliqueroit affés heureufement par l'Hypothèse propofée, le rer., le 3eme. & 4eme. Genre de Monftres, en fuppofant pour le 1er. & le 3me, que la marche, ou l'opération du Fluïde féminal a été troublée ou modifiée par quelqu'accident: Et en admettant pour le 4eine. Genre que deux Germes fe font développés à la fois, dont l'un a fourni à l'autre par une espèce de Greffe, une ou plufieurs Parties furnuméraires.

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LE 28. Genre eft beaucoup plus difficile à expliquer; & il ne me paroît pas qu'on en puiffe rendre raison qu'en recourant à l'Hypo

thèse des Germes originairement monftrueux: Refuge heureux; mais qui ne plaît pas également à tous les Phyficiens.

LES Rapports des Mulets avec les Espèces auxquelles ils doivent la naiflance, peuvent être rangés fous plufieurs Genres. Nous ne confidérerons ici que les Rapports de Couleur, & les Rapports de Forme.

LES Rapports de Couleur s'expliquent facilement par l'Hypothèse de la Liqueur féminale, confidérée comme Fluïde nourricier. On fait combien la qualité des Alimens influe fur la Couleur des Corps Organifés. La Garance rougit les Os des Animaux qui s'en nourriffent. On varie les nuances des Végétaux en leur faifant pomper différentes espèces de Teintures. Et c'eft, pour le dire en paffant, un genre d'expériences qui eft bien digne de l'attention des Phyficiens. Il feroit très propre à perfectionner l'Hiftoire de la Végétation, & à nous découvrir la véritable deftination des principaux Organes (*).

MAIS, dira-t-on, les Couleurs que le Fluïde féminal imprime au Germe devroient s'altérer peu à peu, & s'effacer enfin entière

ment.

Je réponds que la difpofition à réfléchir certaines Couleurs, dépend de la nature & de

(*) Voyez mes Recherches fur l'Ufage des Feuilles dans les Plantes, Mémoire 5. Leide 1754. in 40.

l'arrangement des Parties; or, cette nature & cet arrangement étant une fois déterminés, il paroît très poffible qu'ils fe confervent, & que les nouveaux fucs, qui furviennent, s'accommodent à cette détermination, comme nous l'entréverrons bientôt.

LA nourriture influe encore beaucoup fur les proportions de toutes les Parties: Et cette vérité fi connue nous conduit aux Rapports de Forme.

DEUX Objets principaux s'offrent ici, à nôtre méditation; le Germe, & le Fluïde féminal. Analyfons ces deux idées autant que nous en fommes capables.

35. Quelle eft la véritable idée qu'on doit
Je faire du Germe.

ON

On dit que le Germe eft une ébauche ou une esquiffe du Corps Organifé. Cette notion peut n'être pas affés précife: Ou il faut entreprendre d'expliquer méchaniquement la formation des Organes, ce que la bonne Philofophie reconnoit être au deffus de fes forces: Ou il faut admettre que le Germe contient actuellement en raccourci toutes les Parties effentielles à la Plante ou à l'Animal qu'il repréfente.

36. Conféquence de cette idée.

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LA principale différence qu'il y a donc entre le Germe & l'Animal développé; c'est que

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le premier n'eft compofé que des feules Particules élémentaires, & que les Mailles qu'elles forment y font auffi étroites qu'il eft poffible, au lieu que dans le fecond, les Particules élémentaires font jointes à une infinité d'autres Particules' que la nutrition leur a affociées, & que les Mailles des Fibres fimples y font auffi larges qu'il eft poffible qu'elles le foient rélativement à la nature & à l'arrangement de leurs Principes.

37. Autre conféquence qui fe tire de la variété des Parties du Corps Animal, rélativement à leurs proportions & à leur dégré de confiftence.

La variété qui régne entre toutes les Parties de l'Animal, foit à l'égard des proportions, foit à l'égard de la confiftence, indique dans les Elémens une variété rélative dont celle-là dépend. Ainfi les Fibres élémentaires des Os ont originairement plus de confistence, & font moins fufceptibles d'extension, que celles des Vaiffeaux ou des Membranes.

38. Rapports de la Liqueur féminale à
ces variétés.

LE dégré d'extenfion de chaque Organe eft de plus rélatif à la Puiffance qui l'a produit. Cette Puiffance eft ici, le Fluïde nourricier ou la Liqueur féminale. Il y a donc outre ce Fluide & le Germe, certains

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