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Rapports qui déterminent la confiftence & l'extenfion de chaque Partie. Ces Rapports, fi nous voulons raifonner fur des idées connuës ne fauroient être que des Rapports de Forme, de Proportions, de Mouvement, de Chaleur &c.

39. Suppofitions de l'Auteur touchant la Liqueur féminale, pour effayer d'expliquer la Génération.

A' CES réflexions générales, je joindrai quelques fuppofitions particulières. Je fuppofe 1°. qu'il y a dans là Liqueur féminale autant d'espèces d'Elémens qu'il en entre dans la compofition du Germe..

2°. Que les Elémens d'une même espèce, font, plus difpofés à s'unir que ceux d'espèces différentes.

3°. Que les Mailles de chaque Partie ob fervent une certaine proportion avec les Molécules rélatives de la Semence.

4°. Que l'efficace de la Liqueur féminale dépend du dégré de fon mouvement & de fa chaleur, & du nombre des Particules élémentaires de chaque espèce.

40. Effai d'explication du Mulet, conformément aux Principes de l'Auteur, & expofition abrégée de fon Hypothèse.

CES Principes pofés, la Génération des Mu

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lets femble s'éclaircir jufqu'à un certain point. De l'acouplement d'un Ane avec une Jument naît le Mulet proprement dit.

CETTE Production existoit déjà en petit, mais fous la forme d'un Cheval, dans les Ovaires de la Jument.

COMMENT ce Cheval a-t-il été métamorphofé? D'où lui viennent en particulier ces longues Oreilles? Pourquoi la Queue eft-elle fi peu fournie de Crins? L'éclairciffement de ces deux points achèvera de développer ma pen

fée.

Je dis donc que les Elémens de la Liqueur féminale répondant à ceux du Germe, la Semence de l'Ane contient plus de Particules propres à fournir au développement des Oreilles que n'en contient celle du Cheval; & que d'un autre côté elle a moins de particules propres à développer la Queuë, que n'en a cette dernière.

DE là l'excès d'allongement dans les Mailles des Oreilles, & l'oblitération d'une partie de celles de la Queue.

41. Objections & réponses.

ON m'objectera fans doute que les Semences & les Germes d'une même espèce doivent fe répondre exactement, & que par conféquent il n'y a que la Semence du Cheval

qui puiffe faire développer les Germes contenus dans les Ovaires de la Jument.

Je réponds, qu'on peut fuppofer fans aucune abfurdité que dans le Rapport de la Se. mence & du Germe il est une certaine latitude, qui permet à la Liqueur - féminale d'un Animal de développer les Germes d'un autre qui n'en diffère pas extrêmement en forme & en grandeur.

ON m'objectera encore que les notions que je donne de la Liqueur féminale & du Germe font trop compofées, vû la multitude des Elémens que j'y fais entrer, & la diverfité des combinaifons qu'elles fuppofent.

JE réponds que nous ne faurions nous faire de trop grandes idées de l'art qui règne dans les Ouvrages de la Nature, & fur-tout dans la Structure des Corps Organifés.

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UNE autre Objection beaucoup plus confidérable, eft celle qui fe tire de certains Mulets, dans lesquels on obferve des Parties qui ne tiennent absolument que du Mâle.

TEL eft ce Mulet qui provient de l'accouplement du Coq avec la Femelle du Canard, & qu'on affure avoir des Pieds parfaitement reffémblans à ceux du Coq.

J'AVOUE que je ne faurois fatisfaire à cette Objection, fi le Fait eft tel qu'on le rappor te, mais je doute de la parfaite reffemblance de ces Pieds avec ceux du Coq: J'en appel

le donc à un examen plus approfondi.

42. Importance des Expériences fur les Mulets, pour éclaircir le mystère de la Généra. tion. Réflexions fur ce sujet.

JE fouhaiterois fort auffi qu'on multipliât les Expériences fur la Génération des Mulets. Rien ne feroit plus propre à répandre du jour fur cette matière ténébreufe. Les Végétaux pourroient beaucoup fournir en ce genre.

Je défirerois fur-tout qu'on s'affurât, fi dans les Petits qui proviennent d'Individus de même efpèce, & dans ceux qui proviennent d'Indi-. vidus d'efpèces différentes, il eft constamment des Parties qui tiennent plus du Mâle, & d'autres qui tiennent plus de la Femelle, & fi cette reffemblance eft toûjours uniforme, ou fi elle varie?

DANS l'un & l'autre cas on pourroit faire intervenir la Liqueur féminale de la Femelle, & raifonner fur cette Liqueur comme j'ai fait fur celle du Mâle.

On pourroit conjecturer avec quelque vraifemblance pour le premier cas, que la Semence de la Femelle contient les Elémens particuliers à une ou plufieurs Parties, & celle du Mâle ceux qui font propres aux autres.

Pour le fecond cas, on admettroit que ces combinaisons changent dans différentes espèces.

A l'aide de ces conjectures on pourroit parvenir à rendre raifon des divers traits de reffemblance qu'on croit obferver entre les Enfans & ceux auxquels ils doivent la naiffance, mais il faudroit toûjours établir pour Principe, que les deux Semences ne fauroient agir l'une fans l'au

tre.

On pourroit encore avec le fecours 'de la même Hypothèse expliquer la formation de quelques Monftres.

PAR exemple, fi deux Animaux dont les Semences ne contiendroient que les Elémens propres au développement du Tronc, venoient à s'unir, ce qui en proviendroit feroit une maffe oblongue, un Tronc fans extrêmités.

43. Principe de la Circulation dans le Ger-
me, fuivant l'Hypothèse de l'Auteur.

LA Génération renferme un autre point ausfi intéreffant qu'il eft obfcur. Je veux parler du Principe de la Circulation dans le Germe.

Voici comment je conçois la chose. Je ne pense pas qu'il fe faffe aucune Circulation dans le Germe non fécondé. Je crois plûtôt que tout y eft dans un repos parfait, & que les Solides ne contiennent alors aucune Liqueur, mais pendant la Fécondation, la Liqueur féminale eft portée dans les Organes de la Circulation du Germe. Elle les dilate, & cette dilatation étant naturellement fuivie de la réaction du Vaiffeau fur la Liqueur, la Circulation com

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