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un acide, donne un moyen très-fimple de diftinguer les Concrétions vrayement offeufes ou organiques, des Concrétions purement tartareufes ou inorganiques. La diffolution de celles-ci eft complette, & elle ne laiffe après elle aucune trace de Cartilage. C'est ce qui arrive dans les Concrétions des Goutteux (a).

QUAND on obferve les progrès de l'offification, on voit le Tartre fe dépofer dans les lames cartilagineufes, tantôt par grains, tantôt par filets, ou par ramifications qui fe prolongent peu à peu (b).

LES Noyaux offeux font des Concrétions qui ont pour baze un Cartilage, & ce Cartilage fait à l'égard du Noyau les fonctions de Périofte fi même il n'a pas été une fois Périofte (c). L'Email des Dents eft une fubstance particulière; mais leurs Racines font de véritables Os, qui fe divifent en lames distinctes & concentriques, que la Garance colore, & qui ont leur Périofte (d).

224. Raifons qui portent l'Auteur à fuspendre fon jugement fur la Queftion controverfee entre les deux célèbres Phyficiens.

Ce n'eft point à moi qu'il appartient de pro

(a) Ibid. pag. 33, 34.

(b) Ibid. pag. 46.

(c) Ibid.

(d) Ibid. pag. 47.

noncer entre M. M. DUHAMEL & DE HALLer. Je fuis fait pour les aimer & les admirer, & non pour les juger. Je me renferme donc dans Poffice de fimple Rapporteur, & je laiffe aux Académies, ou plutôt à l'Expérience, la décifion de ce fameux procès. Quoique j'aye fort refferré les preuves de part & d'autre; je me flatte de ne leur avoir rien fait perdre, & d'avoir expofé clairement l'état de la Question; l'amitié & la confiance que veulent bien avoir moi ces deux célèbres Phyficiens, & que pour je mérite par les fentimens que je leur ai voués, les ont portés depuis plufieurs années à me communiquer par Lettres leurs idées oppofées, & à me demander les miennes, Je les ai écoutés comme mes Maîtres, & il m'a été d'autant plus facile de fufpendre mon jugement, que j'étois entre deux autorités qui me paroiffoient également refpectables, M. DUHAMEL me fit part. de fes dernières idées fur la formation des Os, dans une affés longue Lettre qu'il m'écrivit de Paris, le 27. de Juillet 1757. Je me hatai d'envoyer cette Lettre en original à M. DE HALLER, perfuadé qu'il ne feroit pas moins touché que je l'avois été, de la modeftie & de la candeur qui y régnoient, I en a fait une mention honorable à la page 251. de fes Mémoires fur les Os; mais il auroit été à défirer qu'il l'eut analyfée. J'inférerois ici cette Lettre comme une nouvelle preuve que M. DUHAMEL n'eft pas moins digne de l'eftime du Public par les qualités de fon Cœur que par celles de fon

Efprit, fi la lecture du difcours préliminaire de M. FOUGEROUx ne m'apprenoit qu'elle a été imprimée dans le Journal de Médecine, mois de Septembre 1757. (a).

225. Refultats généraux des Faits indépendans de la Question agitée.

QUELQUE parti qu'on prenne fur la formation des Os, & fur leur analogie avec les Arbres, il demeurera toûjours vrai, que les uns & les autres ne parviennent à leur état de perfection que par un développement fucceffif. Leurs Parties effentielles fe montrent d'abord fous l'apparence trompeufe d'une gelée ou d'un mucilage qui paroît s'épaiffir par dégrés. Il devient peu à peu Membrane, Cartilage, Os; il eft par fucceffion Herbe, Ecorce, Bois. Les Vaiffeaux fe déployent, s'élargiffent; ils admettent des molécules crétacées, ou terreufes, fource de la dureté: ces molécules s'incorporent aux tiffus; le Cartilage devient Os; l'Ecorce, Bois. La divifion de l'Os & du Bois en laines minces, prouve qu'ils croiffent par l'addition de couches concentriques, qui, avec le temps, s'épaiffiffent, s'allongent & s'endurciffent. L'extraction du Tartre offeux par l'acide, & la permanence du Cartilage, démontrent que celui-ci eft le fond qui reçoit les molécules de ce Tartre, & qui les retient,

(a) Ibid. pag. 22.

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J'effayerai ailleurs d'appliquer ceci à la Théorie générale de l'Accroiffement (a). Je reviens aux divers Faits qui concernent les Végétaux.

226. Bourlets des Playes végétales leur nature, leur formation, leurs effets. Manière de faire reprendre de Bouture toutes fortes d'Arbres.

Nous avons vû les Playes des Arbres fe cicatrifer. J'ai indiqué les principales particularités qu'on obferve dans la formation de ces Cicatrices. J'ai fait remarquer que fi l'on fait à une Branche une incifion annullaire qui pénêtre jusqu'au Bois, il fe formera un Bourlet au-deffus de l'incifion, & que ce Bourlet, en s'étendant, recouvrira peu à peu la Playe (b). On remarquera la même chofe fi l'on fait une forte ligature à la Branche. Bourlet mérite une grande attention. Il est un ouvrage de la Nature, qui fert de préparation à des productions plus importantes. J'ai dit (c) que les Injections colorées prouvent d'une manière directe, que la Séve s'élè ve par les Fibres du Bois: ces mêmes Injections démontrent, qu'elle defcend par les Fibres de l'Ecorce, pour fournir au développe

Ce

(a) Je prie qu'on relife l'Article 170. & en particulier le dernier Paragraphe; l'on en comprendra mieux ce que je yeux infinuer ici.

(b) Voy. Art. 215.

(c) Vay. Article 220.

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ment & à la nourriture des Racines. Cela eft très naturel; car il ne le feroit point du tout que les Racines fe nourriffent du fuc erud qu'elles tirent immédiatement de la Terre; le Cœur ne fe nourrit pas du même Sang qui paffe dans fes cavités; il eft nourri d'un autre Sang qui lui eft apporté par des Artères qui lui font propres. Le Bourlet dont il est question, est une autre preuve de la Séve defcendante il ne fe montre qu'à la partie fupérieure de l'incifion ou de la ligature: il eft donc produit par une Séve qui defcend des extrêmités de la Tige & des Branches. Si la ligature n'avoit point intercepté le cours de cette Séve, elle feroit parvenue aux Racines, & n'auroit formé aucun Bourlet., On peut donc en conclure, que ce Bourlet tient de la nature des Racines; il est une espèce de Bulbe ou d'Oignon, & cette conclufion eft d'autant plus légitime, que fi on l'enveloppe de mouffe humide, l'on en verra fortir des Radicules qui fe prolongeront dans la mouffe. En traVaillant fur les couches intérieures de l'Aubier, la Séve defcendante y occafionne le développement d'un grand nombre de Fibrilles ou de petites lames, & de ce développe. ment accidentel naît la Tumeur ou la Bulbe. Quand on diffèque cette Bulbe après l'avoir fait bouillir, on découvre dans fon intérieur de petits Mammelons ligneux, qu'on peut regarder comme les Boutons des Radicules. Si l'on fcie la Bulbe fuivant fa longueur, on ob

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